Castres-Lyon: "Un match à la vie à la mort"

  • Romain Loursac et Julien Dumora vont s'affronter ce week-end
    Romain Loursac et Julien Dumora vont s'affronter ce week-end
  • Rémy Grosso. Castres - La Rochelle, 3 janvier 2015
    Rémy Grosso. Castres - La Rochelle, 3 janvier 2015
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Castrais et Lyonnais seront face à face ce samedi, à Pierre-Antoine, pour un duel qui va sentir la poudre. Le 14e reçoit le 13e, malheur au vaincu ! Mais avant cette rencontre décisive pour le maintien en Top 14, Julien Dumora et Romain Loursac, respectivement arrière du CO et du Lou, anciens coéquipiers à Lyon, ont accepté d’évoquer ce duel, parfois avec (énormément) d’humour.

Bon, on imagine que cette semaine, cela doit chambrer pas mal ?

Julien DUMORA: Un petit peu, mais pas trop... C’est gentil.
Romain LOURSAC: Oui c’est gentil, on a dit à Rémy Grosso que nos troisième ligne allaient s’occuper de lui et que Dums (surnom de Julien Dumora, ndlr) allait prendre que des chandelles, donc parfait.

Et pourtant, cela reste un match hyper important pour les deux équipes...

R.L. : Oui on rigole, c’est vrai que l’on aura le temps de se voir après le match mais pendant les 80 minutes, on ne va pas se faire de cadeaux.
J.D. : C’est un match très important, surtout pour nous en jouant à domicile. On n’a pas le droit à la défaite.
R.L. : La pression est sur les Castrais !
J.D. : Forcément, on reçoit, ils se déplacent... Du coup la pression est plus sur nous que sur le Lou.

Dans un duel avec autant d’enjeux, on arrive à mettre l’amitié de côté pendant 80 minutes ?

R.L. : Ce n’est pas parce que l’on s’aime bien, que l’on est ami, que cela va changer quelque chose sur le terrain.
J.D. : S’il faut se filer des marrons, on s’en filera !
R.L. : Non, peut-être pas par contre (rires).

Mayol ce n’est rien à côté, l’enfer de Pierre-Antoine tu vas voir ce que c’est (Dumora)

Vous auriez certainement aimé vous retrouver dans un autre contexte ?

R.L. : C’est sûr que l’on aurait préféré se retrouver au Stade de France (rires).
J.D. : Tu me l’as sorti de la bouche.
R.L. : On était OK mais ce sont les 12 autres équipes qui ne voulaient pas. Au fait, votre terrain est toujours aussi gras ?
J.D. : Prévois les 30 au pied !
R.L. : C’est l’enfer là bas.
J.D. : Mayol ce n’est rien à côté, l’enfer de Pierre-Antoine tu vas voir ce que c’est.
R.L. : J’ai lu qu’il y avait toute la ville avec vous, vous comptez jouer à 15 ? (rires).

Quel est votre avis sur votre adversaire ?

J.D. : Ils jouent énormément de ballons, même s’ils sont dans l’en-but. C’est l’esprit à la Tim Lane. Vaut mieux qu’ils voient peu le ballon plutôt qu’ils ne l’aient pendant 70 minutes.
R.L. : Castres, finaliste l’année dernière, se retrouve mal classé, à une place qu’il n’a pas l’habitude et à jouer le maintien. Cela fait plus de cinq ans qu’ils sont sur le haut du tableau. C’est compliqué. On se méfie beaucoup de Castres, ils ont des joueurs expérimentés. Intrinsèquement, joueur par joueur, ils sont peut-être meilleurs que nous.

Quels souvenirs vous gardez du match aller ? (succès du Lou face au CO 28-18,  ndlr)

J.D. : On n’a pas pris le bouillon... On a un essai refusé alors que je pense qu’il peut être validé. On rate le bonus à la fin. On avait trop laissé jouer les Lyonnais et ils avaient marqué de jolis essais, surtout par l’intermédiaire de ce jeune Loursac... C’est vrai que l’on était venu à Lyon pour faire un autre résultat.
R.L. : Il faut respecter le corps arbitral (rires). J’en garde un bon souvenir. Le match aurait pu basculer dans l’autre sens. Cela nous avait souri. On les avait empêchés de prendre un point de bonus défensif il me semble ?
J.D. : Oui !
R.L. : On ne pensait pas qu’au match retour Castres serait dans cette situation... On était plutôt content du résultat, il y avait eu de beaux essais. C’était un match plutôt plaisant. Après on sait que les conditions ont changé. Les deux équipes jouent leur maintien samedi donc il y aura peut-être un peu moins de spectacle mais le combat sera rude.


Ce match a-t-il servi dans la préparation ?

