La Rochelle: Fortassin voit enfin le bout du tunnel

Vingt-cinq minutes à domicile contre Exeter le 4 décembre dernier, avant d’être aligné d’entrée samedi, toujours contre Exeter, et de jouer 56 minutes. Ca y est, Fabien Fortassin, crucial dans la montée en Top 14 du Stade rochelais, retrouve à nouveau les terrains. De quoi lui redonner du rythme dans la perspective de la 13e journée de Top 14, ce samedi au Racing. Et de la confiance puisqu’il a inscrit cinq points (une pénalité et une transformation) à Exeter.

S’il reconnaît s’entraîner depuis plusieurs semaines "plus libéré" - sans me demander si j’ai mal, si je suis dans la retenue -, le natif du Gers n’oublie pas les étapes successives de ces six derniers mois. Ça a été dur à vivre, confie-t-il. Après l’opération, on m’avait dit qu’il me faudrait trois mois, trois mois et demi pour revenir. C’est là que c’est dur quand tu te fixes une date. Je me suis fait opérer début juin ; dans ma tête, j’avais prévu de reprendre fin septembre. Quand on voit que cette date arrive, qu’on a toujours mal, et qu’on se sent encore très loin de pouvoir postuler, ça devient compliqué.

A un moment donné, je me suis dit: ce n'est pas possible, je ne vais jamais reprendre !

Prendre son mal en patience, c’est ce qu’il a du apprendre. On voit tous les matches. On est dans les gradins avec les supporters qui demandent 'quand est-ce que tu reprends ?'. Tous les week-ends, tu réponds dans deux ou trois semaines. A un moment donné, je me suis dit: ce n’est pas possible, je ne vais jamais reprendre ! Je m’entraînais deux jours, j’avais des courbatures pendant trois jours. J’étais obligé de couper. Les mois d’octobre et de novembre ont été un peu compliqués parce que je n’en voyais pas trop le bout. Pour sa première grosse blessure, il a découvert une rééducation longue.

Parti trois semaines à Capbreton dans les Landes, au Centre européen de rééducation du sportif (Cers), il ne cache pas s’être retrouvé dans une position particulière à son retour à La Rochelle. Je suis revenu début août, raconte-t-il encore. Il y avait des joueurs qui ne me connaissaient pas, ne savaient pas qui j’étais. Eux étaient dans la préparation du championnat, moi en rééducation. Quand on est blessé, on est un peu à l’écart. On voit la vie de groupe quand même, mais ce n’est pas pareil. Le but de l’entraînement de toute la semaine, c’est de jouer le week-end. Quand on s’entraîne, et que le week-end, on voit le match à la télé, il manque quelque chose. Ce n’est pas une période facile.

Une carrière est faite de hauts et de bas. J'aurai tout connu en temps de temps

En regardant dans le rétroviseur, l’ancien Tarbais, arrivé à La Rochelle à l’intersaison 2013, se rend aussi compte qu’il est passé d’un extrême à l’autre. D’une saison où j’ai quasiment joué tous les matches à une autre, où je me retrouve à ne pas avoir mis un maillot pendant six mois. Une carrière est faite de hauts et de bas. J’aurai tout connu en peu de temps, je suis content que ce soit derrière maintenant, dit-il, un brin philosophe. En espérant que la saison 2014-2015 de l’ancien meilleur réalisateur de Pro D2 soit enfin lancée, avec les siens dans l’Elite.