Bayonne a tiré sur la corde et doit désormais serrer les dents

Lorsqu’au mois d’octobre 2014, le Néo-Zélandais Adam Whitelock, l’Argentin Benjamin Macome et l’Australien Lalakai Foketi débarquaient à Bayonne, l’Aviron pensait bien en avoir terminé avec ses soucis d’effectif de début de saison. Surtout, ces arrivées se combinaient avec les retours proches à la compétition de Gabiriele Lovobalavu, Saimoni Vaka et David Roumieu. Mais avant même que tout ce beau monde prenne le rythme du Top 14 et s’intègre au collectif en place, voilà le staff bayonnais obligé de faire face à une nouvelle vague d’indisponibilités en ce début d’année 2015.

Samedi à Brive, Bayonne a laissé passer sa chance d’une victoire à l’extérieur. Pire, le club a perdu pour quelques mois son indispensable guerrier Dwayne Haare (rupture d'un biceps) ainsi qu’Adam Whitelock (entorse d'un coude) qui semblait déjà avoir pris la mesure du Top 14 (trois franchissements contre Brive). Dwayne sera absent entre quatre et six mois, indique Patricio Noriega. Il a la même blessure que Mc Allister et Dussautoir. L’un a mis quatre mois à revenir, l’autre six mois. Adam évite l’opération mais il en aura quand même pour trois mois. Ces deux blessés rejoignent à l’infirmerie Blair Stewart (fracture du péroné) et Pierre Gayaud (rupture ligament genou). Lors de la mise en place du match à Brive, l’entraîneur bayonnais avait déjà enregistré le forfait de son titulaire au centre Lovobalavu victime d’une entorse d'un genou. Scott Spedding, sorti en cours de match en raison d’une entorse à une cheville et le deuxième ligne Lisiate Fa’aoso, victime d’un coup au sternum, ont également rejoint l’infirmerie en ce début de semaine. Pour ces trois-là, les blessures sont certes légères mais font planer un doute sur leurs participations au match crucial que Bayonne va livrer face à Lyon samedi à Jean-Dauger, notamment pour le centre et l’arrière. Quand on demande à Scott et à Gabi s’ils se sentent capables de jouer samedi, ils disent que oui. Mais le docteur est moins affirmatif, soupire Noriega.

Heureusement, Ollivon

Bayonne, qui est depuis cette semaine relégable, vit une période difficile. Mais pas au point de démoraliser l’optimiste entraîneur argentin. On n’est pas quand même dans la situation du début de saison ou on avait eu jusqu’à quinze blessés dans la semaine. Ça fait partie du rugby. Je ne fais pas l’analyse de tous les clubs, mais c’est pareil pour tout le monde il me semble. On a l’effectif pour tenir cette période. Ce qui est dommage c’est que les blessures touchent des joueurs importants. Avant d’affronter Lyon, seule bonne nouvelle du côté de Jean-Dauger, le retour de Charles Ollivon. Les 2,03 m du troisième ligne international ne seront pas de trop pour régler les soucis actuels de Bayonne en touche. Sa vitesse de déplacement sera également très utile pour une attaque en manque de soutien sur ses franchissements.

Dans ce match si important pour le maintien, Noriega pourra également comptait sur ses fidèles lieutenants: son capitaine Mark Chisholm (33 ans) capable jusqu’ici de jouer, en deuxième et troisième ligne aile, les 80 minutes des 14 matchs de Top 14 ; Gert Muller, qui depuis le mois de novembre à enchaîner huit matchs à plus de 72 minutes en pilier droit ; Dewald Senekal, son indispensable poutre en deuxième ligne ; Santiago Fernandez, son régulateur de la défense et Marvin O’Connor, son franchisseur des lignes arrières.

Ces joueurs sont aussi les emblèmes de ce Bayonne qui ne lâchera rien cette saison, malgré les coups du sort. Senekal comme Fernandez serrent les dents depuis des mois. Le trois-quarts argentin souffre du dos depuis le début de l’automne. Mais la palme du courage revient au Sud-Africain qui enchaîne les bonnes performances tout en restant insensible à la douleur d’un genou fort endommagé et maintenu à grand renfort de bandes adhésives. Heureusement pour tous ceux-là, après Lyon, la Challenge Cup viendra leur offrir un peu de répit.