"50000 à 300000 euros d'amende pour tous les propos qui nuisent à l'image du Top 14"

  • Paul Goze, le président de la LNR
    Paul Goze, le président de la LNR
  • Paul Goze, le président de la LNR, n'a pas encore décidé le lieu des demies du Top 14
    Paul Goze, le président de la LNR, n'a pas encore décidé le lieu des demies du Top 14
Publié le Mis à jour
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Réuni avec les capitaines de tous les clubs de Top 14 pour la présentation de la saison à venir, Paul Goze a défini les grandes lignes de ce championnat 2014-2015. Le président de la LNR en a profité pour s'exprimer sur les affaires chaudes du moment.

Ce qu'on ne savait pas sur les nouveautés dans le jeu

Dès cette année, chaque joueur qui aura reçu trois cartons jaunes dans la saison sera automatiquement suspendu un match, que ce soit en championnat ou en sélection. "Trois cartons, c'est vite arrivé, et cela va nous obliger à être encore plus vigilant pour ne pas pénaliser notre équipe", a commenté Dimitri Szarzewski. Dans le but de favoriser le jeu et réduire au maximum les temps morts, le buteur n'aura par ailleurs plus que 60 secondes pour tirer une pénalité et 90 secondes pour une transformation. En revanche, si des consignes ont été données aux arbitres pour fluidifier les mêlées, aucune règle n'est venue modifier le règlement actuel. Pas de quoi clarifier les positions, comme le laisse entendre le talonneur bayonnais David Roumieu. "C'est aléatoire. D'un côté on peut gagner une pénalité et de l'autre être sanctionné. Je ne sais pas trop où ils veulent en venir. Je pense qu'ils y travaillent dessus. On espère simplement qu'il n'y aura pas de guerre contre la mêlée, car ce serait une mort des premières lignes".

Moins de nouveaux étrangers dans le Top 14

Piqué à l'évocation d'un nouvel exode de joueurs étrangers au sein de l'Elite du rugby français, Paul Goze a tenu, chiffres à l'appui, à apporter sa vérité. "L'arrivée de joueurs étrangers n'est pas massive puisqu'il n'y a que 31 joueurs étrangers qui ont débarqué en Top 14 cette saison contre 43 l'année dernière. Cette saison est l'année où il est arrivé le moins d'étrangers sur les quatre, cinq dernières années. On peut imaginer que dispositif JIFF n'y est pas étranger. Il faudra de toute façon trois à quatre ans avant de voir réellement l'impact de ce dispositif".

Commentaires dérangeants : une distinction faite pour les propos tenus sur et en dehors du terrain

Mesure phare du New Deal, le barème de sanctions visant les commentaires jugés inappropriés a été quelque peu modifié. "On a scindé en deux l'article, précise Paul Goze. Il y a une première partie qui prévoit des sanctions allant de 3000 à 50000 euros pour les propos tenus au bord du stade. L'autre partie prévoit des sanctions beaucoup plus dures, entre 50000 et 300000 euros, pour tous les propos qui nuisent à l'image du rugby et du Top 14. Ce n'est pas pareil de signifier à un arbitre qu'il n'a pas vu une pénalité que de dénigrer le produit Top 14 à froid dans un bureau". Mettre par exemple en doute les capacités et l'intégrité d'un arbitre après-coup, comme cela a pu être le cas l'an dernier, pourrait ainsi coûter très cher à l'auteur des propos ainsi qu'à son club.

Les clubs qui voudront contourner le salary cap seront traqués... l'année prochaine

Comme le prévoit le New Deal, les clubs de Top 14 seront soumis à une masse salariale maximale de dix millions d'euros, sans compter les 100000 euros par international A et un petit supplément par international Espoirs. Les pratiques pour contourner ce dispositif, comme les primes élevées à la signatures, semblent toutefois avoir la vie dure et sont à peine cachées par les clubs. Sur ce point, Paul Goze promet de bientôt siffler la fin de la récré. "Cette année, des contrôles sont en cours et les résultats seront connus en octobre pour éventuellement sanctionner les clubs qui auront truqué les chiffres. Tous ceux qui ont des pratiques qui visent à contourner pour dépasser ce Salary Cap, et qui ne s'en cachent d'ailleurs pas, ne seront peut-être pas sanctionnés dès cette année, car il y a des contrats en cours, mais le seront à partir de l'année prochaine".

