Brive: Mignardi, ou le quotidien d'un joueur blessé

  • Depuis début novembre, Arnaud Mignardi (Brive) est écarté des terrains
    Depuis début novembre, Arnaud Mignardi (Brive) est écarté des terrains
  • La rage d'Arnaud Mignardi
    La rage d'Arnaud Mignardi
Publié le Mis à jour
Partager :

C’était le 1er novembre dernier lors d’une rencontre de Top 14 face à Castres. Le jour même de son anniversaire ! Arnaud Mignardi était comme toujours, l’un des Brivistes les plus actifs, quand son genou gauche a lâché. Depuis, le centre briviste appréhende la vie de joueur blessé avec beaucoup de philosophie, et l’envie de revenir plus fort.

La Blessure

Son début de saison était particulièrement prometteur. Mignardi, élément incontournable de la ligne de trois-quarts du CABCL, tente de prendre un intervalle quand il sent que son genou le lâche. J’ai senti le genou craquer, et j’ai tout de suite su que c’était grave. J’ai déjà subi une blessure équivalente au genou droit. Je savais à quoi m’attendre, et que ma saison était probablement finie. En le croisant dès la fin de la rencontre, perché sur ses béquilles, Arnaud se montre déjà positif et prêt à se battre pour revenir au plus haut niveau. La blessure fait partie de la vie du sportif. C’est la seconde fois pour moi. Il faut s’en servir pour progresser mentalement et physiquement afin de revenir plus fort encore. Les copains m’attendent, et j’ai pour objectif de les retrouver pour le stage de préparation de la saison prochaine en juillet.

Son quotidien

Depuis Arnaud se soumet au protocole médical pour retrouver ses sensations. Un quotidien différent et en marge du groupe corrézien qui n’effraye nullement un joueur déjà très expérimenté. C’est dur de voir les copains s’entraîner pour préparer le match du dimanche. Il y a un gros manque, c’est sur. On se sent impuissant en tribune, et on aimerait apporter quelque chose au club. Mais je reste proche du groupe, j’ai même suivi l’équipe récemment lors du déplacement à Clermont (10 janvier dernier). Mignardi tire le positif de cette situation et profite de cette période de convalescence pour retrouver ses proches. J’ai plus de temps pour la famille, surtout le week-end. Je profite de mes proches, je pratique mes passions comme la chasse, et je fait aussi en sorte de retrouver ce Gers qui m’est si cher.

L’occasion de redevenir citoyen

Arnaud utilise aussi cette période particulière pour réfléchir à la vie et à l’après rugby. On a la chance de faire un beau métier. On sait que nos carrières sont courtes et passer par des moments difficiles permet d’apprécier encore plus cette chance. Par la blessure, on se rend compte qu’on est loin d’être immortel. Quand je suis sur mon banc de musculation en train de souffrir, je me forge un peu plus physiquement mais aussi mentalement. Un temps qui permet aussi à Arnaud de vivre sa vie de citoyen. Et quand l’homme suit avec attention les attentats de Paris début janvier, il sait en tirer une force pour le joueur qu’il redeviendra bientôt. De tels évènements aident à relativiser ma blessure. Les joueurs que nous sommes doivent encore plus mettre en avant les valeurs du vivre ensemble. Dans un vestiaire il n’y a pas de couleur ou de religion. Les sportifs que nous sommes doivent véhiculer ces valeurs, comme les joueurs de l’équipe de France de football ont su le faire en 1998.

L’envie de revenir plus fort

L’évolution de sa blessure et le travail engagé par le staff médical de Brive sont pour le moment plus qu’encourageants. On est en avance sur le planning de reprise. A chaque séance de kiné ou de musculation, je pense au groupe, au fait d’avoir déjà vécu une telle blessure et à l’envie de retrouver les copains. Ca m’aide à maintenir le cap. Arnaud souffre aussi quand il voit ses coéquipiers lutter sur le terrain pour assurer le maintien en Top 14. Mais il envisage avec le sourire son retour à la compétition. Je pense souvent aux sentiments de joie et de libération que je vais ressentir quand je vais reprendre l’entraînement collectif. Il y aura aussi bien sur l’appréhension du retour à la compétition. Le premier contact, la première course aussi. Mais on est vite dans le bain, et pour moi ce sera un véritable retour à la vie. Une vie qu’il apprécie et qu’il souhaite prolonger longtemps encore afin de transmettre aux plus jeunes.

La rage d'Arnaud Mignardi
La rage d'Arnaud Mignardi
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?