En s'offrant le champion, Oyonnax a mis fin à l'hémorragie

Grâce à une grosse détermination, Oyonnax a fait tomber le champion de France sur ses terres. Le Stade français a chuté à Mathon (25-12) où tout s’est joué au retour des vestiaires après un score de parité (9-9) au terme de la première période. Un essai de la nouvelle recrue Jimmy Yobo (45e) a mis l’USO sur de bons rails. Oyonnaxiens et Parisiens se sont livrés une rude bataille dans les rucks sous un temps printanier et sur une pelouse synthétique qui favorisaient pourtant le jeu. Paris a eu des intentions mais la défense d’Oyonnax a tenu bon.

Un coup de pied de pénalité pour l’adversaire qui tape sur le poteau, dans les moments où cela va mal, il passera toujours entre les perches. Quand cela va bien pour toi, le ballon va peut-être ressortir. Les rebonds vont peut-être devenir favorables un de ces jours, disait Marc Clerc cette semaine pour savoir ce qui pouvait servir de déclic. Ces mots du pilier oyonnaxien ont tout d’une prédiction. Car l’essai de Yobo fait suite à une pénalité de Régis Lespinas qui touche le poteau et reprise – de manière licite – par le centre prêté par Toulon.

Oyonnax a pris son temps, Paris a déjoué

301 minutes ! C’est le temps que sera resté Oyonnax sans marquer le moindre essai en Top 14. Une traversée du désert qui a pris fin après un gros combat et notamment un bon travail défensif. C’est bien le Stade Français qui s’est présenté avec les meilleures intentions dans le domaine offensif, comme il l’avait laissé entendre avant la rencontre. Voulant profiter de la pelouse synthétique pour imposer leur jeu, les Parisiens sont tombés dans le piège dressé par l’équipe de Johann Authier, qui décroche donc sa première victoire sur le banc de l’USO.

A force de buter sur le mur dressé par Oyonnax, Paris s’est fatigué et s’est mis à commettre beaucoup plus de fautes et à tomber de nombreux ballons à l’approche de l’en-but adverse. Bien poussé par un public rassuré, "Oyo" a géré son avance en faisant preuve de maitrise et d’efficacité, à l’image de son buteur Régis Lespinas. Ce dernier, souvent décrié, a livré un match complet à l’ouverture en faisant avancer son équipe et en réalisant un 6 sur 7 face aux perches. Les gros ont fait le reste, frustrant de plus en plus la bande à Pascal Papé.

Après ce qui était un tournant dans la saison des deux clubs, Oyonnax reprend espoir et relève la tête dans la course au maintien pour ce qui est son premier succès depuis le 31 octobre et la réception de Pau. Quant au Stade Français, la qualification semble désormais illusoire et le champion de France va devoir maintenant regarder davantage vers le bas que vers le haut. Malgré l’apport d’un Will Genia à la mêlée censé apporté davantage de maitrise, c’est justement la maitrise qui a manquée aux Parisiens pour espérer ce dimanche.