Dambielle, patron par intérim

  • Benjamin Dambielle, l'ouvreur du Racing-Metro
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Publié le Mis à jour
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Jonathan Sexton et Johan Goosen à l'infirmerie, c'est une nouvelle fois Benjamin Dambielle qui va mener le jeu du Racing samedi contre Bordeaux-Bègles. Une situation qui perdurera une bonne partie du mois de janvier, et dont profite pleinement l'ancien ouvreur de la Rochelle.

Dans le sport professionnel plus qu'ailleurs, les malheurs des uns font toujours le bonheur des autres. En ce sens, Benjamin Dambielle a toutes les raisons d'être heureux. Au Racing, les premiers sont également les derniers à l'ouverture. Jugez plutôt. Troisième choix au poste de numéro 10 en début de saison, "Dambi", comme ses coéquipiers le surnomment, cumule 611 minutes de temps de jeu effectif en Top 14. C'est plus que Johan Goosen (512') et bien plus que la star irlandaise Jonathan Sexton et ses quatre matchs de championnat disputés (231'), respectivement deuxième et premier choix.

Alors, c'est qui le patron ? Les circonstances font que je peux m'épanouir sur le terrain et je prends énormément de plaisir à jouer et porter ce maillot, raconte modestement Dambielle. C'est tout bonus pour moi et je veux en profiter un maximum. En début de saison, on connaît la hiérarchie. On travaille au service du collectif et on se prépare pour ce genre de situation. Je m'y étais préparé et je ne me mets pas de pression particulière. Quand je peux suppléer et faire en sorte que l'équipe ne baisse pas de niveau, c'est un bonheur pour moi . Le garçon n'est pas du genre à pavoiser. Réservé, un brin timide, il ne criera pas sa joie au monde entier. On prend confiance sur le terrain et on se dit que les efforts fournis payent, commente sobrement celui qui a aussi profité des blessures à répétition de ses deux concurrents pour sortir du placard qui lui était dévolu.

Benjamin Dambielle, l'ouvreur du Racing-Metro
Benjamin Dambielle, l'ouvreur du Racing-Metro

Dambielle : "Ma vie est à Paris et je n'en partirai pas"

L'accident bête de Johan Goosen, en descendant du bus la veille du match à Toulouse, lui garantit une place de titulaire à l'ouverture pour au moins deux semaines supplémentaires. Dambielle, lui, ne se blesse plus depuis sa rupture des ligaments croisés en 2012, et a gagné le respect de ses partenaires à la force de son travail dans l'ombre :Cela fait trois ans que je suis au Racing et je m'y sens très bien. Je suis quelqu'un qui travaille beaucoup pour mon équipe et c'est pour cela que mes coéquipiers me font confiance quand je suis sur le terrain . Cette présence retrouvée sur les gazons de Top 14 lui donne t-elle pour autant l'idée de voir ailleurs si l'herbe ne serait pas un peu plus verte qu'à Colombes ? La réponse de l'ouvreur est catégorique : Ma vie est à Paris et je n'en partirai pas. Je suis dévoué au club pour des raisons personnelles. Je ne me mets pas la pression de passer numéro 2 ou numéro 1. Je suis là pour gagner des titres avec le Racing mais je n'ai pas l'ambition personnelle de passer devant qui que ce soit .

Le contrat de Benjamin Dambielle court jusqu'en juin 2017 avec le club francilien. Il sera donc là pour voir débarquer à son poste Dan Carter et Rémi Tales, deux internationaux qui partiront devant lui dans la hiérarchie des ouvreurs la saison prochaine : Je commence à être habitué à la concurrence, répond Dambi avec le sourire. Tout le monde connaît ma situation ici, les coachs et le président ont confiance en moi et savent ce que je peux apporter au groupe. Je travaille dans ce sens-là et j'espère que cette relation va perdurer. Après, je comprendrais si on doit se passer de moi un jour . D'ici là, il sera sûrement sorti de l'ombre encore quelques fois pour enfiler sans bruit son costume de maestro intérimaire.

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