R.L. : On a revu quelques actions mais on a évolué, Castres a évolué aussi depuis l’arrivée de... (il hésite)
J.D. : Mauricio Reggiardo !
R.L. : Il n’y a pas besoin d’être devin pour savoir sur quoi va se jouer le match de samedi. Quand l’avant-dernier se déplace chez le dernier à huit journées de la fin, on sait que c’est un gros combat d’avants, des points au pied et puis l’arbitre...
J.D. : Et puis une ou deux relances de l’en-but (sourires). On n’a pas revu le match aller.
R.L. : Tu t’es peut-être endormi pendant la vidéo (rires) ?
J.D. : On a regardé les matches récents du Lou... C’est vrai que Mauricio a apporté un nouveau discours. Cela a fait du bien au groupe. On en avait un petit peu besoin. C’est vrai qu’à Oyonnax, on a été moins en danger que les matches précédents mais on ne peut pas se satisfaire. On a pris zéro point. Comptablement, ce n’était pas forcément un bon match.

Julien a beau connaître les lancements, si on les exécute correctement... (Loursac)

Julien Dumora, en tant qu’ancien Lyonnais, avez-vous un rôle à jouer dans la préparation ?

J.D. : Pas forcément. On prépare les matches sans l’avis des mecs qui ont joué dans le club que l’on affronte. On a préparé le match comme un autre.
R.L. : Il connaît les qualités et les faiblesses de quasiment tous les joueurs, surtout que derrière l’effectif a assez peu bougé. D’une saison sur l’autre, on change nos combinaisons mais je pense que pour eux, c’est toujours un petit avantage de connaître de l’intérieur l’équipe qu’ils jouent. Il a beau connaître les lancements, si on les exécute correctement... Tu joues en 15 ?
J.D. : Je ne sais pas...
R.L. : S’il joue en 15, il aura moins d’influence que s’il avait joué en 10. Je pense qu’ils vont être motivés. Les deux Lyonnais (avec Rémy Grosso, ndlr) vont avoir à cœur de faire un bon match contre nous, ce qui est normal.

Romain Loursac, vous allez à Castres en mission commando ?

R.L. : Forcément, vu la situation dans laquelle on est. On perd les trois derniers matches de peu. Il faut absolument que l’on prenne des points à l’extérieur. Derrière on reçoit Toulon, on n’a pas un seul match simple. On sait que les points valent de l’or. Le maintien va se jouer aux alentours de 50 points. Il nous faut enfin valider un match à l’extérieur. On va y aller pour la victoire.
J.D. : Dixit "Bobby" Balan (pilier du Lou), ils viennent chercher 5 points (rires). Nous, on n’a plus le droit à l’erreur à domicile si on veut espérer se maintenir. On a perdu trois matches à la maison. Comme dit Romain, le maintien va se jouer autour des 50 points, on en a 29, il faudra aller chercher pas mal de points à l’extérieur. C’est un match à la vie à la mort.

Cette équipe de Lyon fait-elle peur à Castres ?

J.D. : À Pierre-Antoine, on n’a pas gagné énormément de matches avec beaucoup d’écarts. On a perdu trois matches... Il leur faut des points donc cela fait un petit peu peur surtout que c’est une équipe joueuse, qui n’a pas peur de jouer les ballons.
R.L. : On verra en fonction de la physionomie du match et les entraineurs peaufineront la stratégie mais avant de parler de jeu, on sait que le match passera surtout par du combat. Il faudra que l’on ait un pack conquérant, comme on a pu le montrer à Toulouse en seconde période. On a un peu deux facettes. J’espère que l’on arrivera à rivaliser et à concrétiser avec les trois-quarts.

Vous pensez que ce match sera rédhibitoire pour le maintien ?

R.L. : Pour nous non !
J.D. : C’est sûr que si on perd ce match là, on sera quasiment condamnés.

Comment cela va se passer entre vous sur le terrain ?

R.L. : À Lyon, je me souviens d’avoir plaqué Julien et il m’avait mis un coup de genou dans la cage thoracique, cela m’avait coupé la respiration et il était quand même venu voir si je n’étais pas en train de mourir. Cela m’a rassuré, je me suis dit que c’était peut-être un bon copain.
J.D. : On peut se dire quelques conneries pour se détendre et rigoler un petit peu, après cela reste un match de rugby. On restera sérieux. Si on peu se sortir une petite vanne dans un ruck, on le fera !
R.L. : Le problème c’est que l’on ne va pas dans les rucks (rires)...

Alors, vous vous souhaitez "bonne chance" ?!

R.L. : Bien sûr ! Que Julien et Rémy fassent leur meilleur match de l’année mais qu’à la fin ce soit le Lou qui gagne.
J.D. : Que Romain fasse un bon match mais en espérant que l’on gagne ce match pour relever un petit peu la tête et sortir la tête de l’eau, et repartir sur une dynamique positive.

Rémy Grosso. Castres - La Rochelle, 3 janvier 2015
Rémy Grosso. Castres - La Rochelle, 3 janvier 2015
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