Prépa musclée, guide spirituel, but suprême... voici Jefferson Poirot

  • Jefferson POIROT - Bordeaux-Bègles - 23 février 2013
    Jefferson POIROT - Bordeaux-Bègles - 23 février 2013
  • Jean-Baptiste Poux - Bordeaux - 2013-14
    Jean-Baptiste Poux - Bordeaux - 2013-14
  • Jefferson Poirot à l'entraînement avec l'UBB
    Jefferson Poirot à l'entraînement avec l'UBB
Publié le Mis à jour
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Affûté comme jamais, toujours à l'écoute de son mentor Jean-Baptiste Poux, le pilier gauche bordelais Jefferson Poirot rêve plus que jamais à l'équipe de France après 2015. 

Prépa musclée

Pour sa troisième saison à l'UBB, Poirot l'ambitieux savait qu'il devait changer quelque chose dans l'approche de son sport. "Ma première année à Bordeaux (en 2012), je suis arrivé de la Coupe du monde des -20 ans, du coup je n'avais pas eu le temps de me préparer, ça avait été rapide. La deuxième, j'ai explosé mentalement et physiquement, je n'y étais pas du tout, c'était trop pour moi. Donc cette année, je me suis préparé en conséquence, j'ai été obnubilé par la reprise du 23 juin, il fallait que je me prenne en main pour être au top, pour viser le plus haut possible. Je ne voulais pas faire du cardio en plus le matin alors qu'on reprendrait le rugby". Pas de retard à l'allumage donc pour le colosse périgourdin, impressionnant physiquement de l'avis même du staff girondin. "Les places sont très chères, on est quatre gauchers, il ne fallait pas que je me loupe d'entrée car après c'est une spirale. Il y en a beaucoup à qui on promettait quelques choses et au final, sous la concurrence, n'ont jamais rien réussi", constate-t-il.

Enchaînement

Cette prise de conscience, nécessaire, était salutaire, car son profil ne peut se révéler qu'en étant au top physiquement. "Je suis un joueur qui aime toucher le ballon et depuis quelques années, le fait de ne pas arriver prêt, en forme, m'obligeait à me restreindre à la base du poste. J'avais un peu le sentiment de part ce manque physique de ne pas réussir à me fondre dans le système, de ne pas me régaler comme je devrais me régaler. Je ne pouvais pas mettre l''extra'. Avoir fait cette préparation m'a donné de la confiance, je me sens plus disponible dans le jeu, en défense, en attaque, je prends beaucoup plus de plaisir qu'avant, ça me permet de donner un petit plus. J'ai mis trois ans à me fondre dedans". Du coup, il se sent désormais à l'aise avec la philosophie de jeu prôné par l'Union. 

Guide spirituel

Sous la coupe de Jean-Baptiste Poux depuis deux saisons, Jefferson se sait à bonne école. Mentor, précieux, il voue une grande admiration à l'ancien international, bientôt 35 ans, modèle de professionnalisme. "En trois saisons, notre mêlée a vraiment évolué, on a rentré beaucoup de joueurs qui apportent et l'arrivée de Jean-Ba nous a complètement transformés. Il est hyper important dans la réflexion, comment appréhender la mêlée. Il est de très bons conseils, il sait qu'il ne lui reste pas beaucoup d'années, il a envie de transmettre au maximum, du coup il n'hésite jamais. Il m'a beaucoup fait progressé, j'ai beaucoup appris sur la mêlée l'an dernier car j'avais énormément de difficultés la première saison". 

Jean-Baptiste Poux - Bordeaux - 2013-14
Jean-Baptiste Poux - Bordeaux - 2013-14

Humble

"La mêlée, cette école de l'humilité", comme aime à la décrire le manager bordelais Raphaël Ibanez, n'est donc plus que plaisir pour Poirot, 22 ans en novembre prochain (35 matches de Top 14 disputés), pilier moderne (1,81 m, 123 kg), véloce et dur au mal, ravi de la nouvelle donne. "Les changements de règles m'ont beaucoup avantagé, reconnait-il. Une fois placé, j'arrive à envoyer de la force alors qu'avant j'étais souvent en difficulté sur l'impact avec des piliers assez techniques qui fermaient et m'envoyaient en bas de suite". Face au LOU samedi dernier (18-9), la conquête a eu quelques ratés, avant de trouver sa vitesse de croisière, de montrer les crocs et là, "c'est hyper jouissif. Ca nous a permis de récupérer 12 points, marquer notre territoire correctement. Sans cela, on ne serait peut-être pas bien aujourd'hui au classement".  

But suprême 

International chez les jeunes, Jefferson n'est pas du genre à tergiverser quand on évoque  les Bleus. "Tout joueur a envie de représenter sa nation, c'est normal. Bien sûr que j'y pense, j'en rêve la nuit, j'en ai envie mais d'un autre côté je me dis qu'il y a énormément de boulot encore. Il faut rester humble". Avec une telle préparation, un tel investissement, renouvelés chaque saison, il sait que son heure viendra, la concurrence ne l'effraie pas. "Il y a des joueurs qui sont en place comme Thomas Domingo, qui a été critiqué la saison dernière mais c'est un très bon joueur, qui a 29 ans. Après la Coupe du monde, ça va se renouveler mais il va falloir encore compter avec eux. Mais c'est sûr qu'il y a plus de places à prendre qu'au centre ou en troisième ligne mais il ne faut pas sous-estimer les mecs qui y sont. La reconnaissance passera par mes performances avec l'Union. Tant que je ne suis pas encore au top, il n'y aura rien, il n'y aura qu'à travailler". 

Jefferson Poirot à l'entraînement avec l'UBB
Jefferson Poirot à l'entraînement avec l'UBB
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