Oyonnax se cherche un instinct de tueur

C’est avec énormément de frustration que l’USO est rentrée de Corrèze, battue par le CAB (19-6) avec cette terrible sensation d’avoir fait un bon match sans pour autant avoir été récompensée. Quelques statistiques vont dans ce sens: deux fois plus de franchissements que l’adversaire (28 contre 14) et six occasions nettes d’essai. Il s’agit donc d’un manque certain de réalisme dont tout le groupe a conscience. C’est l’un des matchs les plus aboutis que l’on ait fait en terme d’occasions. C’est peut-être un manque de patience et de précipitation, on se voit déjà marquer, on est un peu trop euphorique. Il faut apprendre à être plus patients et à faire plus de temps de jeu s’il le faut. Il faut avoir cet esprit de tueurs et finir les actions analyse le trois-quarts centre Pierre Aguillon. En plus de savoir concrétiser les temps forts, il faudra aussi se rappeler de bien tenir le ballon car avec 22 turnovers concédés, difficile d’aller en terre promise.

La page est tournée, remobilisation en marche

Le discours est franc, car Oyonnax est sûr de son fait. Certes, un entraineur dira souvent que l’on ne construit pas sur une défaite et pourtant Christophe Urios l’assure, c’est un match qui va nous faire grandir. Le manager précise que sa formation est à la recherche d’une continuité, avec de vrais points forts: la défense, la touche ou encore l’animation offensive mais la note artistique ne compte pas rajoute Urios. Faire preuve de clairvoyance est bien plus essentiel.

Avoir cette faculté, c’est justement être conscient que la clé du match de dimanche sera la mêlée, une belle épreuve en perspective assure Marc Clerc, le pilier qui fera justement son retour. C’est une mêlée très spécifique qui met beaucoup de pression, limite au niveau de la stabilité et il faudra que l’on soit mariole développe Urios, qui sait qu’il ferait faire fausse route que de limiter le jeu basque à la mêlée car c’est une équipe très bonne quand elle n’a pas le ballon (celle qui a le moins souvent le ballon en Top 14, ndlr), qui contre beaucoup, bien en place défensivement, très à l’aise dans la profondeur avec O’Connor ou Spedding, bien animée par ses demies et avec des mecs décisifs derrières, prévient-il.

Une rencontre à enjeu, face à un concurrent direct

La détermination est l’autre qualité qui ressort dans le discours des Oyomen. Ils savent que tout va très vite dans ce Top 14, qu’une victoire peut vous propulser vers le Top 6 et qu’à l’inverse, une défaite et le spectre de la zone rouge ressurgit. On ne doit pas se mettre la tête à l’envers, une défaite ne doit pas tout changer. On a pris deux revers à la maison, cela fait déjà deux de trop alors on a coché une victoire. S’ils veulent des points, ils iront ailleurs! prévient Aguillon.

L’USO n’a déjà plus le doit à l’erreur à Mathon et fouille avec parcimonie dans ses souvenirs. Si elle a déjà oublié le match aller à Jean-Dauger (défaite 38-12), elle se rappelle avoir livré une belle copie malgré la défaite l’an dernier à Clermont (revers 33-19), juste après la trêve de Noël. Il n’y a pas que s’entraîner qui peut être bon pour le jeu. Le fait de voir sa famille peut faire du bien à la tête. Le fait d’avoir de la fraicheur mentale peut être aussi important que d’avoir deux entrainements dans les jambes assure Clerc. Les conditions climatiques auront également de l’importance: la neige devrait être de la partie.