Senekal: "De toute façon, on va tous finir comme des vilains vieux"

  • Dewald Senekal (Bayonne) vit ses dernières moments dans le Top 14 - février 2014
    Dewald Senekal (Bayonne) vit ses dernières moments dans le Top 14 - février 2014
  • Même avec des genoux douloureux, Dewald Senekal continue de s'accrocher pour l'Aviron - octobre 2014
    Même avec des genoux douloureux, Dewald Senekal continue de s'accrocher pour l'Aviron - octobre 2014
  • Avant de jouer à Bayonne, Dewald Senekal a porté les couleurs d'Agen et de Toulon, son premier club en Top 14 - janvier 2011
    Avant de jouer à Bayonne, Dewald Senekal a porté les couleurs d'Agen et de Toulon, son premier club en Top 14 - janvier 2011
Publié le Mis à jour
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Dewald Senekal est arrivé il y a six ans en France par Toulon. Samedi à Montpellier, il jouera l’un des derniers matchs de sa carrière de rugbyman, son 108e en Top 14. A 34 ans, il est contraint d’arrêter. Ses genoux le font souffrir depuis des mois et pourtant il a décidé "de serrer les dents" pour accompagner ses coéquipier jusqu’au bout et surtout les aider à se maintenir en Top 14.

Vous jouez les dernières minutes de votre carrière. Y pensez vous ?

Dewald SENEKAL: J’essaie de passer le maximum de temps avec mes coéquipiers sur le terrain, ce qui n’est pas forcément facile en ce moment avec mes genoux. Mais on fait le maximum car ce sont vraiment des moments spéciaux de pratiquer ce jeu que j’adore. Je vais faire le maximum et surtout essayer d’amener ma petite pierre à l’édifice pour ces trois derniers matchs. Je n’ai pas joué contre Grenoble. C’était dur à vivre. Il reste trois matchs, j’ai l’occasion de jouer contre Montpellier ce week-end. On est toujours jugé sur son dernier match. Il ne me reste pas trois fois quatre-vingts minutes à jouer sans doute, mais j’ai trois matchs pour être un soldat et sortir la tête haute. Pour l’instant je suis fier de ma carrière et je ne veux pas gâcher tout ça sur les trois derniers matchs.

Avez-vous envie de penser un peu à vous sur ces derniers instants de votre vie de rugbyman pro ?

D.S: Mon jeu n’a jamais été égoïste. Je prends plaisir dans le collectif. C’est toujours ça pour les derniers matchs. Même si ce n’est juste que dire un petit mot avant un match. Je ne veux pas changer ce qui a marché pour moi ces dix dernières années. Je veux profiter au maximum collectivement. C’est l’équipe qui compte.

Même avec des genoux douloureux, Dewald Senekal continue de s'accrocher pour l'Aviron - octobre 2014
Même avec des genoux douloureux, Dewald Senekal continue de s'accrocher pour l'Aviron - octobre 2014

Est-ce dur physiquement pour vous aujourd’hui ?

D.S: Oui il y a des jours où c’est très dur. En réalité j’aurais dû arrêter il y a quelques mois. C’était le conseil de plusieurs spécialistes. Mais après avoir échangé avec le staff, tant qu’ils pensaient que je pouvais emmener quelque chose à l’équipe, je voulais continuer et serrer les dents jusqu’à la fin. C’est le cas. Je suis très reconnaissant envers le staff qui aujourd’hui me ménage aux entraînements ou choisit le bon moment pour que je travaille. Il me permet de me reposer. Ce n’est pas facile pour mes coéquipiers aussi, de voir quelqu’un jouer alors qui ne s’entraîne pas tout le temps. Je suis reconnaissant envers eux aussi. Je veux leur rendre la pareille sur les matchs qu’il me reste à jouer.

Je suis très bien en France. J’attends le retour de mon dossier de naturalisation

On vous a conseillé d’arrêter plus tôt et vous avez continué. Avez-vous peur de faire un vilain vieux ?

D.S: Non. Ma mentalité a toujours été de me dire: chaque fois qu’il y a une douleur, il y aura un souvenir qui va avec. Je préfère ça que d’avoir des regrets et se dire, "si t’avais pu", "pourquoi pas",… J’ai tout donné, je suis content. Et de toute façon, on va tous finir comme des vilains vieux. Je connais des gens qui n’ont jamais pratiqué de sport de leur vie et qui ont de l’arthrose au genou ou à l’épaule. Je préfère avoir des douleurs et les souvenirs qui vont avec, des amis, des gens que j’ai rencontrés, des moments forts et des moments difficiles que j’ai connus. Tout ça a plus de valeur qu’un genou en bonne santé. Il y aura des prothèses plus tard (rire).

Avez-vous déjà des souvenirs qui vous reviennent ?

D.S: Non je n’ai pas encore pensé à ça. Ça se commencera avec une bière dans le vestiaire après le dernier match. Mon histoire en France est très positive. J’ai appris à parler français. J’ai rencontré ma copine ici. Je suis en train de passer mon diplôme d’entraîneur. Quand je suis arrivé en France je ne pensais pas du tout que j’en serai là aujourd’hui. Je suis très bien en France. J’attends le retour de mon dossier de naturalisation.

Avant de jouer à Bayonne, Dewald Senekal a porté les couleurs d'Agen et de Toulon, son premier club en Top 14 - janvier 2011
Avant de jouer à Bayonne, Dewald Senekal a porté les couleurs d'Agen et de Toulon, son premier club en Top 14 - janvier 2011
A chaque fois qu'il y a une douleur, il y a un souvenir qui va avec

L’avenir sera dans le rugby ?

D.S: J’espère. J’étais entraîneur des cadets de l’Aviron cette année. J’ai bien aimé cette expérience. J’ai beaucoup appris. De la même façon que j’ai apporté en termes de rigueur dans les équipes où j’ai joué, j’espère que j’aurais l’occasion de partager ça comme entraîneur.

Ce sera à Bayonne ?

D.S: D’abord je passe mes diplômes. Si j’ai mon D.E rugby dans les prochaines semaines, j’espère bien que ce sera ici. Je me sens bien dans ce club, dans ce groupe. Ce n’est pas acté ici, c’est en discussion mais j’aimerais bien oui.

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