Lyon, c’est quand le bonus ?

Avec 30 points dans l’escarcelle, dont huit pris tout récemment face à deux ténors du championnat, Clermont et le Stade français, le LOU est sereinement installé à la dixième place du classement après quinze journées. Mais cette position avantageuse, le club ne la doit certainement pas à ses bonus. Seulement deux, des défensifs, ont été chipés par le LOU depuis l’ouverture de la saison: au Stade français, le 23 août (23-20) et à Grenoble, le 8 novembre (34-30). Ça pourrait être problématique au bout d’un moment, reconnaît l’arrière Romain Loursac. Nos concurrents directs pour le maintien ont tous pris plus de bonus que nous, la différence pourrait se jouer là-dessus.

La Rochelle en compte effectivement trois, Castres quatre, Oyonnax cinq et Bayonne six ! Après, on joue surtout les matchs pour les gagner, ajoute Loursac. Les bonus ne font pas partie de la stratégie des coaches au départ. C’est à nous, joueurs, de voir pendant les rencontres si on peut en prendre un offensivement, ou limiter la casse défensivement. Les Rhodaniens sont parfois passés de peu à côté du bonus défensif. Ils auraient pu en glaner un à Bordeaux, en ouverture du Top 14 (18-9) et il n’aurait pas été scandaleux non plus d’en ramener du Racing Metro, lors de la 5e journée (28-11), avant que les Franciliens n’accélèrent dans les dernières minutes du match. À Grenoble, on est aussi passé en quelques minutes d’un bonus offensif à un bonus défensif, rappelle avec regrets Loursac. En revanche, lors de ses autres défaites, Lyon était bien trop loin au score et dans le jeu pour espérer la moindre consolation. Nous sommes par exemple passés à côté des rencontres contre La Rochelle (29-10) et Toulouse (17-41), déplore le président, Yann Roubert.

Un symbole des difficultés lyonnaise dans le jeu

Côté offensif, les hommes de Tim Lane ne sont pas mieux lotis. Un seul match aurait pu les voir décrocher cette fameuse cerise, celui contre Castres, lors de la 7e journée (victoire du LOU, 28-18). Les Castrais n’étaient pas bien ce soir-là, se souvient Olivier Azam. Nous aurions dû en profiter et ramasser les cinq points. Au lieu de ça, ses joueurs encaissèrent un deuxième essai, à la 76e minute, alors qu’ils escomptaient clairement planter une quatrième banderille dans le dos des vice-champions de France.

Cette absence de "BO" symbolise presque à elle seule les difficultés lyonnaises dans le jeu d’attaque. Des lacunes encore aperçues contre le Stade français, vendredi. Tout le monde était déçu, assure Tim Lane, le manager du LOU. On n’a pas assez construit et on a manqué de lucidité dans nos offensives. Auteurs d’un brouillon de rugby, les Lyonnais ont raté une occasion en or, à 15 contre 14 après l’expulsion de Steyn, de capitaliser sur les deux éclairs de Ratuvou, d’envoyer du jeu léché et d’empocher les cinq points. Par rapport à notre production, notre justesse technique, on ne mérite pas de marquer ce bonus offensif, analyse l’autre homme fort du LOU, Olivier Azam. Avant de reprendre. Mais les joueurs ont fait preuve de solidarité, d’engagement et de courage. Des qualités qui collent à la peau du LOU cette saison et qui pourraient lui permettre, bientôt, de bonifier enfin ses matchs.