Toulouse, opération rédemption…

Mine de rien, le Stade toulousain vient de perdre cinq de ses sept derniers matchs. Les deux derniers, à domicile face à Bath (18-35) et à Montpellier (26-27) en Champions Cup, ont mis un terme à son aventure continentale avant les quarts de finale pour la deuxième fois en trois ans. Il n’en fallait pas plus pour relancer le débat sur le déclin inéluctable du plus titré des clubs français. Guy Novès a d’ailleurs défendu, en début de semaine, le prestige du Stade toulousain "sur les 30 dernières années". Certains ont considéré sa sortie comme un aveu de faiblesse devant l’émergence, peut-être récente mais de plus en plus menaçante, de Toulon, Clermont, ou encore le Racing-Métro. D’autres y ont reconnu la rage de vaincre et l’esprit de compétiteur d’un homme qui refusera jusqu’au bout de baisser les armes.

Lamboley: "Personne n’a envie de faire partie d’une équipe en déclin…"

Au club depuis quinze ans, Grégory Lamboley connaît bien le personnage et résume joliment l’enjeu. On a tous l’amour de ce maillot et de ce club. On a vécu tellement de belles choses que personne n’a envie de faire partie d’une équipe qui serait en déclin. Pour ne pas conforter ceux qui estiment qu’il est rentré dans le rang, le Stade toulousain n’a pas d’autre choix que de retrouver au plus vite sa place dans le Top 6. On a beaucoup discuté entre nous, le staff, puis avec les joueurs et même le Président nous a rendu visite. Tout le monde met les gros moyens pour essayer d’être performant le plus rapidement possible, décrypte Servat. Le début de semaine a donc d’abord servi à évacuer la frustration européenne. Bien sûr que l’on a un peu le moral dans les chaussettes mais le groupe est uni et soudé puis on est des compétiteurs et il faut relever la tête et tout donner pour le championnat, résume Yann David. On a connu de meilleures périodes et cette élimination rajoute un peu de doutes mais tout le monde est motivé pour repartir de l’avant, corrobore Doussain.

Servat: "Une défaite ne serait pas synonyme d’élimination…"

Tout va donc (re)commencer à Castres, une équipe également en souffrance. Les Castrais vivent une saison compliquée, eux aussi, mais on a plus le droit à l’erreur en Top 14, ni à domicile, où on devra tout gagner, ni à l’extérieur où il va falloir rapporter des points de partout, estime pour sa part Gaël Fickou. Si Castres a pu faire tourner en Coupe d’Europe et prépare ce match depuis un moment, se méfie Lamboley, le Stade toulousain devra faire un match plein, comme à Bordeaux (41-17), à Lyon (21-20) ou à domicile face à Toulon (21-10). Être plus constant dans tous les secteurs de jeu et notamment sur les phases de ruck où nous avons été en difficulté face à Montpellier le week-end dernier.

Malgré l’enjeu et la pression inhérente à la situation des Toulousains au classement, William Servat a également cherché à dédramatiser. Nous sommes dans une situation inconfortable mais il reste beaucoup de match pour rentrer dans le Top 6 et une défaite ne serait pas synonyme d’élimination même si c’est certain que se serait une cartouche de moins. A Castres, où il ne s’est imposé qu’une fois lors de ses cinq derniers déplacements, le comportement du Stade toulousain sera observé de près. On est attendu de pied ferme, résume Yacouba Camara. Par les Castrais, mais pas seulement…