La mêlée de Bayonne, nouvelle force des Basques

  • La mêlée de Bayonne face à Toulon
    La mêlée de Bayonne face à Toulon
  • Aretz Iguiniz - Bayonne - 2012
    Aretz Iguiniz - Bayonne - 2012
Publié le Mis à jour
Partager :

Renversée en ouverture du Top 14 par Toulon, la mêlée bayonnais a bien rectifié le tir. Au point de devenir l'une des plus redoutées de France. Explications.

Au fil des sorties, la mêlée de l’Aviron s’affirme comme l’une des plus redoutable du Top 14. La déroute vécue face à Toulon et les sept pénalités concédées dans ce secteur de jeu semblent aujourd’hui bien loin. Depuis, Oyonnax, Castres et le Stade français samedi dernier ont connu de grandes difficultés pour contenir le huit basque. "Contre Toulon on a fait des erreurs simples comme subir l’impact en reculant les pieds, se rappelle Aretz Iguiniz. Toulon est un spécialiste pour faire faire à l’adversaire ce genre d’erreur". Le pilier basque s’avance détendu en ce début de semaine. Il a fait le boulot ce week-end en martyrisant son adversaire direct l’international parisien Rabah Slimani. A droite son alter ego Giorgi Jgenti s’est offert quatre-vingt minutes remarquables de forces et d’orgueil pour sa deuxième sortie en tant que titulaire après celle manquée face à Toulon. Arganese sortie au bout d’une minute, Bayonne aurait pu perdre ses repères avec l’entrée prématurée d’Anthony Etrillard. Ce fut le cas en touche. Pas en mêlée. "Anthony est plus dense en mêlée et protège mieux son pilier droit, explique Iguiniz. Dans les clubs il y a toujours des talonneurs de mêlée et d’autre avec un profil plus troisième ligne comme nous avons avec Grégory Arganese. Mais face à Oyonnax c’est Gregory qui joue et ça se passe très bien".

Des deuxième ligne en troisième ligne

Spécialiste ou pas, la mêlée reste avant tout un exercice mental pour Iguiniz. "C’est dans la tête. Quand tu avances sur la première mêlée ça motive pour la suite". Reste qu’il faut être le premier à pousser, et Bayonne a travaillé pour être le plus prompt à enclencher la marche avant. Aretz Iguiniz donne quelques détails. "A Paris, on a un pack lourd et deux deuxième ligne en troisième ligne aile avec Chisholm et Gayraud. Lorsqu’il y a une mêlée, ils sont de suite concentrés sur la poussée, un réflexe de deuxième ligne. Ça donne une confiance supplémentaire en première ligne. On sent que ça va pousser. Ensuite contre Oyonnax comme contre Paris on a beaucoup de mêlée pour nous et avec les nouvelles règles c’est plus facile de mettre la pression sur nos introductions. Une fois le ballon gagné les troisième lignes ailes adverses poussent moins pour rester attentif aux départs du huit ou du neuf".

Aretz Iguiniz - Bayonne - 2012
Aretz Iguiniz - Bayonne - 2012

Noriega et Gonzalez, maitre ès mêlée

Bayonne fort en mêlée. Pouvait-il en être autrement lorsque Patricio Noriega et Jean-Michel Gonzalez figurent dans le staff ? L’ancien pilier de l’équipe d’Australie ne fut pas étranger la saison dernière pour faire de la mêlée du Stade français l’une des plus performantes du championnat. En novembre 2008, l’ancien talonneur international français permit au pack du Biarritz Olympique de remettre la marche en avant. Deux fois par semaine, Gonzo a rendez-vous avec les avant bayonnais pour une séance spécifique de mêlées fermées. Mardi matin, Pato Noriega n’est pas là. Il est 9h30 lorsque les joueurs se regroupent en rond autour du technicien basque. Les avants écoutent le débriefing du week-end et les améliorations à apporter. Après l’échauffement spécifique, nuque, épaules, cuisses, c’est pack contre pack pour un intense travaille d’une demi-heure. Sur le terrain d’entraînement de Jean Dauger, la troupe se déplace pour trouver des appuis corrects sur un bout de pelouse encore intact. Flexion... lier... jeu, Gonzo donne le rythme, introduit le ballon, et les avants enchaînent les poussées aussi fortes qu’en match. Chaque mêlée est filmée et rapidement analysée avant la suivante. Appuis, orientation des épaules, postures du haut du corps, chaque joueur tente de trouver la meilleure position pour optimiser son effort. Pour rendre le tout surpuissant, l’ensemble resserre les liaisons, le troisième ligne aile côté introduction annonce l’arrivée du ballon et donne le rythme de la poussée collective. Tout un art. Qui pour le moment, a retrouvé de l'efficacité.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?