Boudjellal, domaine viticole et arrivée à reculons, voici Christophe Urios

Par Rugbyrama
  • Christophe Urios, le manager d'Oyonnax
    Christophe Urios, le manager d'Oyonnax
  • Christophe Urios, le manager d'Oyonnax, surveille ses joueurs
    Christophe Urios, le manager d'Oyonnax, surveille ses joueurs
  • Les entraîneurs d'Oyonnax, Christophe Urios et Frédéric Charrier, parlent à leur joueur avant le début d'un match - 8 août 2014
    Les entraîneurs d'Oyonnax, Christophe Urios et Frédéric Charrier, parlent à leur joueur avant le début d'un match - 8 août 2014
Publié le Mis à jour
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Il a fait monter Oyonnax en Top 14, s'est maintenu l'an dernier et réalise un travail considérable depuis quelques années au point de s'attirer les louanges du président de Toulon. Christophe Urios vaut aussi le détour par son histoire. La preuve.

En un peu moins d'une semaine, Christophe Urios est devenu l'attraction majeure des médias français. Le manager général d'Oyonnax, courtisé par Mourad Boudjellal et le RCT. L'histoire a de la gueule. Urios, l'homme d'Oyonnax est de plus en plus reconnu par ses pairs. Il est souvent décrit comme un personnage entier, franc, disponible et intéressant. Derrière ses fines lunettes et son phrasé inégalable, il existe un homme honnête et simple. Avec beaucoup d'ambition, aussi.

Courtisé par Mourad Boudjellal...

"J’aimerais savoir jusqu’où il pourrait aller avec plus de moyensEn lui donnant le top des joueurs, je voudrais voir comment son management passerait. En ce moment, c’est le manager de Top 14 qui m’intrigue le plus. Il fait du très bon boulot avec peu de moyens. Le défi m’intéresse. Ce type est le parfait contraire de moi. Mais je suis sûr que notre association pourrait faire des étincelles, reste à savoir lesquelles." Cette longue déclaration, parue dans le Midol Magazine du mois de septembre a fait des émules. Signée Mourad Boudjellal, le président de Toulon, elle s'adressait entre les lignes à Christophe Urios, le manager d'Oyonnax. Au point d'alimenter les gazettes depuis la fin de semaine dernières. Urios au RCT ? Pourquoi pas. L'homme a en tout cas apprécié les éloges. "Je suis plutôt sensible à ce qui est dit. Cela me fait plaisir car c’est la reconnaissance de mon travail, la reconnaissance du travail du club aussi, a-t-il expliqué après la victoire face à Grenoble, samedi dernier à Charles-Mathon (40-23). "Quand c'est le président d'un club probablement le plus grand en Europe actuellement, qui plus est un président emblématique, qui utilise ces mots-là, forcément que ça me touche", nous confie Urios.

Avenir flou, mais pas tant que ça...

Contacté directement dans la foulée par le président toulonnais, Christophe Urios est en discussion avec les dirigeants oyonnaxiens pour prolonger son contrat dans l'Ain. Cette saillie varoise a forcément le mérite de mettre Urios en position de force. "Évidemment que cela facilite les échanges", sourit Urios. "Mais vous savez, mes dirigeants n'ont pas attendu cela pour parler avec moi et voir ce qu'on pourrait faire", ajoute-t-il. En fin de contrat en juin prochain, l'homme fort de l'USO est un élément essentiel des rouages dans le Haut-Bugey. A l'image d'un Guy Novès à Toulouse ou Vern Cotter à Clermont jusqu'en juin dernier, l'ancien talonneur du Castres olympique est l'homme par qui tout passe dans l'Ain. Arrivé en 2007, il a façonné un club aujourd'hui respecté en Top 14 et auteur d'un bon début de championnat (8e, 11 points). Le voir prolonger à Oyonnax n'aurait rien d'une surprise. "J'ai encore envie d'avancer avec ce club, il reste du travail à effectuer. Il faut simplement voir si on peut encore créer", avoue Urios. Pour autant, il ne ferme aucune porte. Il confie être guidé par son ambition personnelle, son envie de progression.

Christophe Urios, le manager d'Oyonnax, surveille ses joueurs
Christophe Urios, le manager d'Oyonnax, surveille ses joueurs

Une arrivée à reculons dans l'Ain

C'est l'histoire d'un couple qui s'évite un peu, fait mine de regarder dans une direction contraire pour finalement trouver des points d'accord fabuleux. Urios à Oyonnax n'avait rien d'une partie gagnée. Alors qu'il entraîne à Bourgoin, Urios subit les appels du pied du club de l'Ain. Il détourne le regard, repousse poliment. Sa femme lui explique qu'il pourrait tout de même se donner la peine de rencontrer les dirigeants d'Oyonnax, ne serait-ce que par respect pour leur intérêt. A cette époque (hiver 2007), Urios est plus attiré vers l'étranger et d'autres projets en France. La première rencontre sera digne du coup de foudre. "Je n'avais pas forcément envie d'y aller au départ, je me disais que quitte à entraîner un club de Pro D2, autant ce que soit dans le Sud, près des miens", se rappelle Urios. Un mardi, il rencontre donc les dirigeants d'Oyonnax. Le jeudi, il signe pour trois ans chez les Rouge et Noir du Haut-Bugey. Sept ans après, il y est toujours ; notamment pour chercher "à laisser une trace", comme il aime à le rappeler. "La première fois, c'était un grand moment, avec beaucoup de simplicité. Nous avons beaucoup échangé sur ma vision du club, ma façon de manager, l'évolution que pourrait connaître Oyonnax", avoue Urios. Une seule fois, après deux saisons terminées à la 8e place (2011 et 2012), il hésitera à prolonger son aventure. Les critiques subies en interne l'ont profondément marqué. "Oui, je me suis posé la question de partir. Il m'a fallu du temps, j'ai été blessé par les critiques", confie le manager oyonnaxien.

Il se voyait dans le domaine viticole

La trajectoire du manager général de l'USO est tout ce qu'il y a de plus linéaire. Entraîneur des jeunes, directeur du centre de formation à Castres, entraîneur des avants à Castres, entraîneur à Bourgoin et manager général à Oyonnax. "Une évolution logique, conforme à ce que j'avais imaginé même si je me suis mis à entraîner un peu par hasard", explique Urios. Issu du monde viticole et agricole (il est titulaire d'un BTS de viticulture et d'œnologie), il se "voyait reprendre l'exploitation familiale une fois [s]a carrière de joueur terminée". Pas issu du sérail rugbystique, le joueur Urios ne se retrouvait pas forcément dans le rugby pro. Il raconte la suite : "J'ai occupé mon temps à faire des formations, à apprendre des choses sur la préparation physique ou mentale. Ça a été un vrai coup de cœur. A partir de là, j'ai voulu être le meilleur." Peu à peu, il a gravi les échelons du poste d'entraîneur, au point d'être aujourd'hui un technicien et un meneur d'homme reconnu partout en France. Les propos de Mourad Boudjellal sont évidemment là pour le confirmer...

Les entraîneurs d'Oyonnax, Christophe Urios et Frédéric Charrier, parlent à leur joueur avant le début d'un match - 8 août 2014
Les entraîneurs d'Oyonnax, Christophe Urios et Frédéric Charrier, parlent à leur joueur avant le début d'un match - 8 août 2014
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