Laporte: "Un match de rugby est un éternel recommencement"

Comment se passe cette semaine sans huit de vos joueurs retenus en équipe de France ?

Bernard Laporte : On ne va pas pleurer. On est fiers d'avoir huit joueurs en équipe de France, même si cela amène des contraintes. Pour préparer le prochain match c'est un peu compliqué car six des joueurs qui sont à Paris seront à Oyonnax (seuls Tillous-Borde et Bruni devraient être laissés au repos). Il faut faire en sorte que cela change car un jour c'est nous, l'autre c'est Clermont ou Toulouse, on ne peut pas s'en réjouir.

Votre équipe vient d'enchainer deux matchs très convaincants. Êtes-vous satisfait ?

B. L: Les joueurs ne sont pas des robots et ne peuvent reproduire les mêmes choses. Mais on doit garder ce plaisir et notre philosophie de jeu. On a les qualités pour bien jouer. Les gars se plaisent dans ce jeu de mouvement et de vitesse. Je me régale comme samedi dernier ou comme à Brive mais parfois je m'emmerde comme face à Bordeaux et au Stade Français. Un match de rugby est un éternel recommencement. Ce n'est pas parce que l'on a bien joué un week-end que ça va être le cas le suivant. Il faut toujours chercher à remettre les choses en place. Ce sera le cas vendredi face à une équipe qui a déjà perdu chez elle et qui sera déterminée.

Où en est votre réflexion sur le rôle de buteur ?

B. L: Pour l'instant James (O'Connor) garde le leadership. Mais je pense que Matt (Giteau) peut reprendre, ça va mieux au niveau de sa blessure (adducteurs). Il y a aussi Eric Escande qui était un bon buteur à Montpellier qui peut endosser le rôle. On l'aurait fait entrer face à Montpellier si on avait été en difficulté dans ce secteur de jeu.

Si quelqu'un manquait de respect à notre capitaine, il serait dégagé dans la minute

Oyonnax, est-ce un déplacement particulier?

B. L: Ce n'est pas plus particulier d'aller à Oyonnax qu'à Bayonne ou Brive. Ce sont toujours des stades chauds avec de la ferveur comme on les aime dans le rugby. Après si l'on parle du vestiaire visiteurs, ce n'est pas le plus beau! Mais le leur est bien parait-il. Plus sérieusement, ils ont fait beaucoup de travaux, ils font du bon boulot et de bonnes choses sur le terrain.

Il y a eu un accrochage entre Delon Armitage et Carl Hayman lors du dernier match. Avez-vous dû intervenir?

B. L: Des problèmes comme ça il y en a à tous les entrainements. Delon a du caractère, parfois il fait des conneries, on le sait. C'est la vie d'un club. Si jamais quelqu'un manquait de respect à notre capitaine, il serait dégagé dans la minute qui suit. Là, il y a eu un mot un peu fort qui ne caractérise pas ce qu'il voulait dire... Et il vaut mieux.... 

Andrew Sheridan a officiellement mis un terme à sa carrière (il avait rompu son contrat avec le RCT d'un commun accord en fin de saison dernière pour raisons médicales). Un mot sur ce joueur?

B. L: D'abord, Andrew est un homme extraordinaire. Le joueur on le connait: un très gros pilier de mêlée, mais aussi très bon dans le jeu. Comme Jonny (Wilkinson) il a souvent été catalogué à une seule facette de son jeu mais c'était aussi un très gros plaqueur, un porteur de ballons. C'était un drôle de joueur, l'un des meilleurs au monde de sa génération. Je me rappelle quand on le jouait avec l'équipe de France, les mecs se disaient: "va falloir se préparer ça va piquer". Sheridan était quelqu'un de considéré mais on ne parlait que de la mêlée. En l'entrainant, je peux vous dire que dans le jeu il avait une disponibilité très intéressante.