Etcheto: "Il faut que les joueurs apprennent à s'engueuler"

  • Vincent Etcheto, l'entraîneur des trois-quarts de l'UBB
    Vincent Etcheto, l'entraîneur des trois-quarts de l'UBB
  • Vincent Etcheto en discussion avec le manager de l'UBB, Raphaël Ibanez - Décembre 2014
    Vincent Etcheto en discussion avec le manager de l'UBB, Raphaël Ibanez - Décembre 2014
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"Sur courant alternatif" ces dernières semaines selon l'entraîneur de ses arrières Vincent Etcheto, l'UBB abat une carte importante samedi à Bayonne pour rester placée à mi-saison dans le peloton des qualifiables en Top 14. 

N'êtes-vous un peu agacé par la perte de ces derniers matches que vous maîtrisiez plutôt ? 

Vincent ETCHETO: Agacé non mais c'est très frustrant. Toulouse, c'est un coup de pied manqué à la dernière minute, cela nous est déjà arrivé, il n'y a rien de rédhibitoire. A Paris, on a été au niveau offensivement mais pas défensivement. Le match d'Oyonnax, on mène 23-13 à la mi-temps et notre deuxième mi-temps est moins efficace, on est beaucoup sanctionné, il y a de l'indiscipline, de la déconcentration. Lyon, c'est un ton en dessous car c'était le challenge Européen où il y a moins d'intensité et les équipes sont plus mixtes. Ce sont des matches que l'on doit gagner, cela fait partie de notre évolution. On sait que l'on est sur courant alternatif mais toutes les équipes le sont, c'est dur d'être dans la continuité, de gagner tous les matches, on est dans une période un peu plus difficile, il y a de la confiance à retrouver. Mais bon, en étant pas très bon à Oyonnax sur la 2e mi-temps, on ramène un point de bonus, on prend un bonus contre Toulouse qui à l'époque était du bon Toulouse, on perd à Lyon en marquant trois essais et si on y gagne il n'y a rien à dire. On n'est pas dans une situation catastrophique par contre, avec les échéances qui arrivent, il va falloir retrouver cette efficacité, cette capacité, je n'aime pas ce mot, "à tuer" les matches.

Trois défaites d'affilée en Top 14, c'est difficile à gérer, c'est gênant au quotidien ? 

V.E: Bien sûr que c'est gênant mais on a connu ça il y a deux ans, c'était dix d'affilée. Si on fait une très bonne saison, on sera barragiste, si on fait une très mauvaise saison, on sera en Pro D2. Il n'y a pas de demi-teinte, qu'on finisse 8e ou 11e, on s'en fout. Ou on passe cet hiver au chaud et on pourra viser quelque chose au printemps ou on bataillera jusqu'à la fin pour ne pas descendre. 

Il faut arriver à tout rassembler sur des périodes difficiles car tout le monde se joue la vie sur ces cinq six prochains matches de Top 14

Quels sont les mots du staff pour faire repartir la machine ? 

V.E: D'être plus concentré. Moi, j'ai parlé beaucoup de précision. Avec des temps comme ça, avec les équipes qui récupèrent tous leurs joueurs, qui ont le temps de travailler, les fêtes qui arrivent, les demi-vacances, il faut être précis. On sait qu'on aura des matches à enchaîner, qu'il y aura surement de la casse, il faut que les 30 joueurs soient concernés sur le travail sur les rucks, la discipline sur les rucks, la réception sur les ballons hauts avec les ballons humides, toutes ces choses-là. On a progressé sur la conquête, on est quand même pas mal en défense, offensivement on est 2e ou 3e attaque du Top 14. On est pas mal par contre il faut arriver à tout rassembler sur des périodes difficiles car tout le monde se joue la vie sur ces cinq six prochains matches de Top 14. 

Vincent Etcheto en discussion avec le manager de l'UBB, Raphaël Ibanez - Décembre 2014
Vincent Etcheto en discussion avec le manager de l'UBB, Raphaël Ibanez - Décembre 2014

Pensez-vous que votre équipe manque de caractère ? 

V.E: On parle souvent de leadership entre nous. Il faut que les joueurs apprennent à s'engueuler. Un couple qui vieillit bien, c'est un couple qui est capable de se dire les choses et une équipe, c'est pareil. Pour l'instant, ils ne s'engueulent pas, ils n'en ont pas envie. Dans les moments difficiles, il faut savoir se dire les choses et ce n'est pas tout le temps dans la manière douce. C'est vrai qu'on est plutôt dans l'affectif avec Raph (Ibanez) et Régis (Sonnes), on n'est pas des gueulards. Matthew Clarkin est un grand leader charismatique, posé mais ce n'est pas un gueulard non plus. Il n'y en a pas. Alors, c'est vrai qu'on a des caractériels comme Sofiane Guitoune ou Félix Le Bourhis qui sont des râleurs mais un peu pour eux. Il faut qu'ils arrivent à exprimer collectivement mais ce n'est pas évident. On a aussi des joueurs qui sont humbles, modestes, qui restent dans leur coin. Si on veut passer un cap, peut-être que l'on viendra à la préparation mentale. 

Rugbystiquement et dans l'état d'esprit, le Bayonne de cette année est mieux, ils ont l'air heureux. Ils n'avaient pas l'air heureux l'an dernier

Le Top 14 avance, le nombre de déplacements diminue, les chances de s'imposer à l'extérieur aussi. A-t-on davantage de pression quand on va à Bayonne ? 

V.E: L'an dernier peut-être car ils étaient moins bien, cette année, ce Bayonne est pas mal. J'ai vu que Clermont y a pris une leçon de rugby. Aller gagner à Bayonne, on l'a fait deux fois mais le Bayonne de cette année, il y a déjà eu un changement de staff qui a été primordial dans l'état d'esprit du groupe. L'apport de Noriega, cette force tranquille, a rassuré les joueurs, la tête du club avec Manu Mérin et Jean-Michel Gonzalez, des gens du cru, qui travaillent en profondeur, qui sont un peu moins agités que ceux qu'il y avait avant. C'est plus stable, on sent des joueurs épanouis et la qualité, ils l'ont. Ils ont de la puissance, des joueurs internationaux, Rokocoko, Spedding, le petit O'Connor qui mériterait de l'être. C'est une équipe très qualitative et aller déjà prendre un point de bonus là-bas serait très bien. Rugbystiquement et dans l'état d'esprit, le Bayonne de cette année est mieux, ils ont l'air heureux. Ils n'avaient pas l'air heureux l'an dernier. 

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