Derrière, le Racing est saigné !

Toutes les équipes ont, à un moment ou un autre, un passage compliqué et je pense que nous y sommes. Le coentraîneur du Racing ne s'y trompe pas, son club vit actuellement une mauvaise passe. Battu samedi dernier à Colombes par la lanterne rouge Oyonnax (17-21), il a grillé le joker qu'il s'était octroyé lors de la première journée à Montpellier (16-19). Un boulet que les Ciel et Blanc risquent de traîner tout au long de la saison, comme ce fut le cas l'an dernier avec le revers contre Grenoble. L'ambiance en a forcément pris un coup cette semaine au centre d'entraînement du Plessis-Robinson, comme le confirme l'ailier Marc Andreu. On a retrouvé un Toto Travers et un Lolo Labit pas très souriants. Cela faisait longtemps qu'on ne les avait pas vus comme ça. Ils nous ont rappelés à l'ordre mais nous en avions besoin. 

On l'a vu de suite sur les visages, renchérit Labit. Les joueurs ont bien compris qu'ils se feraient taper sur les doigts et ils ont aussi mal vécu la défaite. Si les coachs étaient de si mauvaise humeur, c'est que le moment est inopportun et leur marche de manœuvre réduite. Avec le début des tournées d'automne, neuf internationaux sont partis rejoindre leur sélection et seront donc indisponibles samedi. Ajouté aux blessures, cela porte à quinze le nombre de professionnels absents contre Bayonne. Le duo Labit-Travers en viendrait presque à bénir Philippe Saint-André de ne pas avoir sélectionné Maxime Machenaud avec les Bleus et Warren Gatland de ne pas avoir retenu Luke Charteris parmi les 23 Gallois qui affronteront l'Australie ce week-end.

Labit: "J'ai quand même encore une ligne de joueurs de Top 14"

Laurent Travers est celui qui s'en tire le mieux de cette hécatombe. Avec les seuls Lavanini, Le Roux et Phillips absents, il n'aura pas trop de mal à composer un huit de devant compétitif face à l'Aviron. Pour Laurent Labit, en revanche, attention les maux de tête ! Plus de Sexton ni du polyvalent Goosen à l'ouverture (et à l'arrière pour le Sud-Africain), pas plus que Roberts et l'homme en forme Dumoulin au centre, ni Thomas et Imhoff sur les ailes. Sans oublier Laulala, toujours convalescent, et Dulin, incontournable à l'arrière mais indisponible pour cinq semaines. Cela fait quand même beaucoup pour un seul club, même si Labit était prévenu de longue date. C'est une période qu'on avait identifié et on savait qu'on pouvait être en difficulté. Il faut gérer au mieux ce match à Bayonne et ensuite aller chercher à l'extérieur les points qu'on a perdu à domicile contre l'USO.

Dans l'adversité, le Racing devra partir au feu avec ses réservistes et ses aspirants. J'ai quand même encore une ligne de joueurs de Top 14 !, tempère Labit, qui espère que ceux qui ont eu très peu de temps de jeu cette saison, à l'image de Benjamin Lapeyre, en profiteront pour se montrer. Certains se sont peu exprimés ces derniers temps et ce sera l'occasion pour eux. D'autant plus que nous avons dit aux joueurs que nous repartirons sur un nouveau cycle après Bayonne et que ceux qui auront aidé à faire avancer l'équipe durant cette période joueront les matchs suivants. Des mots qui doivent résonner comme un doux rêve aux oreilles des Espoirs Xavier Chauveau, Étienne Dussartre, Luc Barba ou Sean Robinson.