Montpellier face à sa bête noire

Dire que le MHR se méfie du Castres olympique tiendrait presque de l'euphémisme. Et pour se rendre compte à quel point les Héraultais ont raison de se tenir sur leurs gardes, il suffit de faire un peu d'histoire. Nul besoin de revenir très loin en arrière d'ailleurs, puisque rien que la saison dernière, Montpellier s'est incliné à trois reprises face aux Tarnais (dont l'unique défaite à domicile). Il faut ainsi remonter à la saison 2012-2013 pour retrouver la dernière victoire face à Castres (19-12 lors de la 7e journée).

Ajoutez à cela deux défaites en matchs de barrage, une en demi-finale, et il y aurait presque de quoi déclencher une psychose. Ou en tout cas introniser officiellement le Castres olympique comme bête noire du MHR. Un statut que Fabien Galthié lui reconnait, un peu par la force des choses: "C'est la réalité du passé, elle est bien là. Le sport est comme ça. C'est une bonne équipe, faite de joueurs malins, championne il y a deux ans... Autant de bonnes raisons pour qu'une équipe soit capable de nous mettre en difficulté." En effet, la sobriété castraise a souvent eu raison de la folie montpelliéraine. Une donne qui aura peut-être changé au vu des qualités de gestionnaire grandissantes de François Trinh-Duc, et de la conquête retrouvée des avants cistes.

Le pragmatisme mis en avant

Ce n'est effectivement plus tout à fait le même MHR qui recevra le CO vendredi. Sans parler, évidemment, de révolution, il semble que les partenaires du demi d'ouverture international aient franchi un palier dans l'aspect stratégique du jeu, notamment au regard de leur succès à Clermont. "C'était notre premier bon match, un déclic notamment pour la confiance. Il n'y a pas eu énormément de jeu mais nous avons été présents dans le dévouement, dans le combat. On a su les fermer, les empêcher de jouer leur rugby", relate le numéro dix.

Faut-il alors s'attendre à une nouvelle partie d'échecs à l'Altrad Stadium vendredi soir ? Echaudés par les revers accumulés face à Castres, les Héraultais pourraient à nouveau jouer la carte du pragmatisme. "On essaie de garder notre cap, mais nous connaissons leur jeu et ils connaissent bien le nôtre, donc il y aura peut-être des adaptations. Notrepriorité reste le jeu, mais une plus grande priorité est de gagner", admet François Trinh-Duc comme premier élément de réponse. En attendant que les automatismes s'installent, Montpellier pourrait donc maintenir une voilure réduite. En espérant que cela suffise face à sa bête noire.