Weepu, un All Black dans le Haut-Bugey

Ne lui demandez pas à quand remonte son dernier match, il ne s’en rappelle plus… Mais vendredi dernier face à Lyon, pour sa première sortie sous les couleurs d’Oyonnax, il ne lui aura fallu que six minutes pour faire un premier choix décisif, amenant l’essai du talonneur Thomas Bordes. Oui, certains lui reprocheront encore quelques kilos en trop mais de cette première sortie avec l’USO, on retiendra surtout sa volonté de mettre du rythme, sa capacité à voir le jeu avant les autres, à sentir les coups et déjà son intégration dans le groupe. Il s’est très vite adapté et intégré à notre équipe. C’est un bon mec vraiment sympa et humble, assure son coéquipier et compatriote Roi Hansell-Pune.

Au moment d’analyser sa première prestation, il dit avoir joué la tête haute mais pense rapidement au collectif. Pour bien attaquer la pré-saison, on voulait juste travailler nos combinaisons et nos systèmes. On a encore beaucoup de choses à intégrer. J’espère que les gars vont apprendre du match d’aujourd’hui (vendredi dernier, ndlr). 

S’il a la réputation d’être un peu exubérant - ce qu’il doit surtout à son look et au fait qu’il a longtemps mené le haka des All Blacks - il n’en garde pas moins un côté discret. Bien sûr qu’il est vite devenu la cible privilégiée des chasseurs de photos et d’autographes, mais il arrive en toute discrétion. C’est toujours la même chose quand tu arrives dans un club. Il faut du temps pour bien connaître les gars et avoir des partenaires sur qui compter. Je travaille dur aux cours de français et autant que possible pour bien parler aux gars, et déjà comprendre quelques phrases, affirme t-il.

Un joueur qui "pue le rugby"

Ce chambreur a la chance de pouvoir compter sur ses deux compatriotes Leon Power et Roi Hansell-Pune mais il n’hésite pas à aller aux contacts des Oyonnaxiens. C’est une communauté et ils ont grandi ainsi. Le club représente bien les valeurs des supporters et il y a des similarités par rapport à là d’où je viens, témoigne l’enfant de la banlieue de Lower Hutt qui a choisi de vivre à une dizaine de minutes d’Oyonnax, dont il apprécie à coup sûr le côté familial à la fois de la ville et du club. En comparaison à l’Angleterre, c’est plus passionnel dans la façon de supporter et c’est une bonne atmosphère, rajoute t-il.

Ses sélections, il ne les a pas volées!

Son entraineur Olivier Azam souhaite tout de même lui laisser un peu de temps. Il se met tout doucement dans le bain. C’est un joueur qui a eu une carrière internationale extraordinaire et on a vraiment envie qu’il nous apporte tout ce qu’il est capable de faire sur un terrain de rugby. Il pue le rugby, affirme l’ancien talonneur qui ne croit pas au déclin de son nouveau demi de mêlée à qui il devrait associer à la charnière le Gallois Nicky Robinson. Ses sélections, il ne les a pas volées! Ce sont plus que des restes…

"Pas là pour se relancer" après deux expériences mitigées en Angleterre

Mais qu’est-ce que le champion du monde 2011 est venu faire dans le Haut-Bugey? Il l’assure: Je ne suis pas là pour me relancer! À bientôt 32 ans, on sent qu’il est avant tout venu prendre du plaisir. Bien qu’il en garde un bon souvenir, le Maori sort de deux expériences mitigées à Londres avec les Welsh puis les Wasps en Premiership. Il voulait découvrir le Top 14 dont il [je] ne connaît rien (sic). Pour être franc, je ne connais rien de la façon de jouer en France mais il veut contribuer à l’évolution de l’USO. Je fais de mon mieux pour aider l’équipe et je fais mon boulot pour tenter de la faire progresser poursuit-il.

Roi Hansell-Pune, qui révèle avoir déjà affronté à ses débuts Piri Weepu en 2007, ajoute qu’il partage son expérience et c’est très bon pour nous. C’est un joueur de haut niveau. Il voit des choses que les autres joueurs ne voient pas et c’est intéressant pour nous parce que l’on a besoin d’une autre dimension au poste de numéro neuf.

Faire encore mieux que ce qu'ils ont fait la saison passée!

On le sent très travailleur mais celui qui a aussi des qualités de buteur va surement avoir besoin d'un peu de temps pour s’adapter au jeu de sa nouvelle équipe et de son nouveau pays. Je sais que cela va être différent. J’ai appris l’année dernière en jouant en Premiership à Londres où il y avait différents styles de règles par rapport au Super Rugby. C’est difficile de s’adapter à un jeu, dit Piri Weepu qui affiche tout de même de l’ambition: J’espère que l’on fera encore mieux que ce qu’ils ont fait la saison passée !