En 6 points, Dominici décortique la finale

  • Christophe Dominici
    Christophe Dominici
  • Jonathan Danty face à Giteau et Toulon en demie
    Jonathan Danty face à Giteau et Toulon en demie
  • Morgan Parra (Clermont) face à Toulouse
    Morgan Parra (Clermont) face à Toulouse
  • Stade français vs. Clermont mêlée - novembre 2014
    Stade français vs. Clermont mêlée - novembre 2014
Publié le Mis à jour
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En 2007, Christophe Dominici composait avec Julien Arias la paire d'ailiers parisienne lors de la dernière finale Clermont-Stade français, qu'il a remporté. Suiveur attentif du rugby hexagonal et consultant sur l'Équipe 21, l'ancien international nous décortique au peigne fin cette finale 2015.

  • Les finalistes: Deux équipes qui se ressemblent

Si on regarde le profil des équipes, c'est assez similaire. Elles sortent très vite des zones d'affrontement et la qualité de leurs passes et de leurs déplacements fait qu'elles ont un jeu beaucoup basé sur la vitesse. C'est dynamique, cela se déplace bien. Je donne un avantage au milieu de terrain du Stade français. S'il sort le même match que contre Toulon, Clermont a du souci à se faire. Mais cela ne va pas se jouer à grand-chose et il n'y aura pas beaucoup d'écart à la fin.

  • La dynamique: Avantage Stade français

Clermont me rappelle le Stade français en 2005 quand nous avions perdu deux finales contre Toulouse et Biarritz. Je ne sais pas si l'histoire va se répéter, mais je vois beaucoup de similitudes. L'énergie est du côté parisien. On ressent cette énergie très positive, avec cet esprit d'équipe et de corps. Il y a une génération qui arrive à maturité et qui a franchi toutes les étapes avec le club. Des joueurs comme Julien Arias, Sergio Parisse, Jérôme Fillol ou Pierre Rabadan ont également eu une part très importante dans la transmission de comportements et d'attitudes. Je crois que ce sera très dur pour Clermont d'arrêter cette dynamique.

Jonathan Danty face à Giteau et Toulon en demie
Jonathan Danty face à Giteau et Toulon en demie
  • L'expérience: "La capacité des jeunes à gérer un tel événement est un facteur important"

Le Stade français a retrouvé des joueurs de très haut niveau et si tu es bon, peu importe l'âge, ce ne sont que des étapes à passer dans la tête. Si Danty est titulaire, c'est qu'il a mis les autres au frigo et qu'il est meilleur. Aujourd'hui, Paris a retrouvé des sélectionnés en équipe de France et il est en finale, donc les joueurs sont bons. Maintenant, il y a un facteur important qui est la capacité des jeunes à gérer un tel événement. Cette approche est liée à celle que va faire l'entraîneur et toute la préparation qu'il mettra en place autour de cette finale et qui fera que ces joueurs entreront sur le terrain complètement détendus ou au contraire très fébriles.

  • Les buteurs: Steyn et Parra sur le grill

Morne Steyn a retrouvé le niveau de confiance qui était le sien avec les Springboks et se sent de nouveau très investi dans le projet parisien. Après, il y a une chose qu'on ne peut pas vous enlever, c'est le talent, et lui a beaucoup de talent. Les grands joueurs retrouvent leur totale plénitude dans les matchs qui comptent et il répond présent sur ces matchs-là, où le mot d'ordre est la discipline et l'efficacité. Il peut passer des pénalités de 50 mètres et quand on voit son pourcentage de réussite, cela peut faire peur à l'adversaire.

Morgan Parra a, lui, déjà montré qu'il était un joueur de niveau international. Il n'aurait pas autant de sélections (59, ndlr) à 26 ans sinon. Il a retrouvé toute sa confiance, est un buteur redoutable et un meneur d'hommes comme il y en a peu en France. Cela va se jouer sur les hommes forts de chaque équipe et leur capacité à faire la différence dans les moments clés, donc sur la sienne à mettre les points quand l'occasion se présentera.

Morgan Parra (Clermont) face à Toulouse
Morgan Parra (Clermont) face à Toulouse
  • La mêlée: "Peu d'équipes on la capacité de faire reculer l'adversaire comme le Stade français"

L'affrontement à la mêlée sera, pour moi, déterminant lors de cette finale. Ce secteur en particulier est un sport de combat collectif. Il y a notamment deux premières lignes qui s'affrontent et derrière cela, un challenge individuel entre les quatre piliers et les deux talonneurs. Et on peut être bon en mêlée un samedi et être pris le samedi suivant. Sur les phases finales, c'est vrai que cette première ligne parisienne impressionne. Peu d'équipes on la capacité de faire reculer l'adversaire comme le Stade français. Je pense aussi que Clermont a dû se préparer en conséquences. Il y aura des duels intéressants et ce n'est pas écrit d'avance.

  • Le facteur mental: "Le manager aura un rôle essentiel des deux côtés"

L'ASMCA est une bête blessée. Elle arrive chaque année favorite par rapport au jeu qu'elle veut mettre en place et elle passe chaque fois à côté. Je pense que le Stade français est favori cette saison sur ce qu'on a vu en quarts et en demies. Pourra t-il assumer ce statut? Je ne sais pas. Le manager aura un rôle essentiel des deux côtés. Comment aborder le match? Dans quel état d'esprit? Doit-on arriver très décontracté sur son jeu? Axer sur les points forts? Mettre systématiquement trois points dans la zone de marque?

C'est un match qu'il faut gagner et on n'aborde pas ce type de rencontre de la même façon que les autres. Dès que Wilkinson entrait dans la zone de marque lors de ces matchs-là, cela faisait trois points. Toulon ne passait pas des heures devant la ligne à s'user et risquer de ne pas pouvoir repartir sur ses points forts. L'important sera de cerner quelle stratégie Quesada et Azéma imposeront dans les zones de marque.

Stade français vs. Clermont mêlée - novembre 2014
Stade français vs. Clermont mêlée - novembre 2014
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