Conscient de ses limites, le Stade français savoure mais n'exulte pas

  • Julien Arias, auteur de l'essai parisien face au Racing
    Julien Arias, auteur de l'essai parisien face au Racing
  • Soulagement de Jules Plisson après la courte victoire sur le Racing
    Soulagement de Jules Plisson après la courte victoire sur le Racing
Publié le
Partager :

Le derby francilien est revenu samedi au Stade français au terme d'un match serré et crispant (24-19). Une victoire qui permet aux Parisiens de se maintenir dans le top 6 mais pas de se laisser aller à l'euphorie. Réalistes, staff comme joueurs tenaient à tempérer ce succès face au voisin ciel et blanc.

Un derby ne se joue pas, il se gagne. Et c'est bien ce qu'a su faire le Stade français, lui qui n'en avait remporté que trois sur les dix derniers. Un résultat qui était la condition obligatoire pour conserver une place dans le wagon des qualifiables pour les phases finales, avant la coupure européenne: "C'était un match important pour nous, confirme l'ailier Jérémy Sinzelle. On se devait de le gagner, c'est chose faite. Peut-être pas avec la manière mais les quatre points sont là". Et c'est vrai que la manière n'était encore pas tout à fait au rendez-vous. Comme contre Lyon et Bayonne lors des deux premières réceptions, les Stadistes ont dû puiser dans des vertus autres que le beau jeu pour rester maîtres à Jean-Bouin. Surtout durant les vingt dernières minutes, quand l'oxygène venait à manquer.

"La plus grande satisfaction est la gagne et cet état d'esprit du Stade français qui s'est donné les moyens de l'emporter malgré nos limites". Le technicien argentin Gonzalo Quesada est bien conscient que tout n'a pas été parfait face à des Racingmen plus inspirés dans le jeu mais aussi plus nerveux et moins pragmatiques. C'est d'ailleurs pourquoi il refusait de s'enthousiasmer, même à chaud et même si c'était le premier gros morceau épinglé au tableau de chasse de Jean-Bouin cette saison: "On va savourer cette victoire contre ce Racing qui était venu avec sa meilleure équipe et avec énormément d'intentions, mais il n'y aura pas d'excès. On fait profil bas, on connaît nos limites. Peut-être que nous avons réussi à marquer à des moments clés et que c'est ce qui nous a permis de l'emporter".

Dupuy: "On joue peut-être moins bien au rugby que la saison passée, mais on gagne aussi plus de matchs"

Et une certaine capacité d'adaptation, aussi, pour essayer de tirer parti de l'arbitrage particulier de M.van Herdeen, notamment en mêlée fermée. Certaines fois, les partenaires de Sergio Parisse n'avaient même pas à s'employer pour cela. Après leur avoir offert un petit coup de pouce avec le carton jaune sévère distribué à Bernard Le Roux (31e), l'officiel sud-africain les mettaient carrément sur la voie du succès en validant un essai très litigieux de Julien Arias (34e), ce dernier semblant même ne pas y croire. À l'origine de l'action, une tentative de drop de Johan Goosen venue s'écraser sur le poteau. Le demi de mêlée Julien Dupuy, qui a pris avec plus de succès le relais de Jules Plisson au but, le sait, le vent a plutôt bien tourné pour Paris ce samedi: "Il ne faut pas se mentir, cela aurait très bien pu basculer de l'autre côté, donc on va savourer sans s'enflammer. La victoire est au bout et c'est le principal. On voit que c'est compliqué tous les week-ends et on se doit de gagner chez nous à Jean-Bouin. On joue peut-être plus mal au rugby que la saison passée, mais on gagne aussi plus de matchs donc c'est encourageant et nous sommes satisfaits".

Dans les moments durs, le Stade français a aussi pu compter sur le soutien de son seizième homme. Plein comme rarement (17189 spectateurs), Jean-Bouin tient aussi sa part dans le succès de ses protégés: "Cela faut toujours plaisir quand un stade est plein, se réjouit Jérémy Sinzelle! C'est dommage qu'il faille attendre le derby pour voir le notre plein, mais on a savouré cette belle ambiance et on espère que cela perdurera lors des prochaines semaines". Il fallait décidément tout nuancer après ce derby côté parisien. Le bilan comptable après huit journées semble, lui, difficilement nuançable.

Soulagement de Jules Plisson après la courte victoire sur le Racing
Soulagement de Jules Plisson après la courte victoire sur le Racing
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?