Marti: "Cette frustration va nous mettre la hargne"

  • Laurent Marti - Bordeaux Bègles - Aout 2012
    Laurent Marti - Bordeaux Bègles - Aout 2012
  • Laurent Marti - Bordeaux-Bègles - 1 mars 2014
    Laurent Marti - Bordeaux-Bègles - 1 mars 2014
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En échouant à un point du barrage européen et à deux points de la 6e place, l'UBB du président Laurent Marti sort frustrée d'une saison où elle a proposé un rugby attrayant,, plébiscité, qui doit lui servir pour faire encore mieux la saison prochaine. 

Dans vos propos sur le terrain lors des remerciements, on a senti un brin de déception sur la fin ? 

Laurent MARTI: On ne va pas se mentir. Quand les joueurs font le boulot comme ça, au delà de ce que l'on attendait même et que finalement le Stade français, à la fin, marque un essai, on est un peu frustré. On avait envie de finir encore mieux et surtout de mieux préparer encore l'avenir. Je voyais cette 7e place et ce barrage comme un sacré tremplin. On va oublier ça, tant pis, et on va se souvenir de tous les moments fabuleux que l'on a partagés, de cette équipe assez extraordinaire, de cette chaleur humaine, de ces types qui veulent toujours se donner à fond et se tourner vers l'année prochaine. Quelque part, si on finit sur une petite frustration, cela va nous permettre de rebondir un peu mieux. 

Ce qui vous sépare de ceux qui vont jouer l'Europe, les barrages, c'est de l'ordre du détail, juste deux points... 

L.M.: C'est ça, c'est un point dans la saison pour jouer le barrage et deux points pour la 6e place. C'est encore plus frustrant. Cela va nous mettre la hargne pour l'année prochaine. Peut-être que cela serait arrivé un peu trop tôt, je ne sais pas mais je n'aime pas dire ça. Je dis que les trains ne passent qu'une fois et il faut monter dedans tout de suite. D'un autre côté, on voit qu'il y a deux grands clubs historiques qui descendent donc l'année prochaine, il ne faut pas croire que l'on va forcément faire mieux. On va tout faire pour mais ça va être encore un sacré challenge. 

Je crois que les joueurs ont pris conscience qu'ils pouvaient côtoyer les plus gros. A partir de là, on part en se disant qu'on aura un maintien à assurer l'année prochaine mais qu'on a aussi les armes pour aller lutter plus haut. 

Estimez-vous qu'il y a un vrai palier de franchi cette saison ? 

L.M.: Oui, ça on peut le dire. D'abord dans le jeu, où enfin on est arrivé à cet équilibre entre cette ambition offensive mélangée de stratégies, de défense, de conquête, de jeu au pied. Il y a un vrai palier de franchi. Surtout, il est mental. Je crois que les joueurs ont pris conscience qu'ils pouvaient côtoyer les plus gros. A partir de là, on part en se disant qu'on aura un maintien à assurer l'année prochaine mais qu'on a aussi les armes pour aller lutter plus haut. 

Vous finissez la saison avec la meilleure affluence du Top 14, le meilleur marqueur d'essais avec Met' Talebula et le deuxième meilleur buteur avec Pierre Bernard. Qu'est ce qui vous fait le plus plaisir ? 

L.M.: La meilleure affluence. L'affluence, c'est ce qui porte le club. Sans la meilleure affluence, on n'aurait peut-être pas le stade que l'on aimerait avoir et que l'on va certainement avoir et pas autant de partenaires, pas autant de couverture médiatique. Et puis ça booste les joueurs. Quand tu te mets sur un terrain, que t'es un peu dans le doute et que tu entends 30 000 personnes qui te poussent, t'es plus le même homme. 

Quelles leçons peut-on tirer de ces deux derniers mois ? 

L.M.: Les seules leçons à retenir, c'est que tu es dans un championnat hyper bataillé et qu'il y a un grand club qui descend pour une pénalité, pour trois points, c'est Perpignan. Il faut s'attendre à des moments hyper compliqués, on est dans le très haut niveau du rugby professionnel, cela demande beaucoup de détermination mentale. 

Ce mec (Fakaté, ndlr) est incroyable de sang froid, de philosophie de la vie car le premier touché, c'est quand même lui et il est resté sobre, il s'est donné encore plus, il n'a pas pensé aux risques qu'il prenait. C'est hallucinant, un grand monsieur.

Quel a été pour vous le moment le plus fort de la saison ? 

L.M.: Pour moi, c'est la victoire à Biarritz car ce jour là, on a compris que l'on pouvait basculer vers le haut du tableau. 

Et les deux points qui manquent pour être 6e ? C'est la défaite à Toulouse ? 

L.M.: Oui, et puis ici contre Toulon quand même. Je suis persuadé et je vais vous surprendre, ce jour-là, on peut prendre le bonus offensif. On est à un doigt de les faire complétement craquer, ils auraient lâché, ils avaient d'autres choses en tête et malheureusement on ne marque pas cet essai supplémentaire et ils reviennent petit à petit. 

Faites-vous le constat qui manque encore un peu de profondeur de banc ? 

L.M.: Oui, bien sûr. On a le 12e budget donc quand tu as le 12e budget, c'est qu'il nous manque encore quelques joueurs. Mais je pense qu'il va y avoir des recrues assez déterminantes qui vont arriver. L'absence de cette 7e place, de ce barrage, va nous compliquer un petit peu la vie, y compris financièrement, mais ça fait partie des étapes de la vie, c'est normal. Si c'était facile, ce ne serait pas marrant.  

L'annonce de la fin de carrière prématurée d'Aliki Fakaté pour des raisons de santé (problème de canal rachidien) a douché l'ambiance dans les tribunes... 

L.M.: C'est la grosse sale nouvelle de la saison. Comme quoi dans la vie d'un club, il faut aussi savoir accepter les drames humains. On en avait déjà eu un avec Laurent Armand (entraîneur des avants victime d'un AVC début janvier 2012) qui revient petit à petit, ça, c'en est un second, heureusement avant qu'il y ait des conséquences physiques trop graves. Quand on voit l'homme que c'est, le joueur que c'est, on se dit que c'est dramatique d'abord pour lui et après pour nous car Aliki est difficile à remplacer. On a appris la nouvelle il y a deux mois et quand je l'ai reçu dans mon bureau, c'est une statue. Ce mec est incroyable de sang froid, de philosophie de la vie car le premier touché, c'est quand même lui et il est resté sobre, il s'est donné encore plus, il n'a pas pensé aux risques qu'il prenait. C'est hallucinant, un grand monsieur.

Laurent Marti - Bordeaux-Bègles - 1 mars 2014
Laurent Marti - Bordeaux-Bègles - 1 mars 2014
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