Guazzini: "Pink is not dead… Pink is surtout beautiful !"

  • Max Guazzini dans les tribunes pour le match entre Toulon et le Stade français - juin 2015
    Max Guazzini dans les tribunes pour le match entre Toulon et le Stade français - juin 2015
  • Max Guazzini, l'ancien président du Stade français
    Max Guazzini, l'ancien président du Stade français
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En rejoignant la finale du Top 14, samedi face à l’ASM Clermont Auvergne (21 heures), le Stade français a rescussité son glorieux passé. Un retour sur le devant de la scène forcément émouvant pour son président historique, Max Guazzini.

Que ressentez-vous avec ce retour en grâce du Stade français?

Max GUAZZINI: C’est une joie immense! Je suis le premier supporter ! Je n’ai jamais pensé que je serai président toute ma vie. Quand vous avez ramené un club au plus haut niveau, je me dis que c’est formidable que Thomas Savare ait pris le relais. Et quand je vois les joueurs, ce club vit bien. Vous comprenez, je les aime ces joueurs. Le rugby, c’est de l’affectif. Je ne sais pas si le Stade français gagnera samedi mais l’aventure humaine aura été fabuleuse!

Après cinq années sans disputer les phases finales, vous n’avez pas eu peur que le club décroche inéluctablement dans la quête au Bouclier de Brennus?

M.G: Il y a eu des saisons moins bonnes mais il n’y a pas beaucoup de clubs à qui ça n’arrive pas. C’est avant tout l’histoire du sport. Mais quand vous avez été champions cinq fois en dix ans, ça peut arriver. Et il ne faut pas oublier qu’il y a eu d’autres soucis externes qui ont affaibli le club (en mars 2011, le Stade Français a été escroqué par la Facem, société canadienne qui devait fournir 12 millions d’euros, ndlr).

Je les aime ces joueurs. Le rugby, c’est de l’affectif

Depuis cinq ans, le rugby professionnel a profondément changé à l’image du Racing-Metro 92 ou du Rugby Club Toulonnais. On aurait pu penser que le Stade français aurait dû mal à rivaliser…

M.G  Je vous arrête, le Stade français a toujours été parfaitement structuré. Pour jouer des matches au Stade de France, il faut être un minimum structuré. Mais à mon époque, nous n’avions pas la culture de monter une équipe avec un éventail de stars. Cette culture est restée à l’image de tous ces jeunes joueurs, Slimani, Bonfils, Flanquart, Plisson et j’en passe qui sont aux commandes de l’équipe. C’est rare dans le rugby professionnel. Mais un club, c’est ça! Ce n’est pas une sélection. Je suis heureux de voir que le Stade français se bat et avance avec la même âme. Je me retrouve toujours autant dans ce club. On sent de la générosité!

Max Guazzini, l'ancien président du Stade français
Max Guazzini, l'ancien président du Stade français

Justement, le nombre de joueurs qui ont grandi dans ce club est assez impressionnant. C’est votre plus grande fierté?

M.G: Ce qui est extraordinaire, c’est que Gonzalo Quesada, et même avant, a fait confiance aux jeunes. Ce championnat ne fait pas suffisamment confiance aux jeunes. C’est sûr que c’est plus facile de prendre des joueurs confirmés qui viennent de tous les hémisphères. Il faut laisser du temps au temps. Il y a un temps pour que les cerisiers soient en fleurs. C’est au printemps, pas à l’automne ou à l’hiver. Aujourd’hui, on a tendance à préférer les arbres d’été, un peu plus mûrs. Mais les fruits sont meilleurs quand on attend que les arbres fleurissent au printemps.

Je suis heureux de voir que le Stade français se bat et avance avec la même âme

Quand vous vous retrouvez dans le vestiaire après les matchs, quels sont vos mots pour les joueurs?

M.G: C’est mon club (ému). J’étais même là avant l’arrivée des joueurs pour saluer l’intendant de toujours : Jean-Marie Chauvet. Même si je suis vice-président de la Ligue, je ne vais pas cacher mes sentiments. Mais je n’ai rien à dire aux joueurs. Je les embrasse. Comme disait Jean Paul Sartre, "le langage rompt souvent les indiscrétions du silence." C’est un grand bonheur mais ce n’est pas nécessaire de le dire.

Depuis trois semaines, vous arrive-t-il de rêver du Brennus?

M.G: Après le match contre le Racing-Metro 92 qui n’est plus Metro, qui n’est plus que 92, j’ai dit que si on continuait à jouer comme ça, on pouvait être champion. Et il faut être bien lucide sur le fait que Clermont est un grand club. Et puis, c’est un peu la revanche de 2007 (victoire du Stade français 23 à 18, ndlr). Mais samedi soir, je m’effacerai.

La formule "Pink is not dead" n’a jamais été aussi vraie…

M.G: Le rose n’a jamais été en bas de l’affiche. Pink is not dead certes mais Pink is surtout beautiful! Le Stade français arrive de nouveau à maturité. L’histoire continue, avec un nouvel élan.

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