Les patriarches veillent, Oyonnax reste humble

  • Le groupe d'Oyonnax à l'entraînement - Avril 2015 - Photo Julien Plazanet
    Le groupe d'Oyonnax à l'entraînement - Avril 2015 - Photo Julien Plazanet
  • L'ailier d'Oyonnax, Jean-François Coux
    L'ailier d'Oyonnax, Jean-François Coux
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A 34 ans, Jean-François Coux incarne la sagesse de l’effectif oyonnaxien. L’ailier ne dispute que sa deuxième saison à Oyonnax, n’a pris part qu’à trois matchs (dont deux titularisations) de Top 14 mais il est un élément essentiel du groupe. Celui là même capable d’apporter son expérience et surtout de permettre à l’équipe de rester humble malgré un succès à Clermont et une sixième place.

Le travail paie. C’est un plaisir d’en être là. L’an dernier, on se battait pour se maintenir. Tout le monde a pris la mesure du Top 14. L’apport des nouveaux joueurs, de l’expérience, a amené un certain vécu. On a pris en compte nos capacités et maintenant, on sait que l’on peut rivaliser avec pas mal d’équipes, tout en restant humble. On profite de l’instant.

28. C’est le total de points récoltés par l’USO depuis fin décembre ce qui fait d’Oyonnax le leader de la phase retour du Top 14. Avec dix arrivées l’été dernier, le groupe a en effet été enrichi et les recrues, qui n’ont pas connu les années de galère en Pro D2 puis le maintien à l’arraché à Brive lors de l’ultime journée la saison passée, ont constitué un alliage parfait avec les anciens du groupe qui savent ce qu’est justement de lutter pour sa survie. Les anciens se sont décomplexés tout en se remémorant le passé. Essentiel.

Tout le monde est conscient, mais cela ne va pas changer notre fusil d’épaule. On prend les matchs comme des finales, sauf que ce ne sont pas des finales pour le maintien mais pour viser plus haut. On a envie d’aller voir plus haut. Après, arrivera ce qui arrivera. On n’a plus à calculer, il faut profiter de l’effet surprise que l’on a et jouer le coup à fond.

En seulement quelques semaines, l’équipe du Haut-Bugey est devenue l’épouvantail du Top 14, se montrant capable d’aller gagner au Racing-Metro, au Stade français et à Clermont, trois des quatre équipes actuellement en tête. Elle a été capable de rehausser ses ambitions au regard de ses performances sans pour autant tomber dans la démesure ni fanfaronner. Elle surfe sur une dynamique de résultats et sur la confiance qui va de pair et qui fait que le groupe joue sans pression, mais sans se complaire du maintien.

L'ailier d'Oyonnax, Jean-François Coux
L'ailier d'Oyonnax, Jean-François Coux

Tout le monde a élevé son curseur d’un niveau pour pouvoir emmener l’équipe vers le haut. C’est ce qui caractérise le groupe, c’est normal d’être humble. Il y a deux ans, c’était la Pro D2. Par expérience, je sais qu’il faut profiter de l’instant présent, après il ne faut pas fanfaronner sur tous les toits. Chaque match est une aventure.

On l’a bien senti après la victoire à Clermont, aucun joueur ne s’est attardé sur la performance, qui en était pourtant une, au Michelin. L’humilité tout en étant capable de changer d’attitude, de passer de celle d’un candidat au maintien à un candidat au Top 6. Une quinzaine de joueurs sont sur le départ et plutôt que de "bien finir" par un bon maintien, ce qui aurait ravit tout le monde, ce groupe s’est offert un dernier challenge. En plus d’une aventure sportive, on sent aussi l’aventure humaine.

C’est ce qui fait qu’Oyonnax est un peu atypique, c’est l’aventure tout en étant très pro. On ne marche pas que sur ça mais c’est très important dans le rugby professionnel. On se tire la bourre. S’il y a une opportunité on la prend. On ne peut pas laisser les joueurs qui jouent plus dans leur train-train, sans les pousser au cul.

Parlez de champ profond à Christophe Urios et vous comprendrez que l’apport d’un Alaska Taufa, arrivé en février comme joueur supplémentaire, a permis une émulation. Il suffit d’assister à un entrainement de l’USO pour comprendre les propos de "Jeff" Coux. Ils sont plusieurs dans l’effectif à plus souvent regarder les copains depuis la tribune les jours de match, mais ce n’est pas pour autant qu’ils ont laissé tombé. Avant la réception de Brive, le troisième ligne Olivier Missoup prenait la parole au milieu du groupe, à l’issue d’un entrainement, ne serait-ce que pour saluer le travail de ces joueurs de l’ombre.

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