Bordeaux-Bègles: Madaule, en attendant la reconnaissance suprême

  • Louis-Benoit Madaule (UBB) face au Racing - Aout 2014
    Louis-Benoit Madaule (UBB) face au Racing - Aout 2014
  • Madaule - Stade français Bordeaux - Avril 2014
    Madaule - Stade français Bordeaux - Avril 2014
  • Wenceslas Lauret (Racing) face à Louis-Benoît Madaule (UBB) - 3 janvier 2015
    Wenceslas Lauret (Racing) face à Louis-Benoît Madaule (UBB) - 3 janvier 2015
Publié le Mis à jour
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Indiscutable à l'UBB par son aura, son leadership et ses performances, le flanker Louis-Benoît Madaule demeure sous-coté au niveau national à un poste il est vrai très concurrentiel. Rencontre.

Dans dix ans, on dira peut-être de Madaule qu'il est passé à côté d'une grande carrière en Bleu, comme on a pu le dire d'autres troisième ligne, pour certains au palmarès bardé de titres mais qui n'ont jamais eu l'honneur de porter ne serait-ce qu'une fois le coq. C'est le terrain qui est la vérité, à moi d'être bon, d'enchaîner les performances pour pouvoir un jour postuler. Il y a un système qui est en place, avec des joueurs de qualité, il ne faut pas arriver et faire Zorro. Ce n'est pas le genre de l'ancien Narbonnais de 26 ans, admirateur de Thierry Dusautoir, sélectionné chez les jeunes et une fois en France A pour remplacer Jean-Pierre Perez, à la voix grave unbrin rocailleuse des Corbières, écoutée, familière depuis quatre ans de Musard où il a débarqué en 2011 avec l'envie d'atteindre le haut niveau

Barré lors de sa première saison en Top 14 par le trio sudiste Chalmers-Clarkin-Purll, Madaule s'est installé depuis comme le maillon fiable de l'UBB (56 matches sur 67 possibles sans compter les impasses volontaires, 9 essais inscrits). Roi du travail de l'ombre - c'est un acharné de boulot, confie le demi de mêlée Yann Lesgourgues - penseur méticuleux de la touche bordelaise qui me tient à cœur, confie t-il, aboyeur pour recadrer, diriger, distraire ses coéquipiers avec ses fameuses "Madaulades" (perles linguistiques appréciées dans le monde du rugby NDLR), relais privilégié et assumé du capitaine historique Matthew Clarkin. C'est un homme à tout faire, gratter, sauter, plaquer, prendre l'intervalle, faire des passes, c'est pour cela qu'il est bien dans cette équipe, confie le Néo-Zélandais. Il y a deux ans, en fin de championnat, c'était le meilleur troisième ligne aile en France et on n'a pas parlé plus que ça de ses prestations. Aujourd'hui, quand je vois des joueurs français qui enchaînent deux trois bons matches et se trouvent si vite en équipe de France, je suis surpris. Ce n'est pas normal que l'on ne parle pas plus de lui que ça. Son seul défaut ? Il faut qu'il arrive à garder son sang froid dans certaines situations vis à vis de l'arbitre quand il demande des explications. Cela vient avec l'expérience mais on a vu qu'il progresse la-aussi

Madaule - Stade français Bordeaux - Avril 2014
Madaule - Stade français Bordeaux - Avril 2014

"Les trois centimètres qu'il me manque..."

C'est l'un des rares joueurs à pouvoir enchaîner tous les matches. Après, ceux qui font les tâches obscures sont un peu moins mis en valeur et c'est peut être ce qui se passe aujourd'hui, analyse l'ouvreur Pierre Bernard, convoqué lors des stages des Bleus cet automne. Je pense qu'il a le respect d'un paquet de ses adversaires. Après, il y a du monde à son poste et une carrière, c'est assez long, il suffit d'une fois. Il y a des choses dans le rugby, on ne les contrôle pas, quand il aura sa chance, il démontrera toute sa classe

La sélection, Madaule, que le pilier Jefferson Poirot voit comme le futur grand capitaine de l'Union, avoue l'avoir eu à l'esprit la saison dernière si on avait fait les phases finales. Ces matches font partie de la construction pour se révéler au plus haut niveau. Félix (Le Bourhis) a été appelé car on a parlé un peu plus de l'équipe. La chance, il faut savoir la provoquer mais aussi viser les phases finales pour taper dans l’œil des sélectionneurs. Je ne veux pas faire ma publicité mais être bon avec mon équipe, je mise sur un travail de fond pour y arriver

Jouer des gros matches à grosse intensité comme des phases finales, la Coupe d'Europe vont le servir, estime Lesgourgues, exemples biarrots à la pelle. Pour l'heure, c'est un peu le frein à son éclosion définitive. Comme les trois centimètres - il mesure 1,90 m - qu'il me manque pour être vraiment un grand troisième ligne, mais je compense, j'ai plus l'avantage sur les jeux et les phases au sol, je suis plus polyvalent. Des fois, cela peut être une faiblesse, j'essaye que ce soit ma force

Wenceslas Lauret (Racing) face à Louis-Benoît Madaule (UBB) - 3 janvier 2015
Wenceslas Lauret (Racing) face à Louis-Benoît Madaule (UBB) - 3 janvier 2015
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