Laporte: "C'est la fin d'une époque"

  • Bernard Laporte estime que "c'est la fin d'un cycle" au RCT
    Bernard Laporte estime que "c'est la fin d'un cycle" au RCT
  • Le pack toulonnais a connu beaucoup de difficultés en mêlée face au Stade français - 5 juin 2015
    Le pack toulonnais a connu beaucoup de difficultés en mêlée face au Stade français - 5 juin 2015
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - S'il a admis la supériorité du Stade français vendredi lors de la première demi-finale du Top 14 (33-16), le manager de Toulon Bernard Laporte a surtout rendu hommage à ses guerriers du Sud, en pleurs vendredi matin, qui s'apprêtent à quitter la rade.

Quel sentiment prédomine après cette défaite ? 

Bernard LAPORTE: Une demi-finale, on le sait, ça se joue souvent à pas grand-chose. En première période, on a été fébriles, il y a trois ou quatre joueurs qui sont passés à côté, il faut dire les choses comme elles sont. Mais malgré cela, on doit marquer en fin de première période et, au contraire, on prend un essai entre les poteaux. Ça nous tue, déjà que c’était compliqué. Après, on tombe sur une bonne équipe qui a du déplacement, de l’agressivité dans les zones de rucks, des qualités alors que nous, on a une occasion avec Matt (Giteau) qui tombe le ballon. Mais c'est comme ça, le haut niveau, ça se joue et pas grand chose et souvent quand ça ne penche pas pour toi, c’est que l'adversaire a été meilleur que toi.

On n'a pas reconnu Toulon...

B.L: C'est vrai. Parce que les Parisiens aussi nous ont empêchés de nous exprimer. On a manqué de fraîcheur, aussi. Mais l'un dans l'autre, Paris mérite sa victoire.

Ce n'est pas possible que les mêlées soient refaites trois fois, qu'elles soient pénalisées sans qu'elles ne se fassent

Pourtant vous faîtes une bonne entame..

B.L: Oui, je me dis qu'on est dans le match mais on ne concrétise pas derrière. Leigh (Halfpenny) nous manque deux pénalités importantes. Et c'est dans ces détails-là que nous n'avons pas été bons.

Le pack toulonnais a connu beaucoup de difficultés en mêlée face au Stade français - 5 juin 2015
Le pack toulonnais a connu beaucoup de difficultés en mêlée face au Stade français - 5 juin 2015

Quel impact a eu la mêlée dans le succès parisien ? 

B.L: On a pris quatre pénalités et il y a des choses que je n'ai pas bien comprises. Je ne veux pas critiquer l'arbitre, il a certainement raison, mais il va falloir qu'il m'explique. Cela devient compliqué, il falloir légiférer d'une autre manière. Ce n'est pas possible que les mêlées soient refaites trois fois, qu'elles soient pénalisées sans qu'elles ne se fassent. Il faut redonner libre cours à la mêlée, arrêtons que les mecs se mettent en travers, pas en travers, surtout qu'elles ne s'écroulent pas. 

Comme j'ai dit à certains, si vous ne voulez pas jouer, ne jouez pas. Là, on est au delà du sport, moi je comprendrais. Mais je crois que ce sont des grands mecs. Moi, je n'aurais pas pu jouer

Peut-on parler de fin de cycle ? 

B.L: Ça a été d'abord une journée très éprouvante, très émouvante. Quand tu te lèves le matin et que tu vois tout le monde pleurer... J'ai d'abord eu peur qu'il soit arrivé quelque chose à quelqu'un de chez nous. Quand tu vois des gaillards comme Carl (Hayman), Ali (Williams), Chris (Masoe) qui sont effondrés, qui s'embrassent, qui se serrent, tu sens qu'il s'est passé quelque chose de grave, et quand ils t'apprennent la nouvelle, tu es impuissant. Tu ne peux pas te mettre à la place des gens. Comme j'ai dit à certains, si vous ne voulez pas jouer, ne jouez pas. Là, on est au delà du sport, moi je comprendrais. Mais je crois que ce sont des grands mecs. Moi, je n'aurais pas pu jouer. 

Ce drame a t-il été décicif par rapport au résultat ? 

B.L: Non je ne crois pas. Cela a eu un impact sur la journée mais pas sur le terrain. Chris (masoe) a fait un très gros match, j'ai trouvé Ali (Williams) assez énervé, moins serein que d'habitude, Carl est quelqu'un d'assez serein dans l'ensemble, je ne pense pas que cela ait joué. Mais c'est surtout la fin d'une époque, c'est ce que je leur ai dit et je retiendrais simplement que Carl, Bakkies (Botha), Ali, Chris sont arrivés en même temps que moi dans ce club. Ce club avait fini neuvième quand on est arrivé, comme disait Mourad (Boudjellal) on jouait plus souvent le maintien que la qualification, aujourd'hui ils en ont fait un club trois fois champion d'Europe, une fois champion de France, à chaque fois en demi-finale. Aujourd'hui on a perdu contre une bonne équipe, c'est le sport, mais je retiendrais tout ce qu'ils ont fait de grand à Toulon car il n'y a pas beaucoup de joueurs qui arrivent dans un club et qui en font ce qu'il en est aujourd'hui. C'est grâce à eux, je tenais simplement à les remercier, cela a été un plaisir de les côtoyer, de les coacher, de les entraîner car ce sont des grands mecs. Je pensais avoir une expérience assez importante quand tu as entraîné l'équipe de France pendant huit ans, quand tu prends le Stade Français comme on l'a fait avec Max (Guazzini) en 3e division et qu'on en fait un club champion de France, je pensais avoir fait le tour de la chose et finalement il m'a manqué de croiser des mecs comme eux, que ce soit Jonny (Wilkinson), Bakkies, ce sont des mecs en or. J'ai tenu à évoquer ça avec eux et leur dit merci. 

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