Le "vrai" Monribot est de retour à Bayonne

Jusqu’ici, le public de Jean Dauger n’avait pas vraiment vu jouer Jean Monribot. Depuis samedi et le match remporté face à Bordeaux-Bègles, le public basque a une idée plus précise des qualités du troisième ligne venu d’Agen la saison dernière. Pour moi, le match de ce week-end est le meilleur que j’ai fait depuis que je suis à l’Aviron. Je n’avais jamais été à ce niveau jusque-là , juge l’intéressé.

Pour Jean Monribot, la saison dernière fut vraiment difficile. En raison de ces petites blessures venant chaque fois interrompre sa progression. Comme ce coup au sternum contracté face à Clermont au mois de février. J’ai eu du mal à récupérer de cette blessure , avoue-t-il. Si le physique était dur à remettre en route, c’est aussi que le mental n’était pas forcément au meilleur de sa forme. Lui, le proche de Lanta et Deylaud, voyait le duo d’entraîneurs en mauvaise posture, le tout sous fond de crise et de lutte pour le maintien. Je leur dois beaucoup, rappelle le joueur à propos de ceux qui le firent venir à Bayonne et qui l’avaient lancé à 18 ans avec Agen en 2005. Dans ce climat, Monribot concède avoir eu un peu plus de poids sur lui. Je m’étais mis la pression et je ne jouais pas libéré.

Le déclic en Challenge

En début de saison, Jean Monribot n’était pas indiscutable en troisième ligne. Le choix de faire reculer le capitaine et deuxième ligne, Mark Chisholm, a souvent prévalu. Le déclic a eu lieu au mois d’octobre lors du premier match de Challenge Cup face à Exeter à Jean-Dauger. Ce jour-là, il s'est retrouvé troisième ligne centre et capitaine d’une équipe de jeunes. Sa performance n'est pas passée inaperçue aux yeux du staff bayonnais. On me relance en Challenge Cup, se souvient-il. J’avais la confiance des entraîneurs, on avait un bon groupe et je me suis vraiment investi à 200%. J’aime quand on me donne des responsabilités. Ça m’a fait du bien psychologiquement. Ça m’a donné un peu plus de confiance. Depuis le Challenge, je sens que je monte en puissance. Je suis vraiment bien.

Depuis, Jean Monribot est devenu l’un des fers de lance du pack bayonnais. Il m’a fallu une bonne année pour m’adapter ici, poursuit-il. J’avais passé onze ans à Agen avant de venir. C’était la première fois que je changeais de club. Tout ça est rentré dans l’ordre. J’aime la nature et je prends mes marques au Pays basque. Il y a tout de ce côté-là pour bien se sentir. C’est du bonheur pour moi d’être ici .

La fraîcheur des jeunes

L’arrivée massive de jeunes joueurs dans le groupe bayonnais a eu également une influence positive sur Jean Monribot : Je viens d’un village de Dordogne : Lalinde. C’est un club famille. Là-bas, je me suis forgé cette culture et ma passion pour le rugby. Cette bande de gamins amène de la fraîcheur et de la gaieté dans ce groupe. Il ne faut pas oublier pourquoi on a commencé à jouer au rugby. On a choisi ce sport avant tout parce que c’est notre passion. Quand on est jeune; on a un peu de folie en nous. Je l’avais à Agen. En gros, je me foutais de mon contrat. À cet âge-là, on ne se pose pas de question, on est juste heureux de jouer à ce niveau. Tu te donnes à ton maximum, tu baisses la tête et tu fonces. J’aime bien cette folie qu’il y a en ce moment.

De mieux en mieux physiquement et libéré mentalement, Jean Monribot est de retour au premier plan. Une bonne nouvelle pour l’Aviron bayonnais au moment d’attaquer une période importante de son calendrier comme le rappelle le troisième ligne. Sur les quatre matchs qui arrivent, on a trois matchs à l’extérieur. On est conscient de l’importance de ce bloc, mais on ne doit pas trop se projeter. Cette semaine, on reste vraiment sur la préparation d’Oyonnax pour se mettre dans les meilleures dispositions dans le but d’aller faire une bonne performance là-bas.