Lorenzetti : "De mon côté, le dossier avec Mourad est clos"

Comment jugez-vous le début de saison du Racing, qui tranche avec le départ laborieux de l'an dernier ?

Jacky LORENZETTI: Il faut éviter de s'enflammer. Nous ne sommes jamais qu'à la troisième journée de championnat. Il y a certes une belle victoire à Montpellier et une autre contre Toulon, les résultats sont plus positifs que l'année dernière, mais ce que je veux retenir avant tout est l'état d'esprit formidable de l'équipe et sa volonté de progresser.

Quel est votre sentiment après cette dernière victoire, qui laisse Toulon bredouille pour la première fois en Top 14 depuis le mois de janvier, et qui vient après un avant-match musclé sur le terrain médiatique ?

J.L. : C'est une double satisfaction. D'abord celle de la victoire, et celle d'avoir battu le double champion d'Europe et champion de France en titre. Ce n'est pas neutre. Espérons que nous allons continuer sur cette lancée.

On sait que vous nouez une relation très particulière avec Mourad Boudjellal. Avez-vous été heurté, blessé ou choqué par ses attaques ?

J.L. : On a fermé le ban. Je vais donc mettre fin à la polémique. On s'est tout dit avec Mourad par médias interposés et de vive voix. On peut donc dire que, de mon côté, le dossier est clos.

Au Racing, on respecte au pied de la lettre, dans la forme et dans l'esprit, toutes les règles, notamment celle du salary cap. Il y a une règle absolue qui est celle du sport.

Il est malgré tout sorti de cette joute certaines astuces financières pour jongler le salary cap. Est-il devenu obligatoire de se montrer malin sur certains dossiers pour rester compétitif sur le marché ?

J.L. : Toutes nos affaires sont claires ! Au Racing, on respecte au pied de la lettre, dans la forme et dans l'esprit, toutes les règles, notamment celle du salary cap. Il y a une règle absolue qui est celle du sport. On n'est pas dans le business ! On parle des valeurs du rugby, et il y a dans le sport en général des règles fondamentales qui sont l'honnêteté et la loyauté. C'est notre façon de voir les choses au Racing, depuis toujours.

Jonathan Sexton souffre d'une fracture de la mâchoire. C'est un début de saison mouvementé pour lui, entre son départ annoncé acté par la presse irlandaise et maintenant cette blessure…

J.L. : Déjà, je ne sais pas ce qu'a dit la presse irlandaise. Elle lui met la pression, c'est de bonne guerre, mais j'espère que cette pression ne traversera pas la Manche et restera en Irlande. Nous nous sommes rencontrés avec Jonny en début de semaine et nous allons nous revoir pour décider de son avenir. Rien n'est à ce jour terminé. Peut-être que ces rumeurs l'ont un peu gêné dans sa préparation. Le coup qu'il a pris va le mettre en dehors des terrains pendant 4 à 6 semaines, c'est embêtant pour nous et il faut reconnaître que c'est un début de saison difficile pour lui. Derrière, nous avons quand même du monde. Johan Goosen fait un très bon début de saison, c'est un grand espoir qui n'a que 22 ans. Nous avons aussi Benjamin Dambielle donc on ne sera pas pris au dépourvu.

Vous n'avez donc pas activé des pistes pour palier un éventuel départ de Sexton…

J.L. : Non car je le répète, on est serein avec Goosen et Dambielle, qui sont deux très bons éléments. On a aussi la Coupe du monde qui arrive l'année prochaine et on peut imaginer qu'après ce mondial, il y aura pas mal d'offres sur le marché. Si tant est que Jonny s'en aille à la fin de la saison, nous prendrons notre temps.

Si Nyanga a envie de venir et que c'est raisonnable financièrement, on regardera

La venue de Yannick Nyanga, en fin de contrat avec Toulouse et très ami avec votre capitaine Dimitri Szarzewski depuis leurs années à Béziers, a été évoquée. Quand est-il exactement ?

J.L. : Nyanga est un joueur de qualité et aucun président de club ne pourrait évincer une telle candidature. S'il a envie de venir au Racing et que c'est raisonnable financièrement, on regardera !

Le fait que la saison à venir se prépare de plus en plus tôt durant celle en cours traduit aussi une certaine évolution du rugby professionnel…

J.L. : C'est le reflet de l’âpreté du championnat ! Nous avons un Top 14 extraordinairement homogène. On s'aperçoit de week-end en week-end qu'il n'y a plus de petites équipes. Il faut voir à l'avance l'équilibre du recrutement et il est normal que nous y travaillons en permanence. Cela peut être un an voire deux ans à l'avance.

Votre entraîneur Laurent Travers a dit que, chaque année, près d'un tiers de l'effectif arrivait en fin de contrat. Doit-on s'attendre à une vague de départ à l'issue de la saison ?

J.L. : Nous sommes un club jeune. Quand je suis arrivé, nous étions dans le fond de la Pro D2. Il y a eu pas mal de rotation ces premières années. Nous arrivons désormais, si ce n'est à une plénitude, du moins à un bon équilibre. Si on change deux ou trois joueurs, c'est le maximum. Si vous me posez la question aujourd'hui, je vous dirais que nous avons un effectif homogène, de qualité et avec un excellent état d'esprit et que, l'année prochaine, nous repartons avec les mêmes.