Un derby francilien sous haute tension

Il fallait que Gonzalo Quesada en ait très gros sur le cœur pour s'en prendre ouvertement à Alexandre Ruiz, l'arbitre ni impartial ni objectif du dernier duel des Stades face à Toulouse. En sortant du bois comme il ne le fait jamais d'habitude, déclarant dans les colonnes de Midi Olympique en avoir marre d'être arbitré comme une petite équipe, l'entraîneur parisien a lancé bien malgré lui le derby francilien. Tout simplement car il n'a pas été le seul à se plaindre des vicissitudes de l'homme au sifflet lors du même week-end.

De l'autre côté du périph' aussi, la pilule d'Oyonnax continue d'obstruer les parois de la gorge. Un essai de l'égalisation refusé à Maxime Machenaud qui avait amené son entraîneur Laurent Travers à pousser une gueulante dans le vestiaire de M.Péchambert. Le match d'Oyonnax est derrière nous, veut pourtant se convaincre Henry Chavancy. On l'a peut-être perdu sur une décision arbitrale litigieuse à la fin mais on l'a surtout perdu avant en ne faisant pas ce qu'il fallait pour le remporter. On a une dernière ligne droite à aborder et on n'a pas le temps de s'apitoyer sur notre sort. En aparté, certains Ciel et Blanc s'avouent tout de même usés par une succession de décisions défavorables. Jérôme Garcès le sait, il sera attendu au tournant dans ce derby qui définira peut-être le lieu du prochain barrage entre les deux équipes à la fin du mois.

Travers: "Si on s'attarde sur ce qui ne dépend pas de nous, on perd du temps pour travailler ce qu'on peut maîtriser"

Le souvenir du match aller ne contribue pas vraiment à l'apaisement. À Jean-Bouin, les Racingmen s'étaient sentis floués par le Sud-Africain Jaco van Heerden et n'espèrent pas revivre pareille mésaventure: Les arbitres ne doivent pas avoir de pression et arbitrer en leur âme et conscience et de manière totalement objective, affirme Chavancy. A l'aller, l'arbitre ne l'avait pas été en accordant au Stade français un essai inexistant et en prenant des décisions bizarres. Il était Sud-Africain et il n'avait pas franchement fait la promotion de l'arbitrage dans son pays. C'est du passé, il faut aller aller de l'avant. La suspension pour quinze semaines de son entraîneur Laurent Labit, qui avait découlé de ce match, reste pourtant comme l'un des faits marquants de la saison.

Laurent Travers a tenu, de son côté, à focaliser l'attention sur ce qui concerne le rectangle vert: Quand on connaît Jérôme Garcès, on sait que c'est ce qui se fait de mieux actuellement en France. Nous, on travaille sur ce qu'on est capable de maîtriser. Si on s'attarde sur ce qui ne dépend pas de nous, on perd du temps pour travailler ce qu'on peut maîtriser.

Qui du Racing, de son voisin parisien ou de M.Garcès aura la plus forte pression pour ce derby, qui s'annonce forcément très engagé? Dans les trois cas, il y aura de la pression, sourit Dimitri Szarzewski. Je dirais qu'il y en a un peu plus sur nous car le Stade français se déplace, a trois points d'avance sur nous et n'a rien à perdre. S'il s'incline avec le bonus défensif, nous serons à égalité. Je pense donc que la pression est sur nos épaules. Qu'on ne s'y trompe pas, un coup de sifflet malheureux ne manquera pas d'attiser le feu d'une rencontre sentant déjà fortement la poudre.