L’indispensable Mr Stanley

C’est le "Monsieur propre", ou l’assurance tous risques de l’ASM Clermont-Auvergne. Le Néo-Zélandais Benson Stanley est de ceux qui font toujours le boulot lorsqu’on fait appel à eux. Avec 19 feuilles de match depuis le début de saison, dont 14 comme titulaire, le Samoan d’origine est le centre le plus utilisé de l’effectif clermontois, juste après Aurélien Rougerie (20 matches).

Tous les deux n’étaient pas dans le XV de départ samedi dernier face à Northampton en Champions Cup, Rougerie sur le banc et lui en costume. Relégué en tribunes par les retours comme titulaires des internationaux Wesley Fofana et Jonathan Davies, Stanley a accepté la décision sans aigreur, s’inclinant devant la performance de Fofana. J’ai disparu mais Wes' est revenu (rires)… Il a été fantastique, comme toute l’équipe pour être franc. Je ne peux pas être déçu. En regardant ce match, j’étais aussi excité que le public, j’encourageais l’équipe ! Je veux faire de bons matches, comme ces gars.

Le turnover nécessaire

Et même s’il n’a pas participé à la fête samedi soir sur le terrain, Stanley est revenu au boulot lundi aussi motivé que les tombeurs de Northampton. La performance de la semaine dernière a inspiré les gars qui n’ont pas joué. C’était incroyable ! On s’est dit : 'je veux faire partie de ça, je veux faire quelque chose dont je serai fier. Dont nous pourrons être fiers'.

Cette semaine, il s’est remis dans la peau d’un titulaire, puisque une bonne partie des 23 du quart de finale devraient souffler et laisser leurs remplaçants se frotter à Oyonnax. Un turnover qu’accepte sereinement Stanley. C’est normal à ce moment de la saison. Vous ne pouvez pas attendre des gars qu’ils jouent des gros matches semaine après semaine. Nous savons comment ça marche, et c’est à nous d’essayer d’être aussi bons que la semaine dernière. Nous ne voulons pas pénaliser l’équipe, le club, nous voulons faire perdurer cette bonne période.

Eviter l'euphorie post-Champions Cup

Depuis son arrivée en Auvergne en 2012 en provenance des Auckland Blues, le trentenaire deux fois capé avec les All Blacks a toujours assuré. Il a récemment prolongé son contrat jusqu’en 2017, option 2018 avec Clermont. Perforateur, passeur et gros défenseur, il est l’un des joueurs les plus réguliers, et logiquement les plus utilisés par le staff. Au-dessus des vingt matches ces deux dernières saisons, il est reparti sur les mêmes bases cette année.

Très sollicité en Top 14, le plus souvent remplaçant en Coupe d’Europe, il sait très bien à quel adversaire Clermont aura affaire samedi. Ce sera un match très délicat, annonce d’emblée Stanley. Parce que les Clermontois sont peut-être encore un peu sur leur nuage, ou tout du moins en pleine euphorie. Et parce que le combat qu’il faudra livrer face à Oyonnax, candidat assumé aux phases finales, sera rugueux à coup sûr, plus haché et moins limpide que le récital passé.

Azéma : "Des places à prendre"

Et l’équipe très remaniée que préparent Franck Azéma et ses adjoints devra se méfier. Nous sortons d’un gros match, et il ne faudra pas faire de complaisance. Oyonnax est sixième, et voudra consolider sa position au classement. Ils ont eu une petite pause, ils vont arriver frais, pour faire un grand match. Quand vous parlez d’Oyonnax, certains vous disent que ce ne sera pas trop dur, mais nous devons respecter cette équipe. Nous avons vu ce qu’ils ont fait lors de précédents déplacements, à Paris, au Racing… L’évidence est là.

Un match moins clinquant qu’un quart de finale européen, mais tout aussi important pour ne pas briser la spirale, et s’aménager la meilleure fin de saison possible. Et comme le rappelle Franck Azéma, il y a toujours des places à prendre… Stanley a beau jouer casqué, il a sûrement entendu le message.