Paul Goze, le président de la LNR, n'a pas encore décidé le lieu des demies du Top 14
Paul Goze, le président de la LNR, n'a pas encore décidé le lieu des demies du Top 14

Développer le rugby sur l'ensemble du territoire: un projet qui devra encore attendre

Réduire autant que possible les "zones blanches" de rugby, où le ballon ovale peine à percer, demeure une volonté forte de Paul Goze. L'ancien président de l'Usap devra cependant attendre un peu pour lever des fonds et mettre en place ses idées. "Les initiatives de délocalisations de matchs dans des villes comme Nantes où Lille sont prises pour étendre la présence du rugby sur l'ensemble du territoire national et au-delà. Il n'est pas exclu que des actions soient prévues dans d'autres pays pour continuer de développer le rugby. Il n'y a pas encore de fonds directement prévus à cet effet car, quand on fait des changements, il ne faut pas qu'il y en ait trop en même temps. Les gens aiment le changement mais seulement quand il concerne les autres ! On a fait immédiatement ce qui nous paraissait le plus urgent, mais il n'est pas dit qu'il n'y ait pas dans les prochaines années des initiatives pour étendre sur le territoire le rugby professionnel. Je peux même vous dire que c'est totalement dans ma réflexion".

Les demies dans le Sud, mais pas à n'importe quel prix

La délocalisation des demi-finales à Lille la saison passée a connu un franc succès, avec 90178 spectateurs sur les deux matchs au stade Pierre-Mauroy. En 2015, elles devraient a priori revenir dans le Sud. Si Marseille et son stade Vélodrome flambant neuf offre un cadre très intéressant, la Ligue ne se saignera pas non plus pour louer le bel écrin provençal. "Il y a de fortes chances que les demi-finales reviennent dans le Sud. Il y aura plus de candidats que l'année dernière (Lyon, Marseille, Nice, Bordeaux ont été cités) et la décision sera prise le 21 octobre. Le fait qu'il y ait une grande capacité au stade Vélodrome est forcément un argument, mais il y a aussi un problème de coût. Le tout n'est pas d'avoir du monde. Si le loyer est très cher, je préfère un stade plus petit mais moins demandant".

Une augmentation peu significative des prêts de joueurs

Une des mesures fortes du New Deal prévoyait la démocratisation des prêts de joueurs, dans l'idéal jeune et Français, pour leur fournir du temps de jeu et leur permettre de s'aguerrir. Trois mois après, on ne peut pas dire que les écuries de Top 14 aient sauté sur l'occasion. "Il y a environ 50 % de plus de prêts par rapport à la saison dernière à la même époque. Ce n'est pas très significatif car 50 % de plus de pas grand-chose, ça fait toujours pas grand monde au final. Les clubs ne s'y sont pas préparés car c'est tout nouveau. Maintenant qu'ils le savent, on devrait en voir plus la saison prochaine", promet le président de la LNR.

Silence radio sur les droits TV de Top 14, des matchs en clair pour la Coupe d'Europe

L'Autorité de la concurrence a suspendu cet été l'accord d'exclusivité de diffusion du Top 14 conclu en janvier entre la ligue et Canal + pour la saison 2014-2015. Sur ce point, Paul Goze n'a pas souhaité s'exprimer. "Je ne tiens pas à donner de commentaires sur les droits télés de Top 14. Nous nous plierons à la décision qui sera rendue. Sur la Coupe d'Europe, c'est différent. L'appel d'offre a été fait. Il n'a pas atteint les prix de réserve et on est en train de négocier de gré à gré avec les différents diffuseurs. France Télévision fait évidemment parti des gens avec qui on discute, et je peux en tout cas vous donner l'assurance qu'il y aura des matchs en clair de la coupe d'Europe".

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