Charles-Mathon: La forteresse d'Oyonnax a bien changé

L’anecdote fait logiquement sourire. Au téléphone, Thierry Emin, prend le combiné des mains de Christophe Urios pour nous donner des précisions sur Charles-Mathon. "Vous tombez bien, dit le vice-président de l’USO, cet après-midi (lire hier) nous avons eu la visite de la commission de la LNR, avec la sous-préfecture de l’Ain, pour l’homologation de notre stade après les travaux que nous avons réalisés cet été". Et donc ? "Tout est validé !". Ouf. Le match entre Oyonnax et le Stade français, le premier de la saison à domicile, aura bien lieu.

Au vrai, ce premier match sonne comme un retour aux sources pour les Oyomen. Après deux défaites à Toulouse (bonus défensif) et à Bayonne, l’USO retrouve son stade. "Il y a un mélange d’excitation et l’envie de se racheter, souffle Christophe Urios. On a envie de tout donner devant notre famille, nos amis et nos enfants". L’an dernier, pour la première année en Top 14 du club de l’Ain, le stade Charles-Mathon avait l’allure d’une forteresse. Clermont, Toulon, Castres ou le Racing avaient baissé pavillon au pied des Monts-Jura. Le stade a une histoire, une légende, une âme. Mais il a bien évolué. "Quand je suis arrivé il y a sept ans, raconte Christophe Urios, l’homme-fort de l’USO, la tribune était tout petite. Peu à peu, le stade s’est modernisé, structuré. Je crois surtout qu’il est très agréable pour nos supporters et il ressemble à ce que nous sommes". C’est à Charles-Mathon, qu’un jour de printemps de Pro D2, le fameux "Ici, ici, c’est Oyonnax" a été inventé.

Emin: "On n'a pas à rougir des autres enceintes"

"Notre stade a évolué en peu de temps, reprend à son tour le vice-président Thierry Emin. Nous avons parcouru beaucoup de chemin depuis 2011. Charles-Mathon n’a plus rien à voir !" Sauf, peut-être, ce sentiment de fierté dégagé par ses supporters. "Il y a beaucoup plus de monde qu’avant, les choses sont différents, mais l’âme est restée la même. Les gens se retrouvent ici avec le même plaisir qu’il y a quelques années", explique un habitué. Urios est affirmatif: "Il ne faut jamais galvauder le plaisir de jouer devant ses supporters". "Je crois que nous avons une capacité d’accueil digne des grands stades du championnat de France. Je veux dire qu’on a pas à rougir des autres enceintes", confie Thierry Emin.

Encore en Pro D2 il y a deux étés, Oyonnax a engagé une forte croissance en interne. "C’était une étape nécessaire à une évolution. Mais une évolution mesurée, on n’a pas fait de folies que nous ne pourrions pas assumer", pose Thierry Emin. Croissance notamment pour son stade. La capacité des spectateurs est ainsi passée de 5500 à 11500 places depuis 2011. La capacité 'assise' a doublé (de 4000 à 8000). "Nous avions une équipe pour franchir un cap et il fallait faire évoluer nos structures en parallèle", analyse Emin. Et c’est tout le Haut-Bugey qui a suivi dans le sillage de l’USO. Christophe Urios a l’habitude de dire qu’Oyonnax en Top 14, c’est "la réussite de tout un territoire".

La pelouse refaite à neuf

Pour poursuivre dans cette voie, de nouveaux aménagements ont été effectués pendant l’été. 700 places assises ont été ajoutées et l’espace réceptif a considérablement été agrandi et amélioré. "L’accueil est apprécié", souligne Thierry Emin. Concernant le terrain, la réfection de la pelouse, vieux projet, a été réalisée. "Elle était à bout de souffle, c’est aussi pour cela que nous avions du reporter le match face à Bordeaux-Bègles la saison dernière. Nous avons mis en place un nouveau système de drainage, un système hors-gel et l’arrosage automatique", liste le vice-président du club de l’Ain. Dans ces conditions, l’USO est définitivement prête à se présenter devant son public. Pour que Charles-Mathon reste une enceinte qui suscite la crainte chez les autres équipes du Top 14.