Toulon, le début de deux mois en enfer pour Clermont

Toulon-Clermont depuis quelques saisons, c'est l'un des matches que l'on délocalise en étant sûr de faire recette. La preuve, le pilier clermontois Thomas Domingo, qui compte pourtant quelques RCT-ASM sur son CV, n'a jamais joué au stade Mayol. Toujours à Marseille ou à Nice comme ce samedi, dans des enceintes à la mesure de cette affiche de gala. L'opposition entre ces deux tenors des années 2010 est devenu un classique du rugby hexagonal et européen. À force de s'affronter en phases finales, lors de matches au scénariis toujours dramatiques, Varois et Auvergnats se sont bâti une légende commune qui attire les foules. C'est la meilleure équipe d'Europe, admet l'entraîneur Franck Azéma. On a été amenés à se rencontrer régulièrement ces dernières saisons, donc il y a de l'excitation de la part des joueurs, du public et des médias. C'est forcément une grosse affiche. Malgré les aléas du calendrier, qui ôtent souvent un peu de sel à ce choc entre grands rivaux. Cette année, leur premier rendez-vous est coincé entre la tournée d'automne et la Coupe d'Europe qui arrive. Et l'enjeu du match en souffre forcément.

La tête à l'Europe

La défense de la première place du classement que reprendrait Toulon en cas de succès, la lutte pour le "titre" honorifique de champion d'automne, les Auvergnats n'y prêtent pas grand intérêt. Le staff n'alignera pas son équipe la plus prestigieuse à l'Allianz Riviera, laissant au repos quatre des cinq Bleus de la tournée (Vahaamahina, Chouly, Lopez et Fofana). Car pour Clermont, que l'on a senti monter en pression ces derniers jours, le vrai rendez-vous est programmé la semaine prochaine. L'enjeu c'est surtout de mettre en place ce que l'on travaille depuis trois semaines, parce que le plus important à venir ce n'est pas Toulon mais la Coupe d'Europe, confirme l'ailier Julien Malzieu.

Le déplacement chez les Irlandais du Munster promet d'être un vrai tournant de la saison pour Clermont. Et le match face à Toulon a été préparé comme une répétition générale. Un test à "balles réelles" face au champion d'Europe qui tombe très bien, à en croire le staff et les joueurs. À cette période de l'année, il faut monter en intensité, explique Franck Azéma. On a deux gros mois de décembre et janvier, et jouer Toulon est la meilleure des choses. L'adversaire idéal juger de ce que les joueurs ont dans le ventre, avant un voyage à Limerick où la pression sera autrement plus élevée et l'enjeu capital.

Azema: "On s'est déjà brûlé à l'extérieur"

Dominé par Toulon dans les matches couperets ces dernières saisons, Clermont s'attend à souffrir mais est déterminé à rivaliser. Pas de complexes face à ce qui se fait de mieux, reconnaît le pilier Thomas Domingo. Ce serait mentir de dire qu'ils n'ont pas une belle équipe, sûre de ce qu'elle fait. On s'est préparés la semaine dernière à faire face à un gros combat, et à beaucoup de volume de jeu.

Clermont veut monter en régime, et doit avant tout éviter de se faire punir en livrant une prestation à l'image des défaites à Bordeaux ou Bayonne. On n'est jamais à l'abri, on s'est déjà brûlé à l'extérieur. Il faut que l'on sorte une grosse perf, que l'on excelle dans tous les compartiments du jeu, et qu'on soit au top au niveau des attitudes individuelles, réclame Franck Azéma. Pour les Clermontois, le voyage sur la Côte d'Azur lance un bloc de 10 matches en deux mois, décisifs pour la suite de la saison. À la sortie, on saura exactement où on en est, tant pour le championnat que la Coupe d'Europe. Attention au départ.