Labit: "L’état d’esprit ne se crée pas en dix mois"

  • Laurent Labit, l'entraîneur des trois-quarts du Racing
    Laurent Labit, l'entraîneur des trois-quarts du Racing
  • Laurent Labit - Racing-Metro - 14 avril 2014
    Laurent Labit - Racing-Metro - 14 avril 2014
Publié le Mis à jour
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A l’occasion de l’annonce officielle des recrues du Racing Métro 92 pour la saison prochaine, Laurent Labit est revenu sur le travail qu’il mène avec Laurent Travers depuis son arrivée en banlieue parisienne un an plus tôt. A la baguette d’un recrutement toujours aussi ambitieux mais plus mesuré dans les Hauts-de-Seine, il espère apprendre de certaines erreurs de la saison passée.

Pour conclure là-dessus, c’est de la frustration qu’il reste face au scénario de la fin de saison ?

Laurent LABIT: Bien sûr. On savait qu’on aurait une partie difficile en ayant joué à Toulouse, où nous avons réalisé un exploit retentissant huit jours avant. Forcément, on y a laissé un peu d’énergie. Surtout pour affronter Toulon qui, on le savait, était préparé, enchaînait ce genre de rendez-vous depuis plusieurs saisons, et arrivait avec plus de fraîcheur. Tout cela a fait la différence. On espère que collectivement on aura retenu la leçon et que cette expérience nous servira pour corriger ces erreurs si on se retrouve à ce stade-là la saison prochaine.

Sur le début de la saison plus compliqué, peut-on parler d’erreurs ou était-ce le temps nécessaire d’adaptation ?

L.L.: Je pense qu’il y a eu un peu de tout. On l’avait dit et répété: on savait qu’il nous faudrait un peu de temps. Les erreurs ont été sûrement de croire, dans les têtes de l’ensemble du club, que tout allait se faire naturellement. Et puis tout le monde a su se remettre en question, on l’a vu sur la deuxième partie de saison que l’on finit premier, avec une demi-finale à la clé.

On sera beaucoup plus méfiant, prudent, et on attaquera la saison avec beaucoup plus d’humilité que la dernière

Cette année, la différence majeure, est-ce, déjà, l’effectif que vous avez pleinement choisi ?

L.L.: Bien sûr, on a un an de recul ici, on est déjà installé. Il y aura beaucoup moins d’arrivées que la saison passée en termes de joueurs. En plus, sur les neuf arrivées, nous avons déjà travaillé avec quatre qui savent comment ça se passe. Voilà, donc l’intégration sera beaucoup plus facile pour tous ces joueurs-là. Maintenant, on ne croit pas non plus que ce sera facile. On sera beaucoup plus méfiant, prudent, et on attaquera la saison avec beaucoup plus d’humilité que la dernière.

Dans cette intersaison plus sage, faut-il y avoir la patte des anciens castrais que vous êtes avec Laurent Travers ?

L.L.: C’est surtout, aussi, que la saison passée on arrivait, le club avait besoin de renouveler l’effectif. Il y a avait beaucoup de joueurs vieillissants, beaucoup qui arrêtaient aussi, c’est ce qui fait qu’il y a eu beaucoup d’arrivées. Mais effectivement, avec Laurent, on a quand même plutôt l’habitude de travailler dans la sagesse, ou du moins dans la stabilité. Bien sûr, il faut avoir des joueurs de très haut niveau avec les objectifs qui sont les nôtres, mais il faut surtout avoir de vrais joueurs de club avec un état d’esprit irréprochable qu’ils soient sur le terrain ou non. Et ça ne se crée pas en dix mois, mais sur des années. Maintenant, on va essayer de continuer notre progression dans cette voie-là.

Le président louait vos qualités de gestionnaires. Le critère financier a-t-il compté dans votre recrutement ?

L.L.: Bien sûr. On est conscient de la situation des clubs qui sont des entreprises. Et puis ce n’est pas parce que chaque année on va dépenser plus que ça va marcher. Il s’agit d’avoir un équilibre. On sait bien que dans le monde pro aujourd’hui, l’argent est bien présent. Mais on vit dans un monde de communication et on sait bien qu’entre eux, les joueurs connaissent leurs salaires. Et nous, ce qui nous intéresse, c’est d’avoir le plus d’équité et d’équilibre entre eux. On sait que, tôt ou tard, tout se sait. On voulait au moins être réglo avec les joueurs.

Avec ce recrutement, on va pouvoir attaquer la saison avec un peu plus de roulement sur des postes importants

Finalement, sur ce recrutement, il n’y a aucune déception ?

L.L.: Non, pas du tout. On a fonctionné ici, avec le président, comme on a l’habitude de le faire avec Laurent. Nous avons choisi tous les joueurs qui arrivent et ceux que l’on a dans l’effectif. On ne nous a imposé aucun joueur. On ne nous en a refusé aucun non plus. Tout s’est fait en bonne intelligence. On est très satisfait du recrutement et de notre effectif. Et puis a du recul, on a vraiment pu évaluer aussi les jeunes qu’on a à l’intérieur du club, et qui vont nous éviter de faire certaines erreurs. D’aller chercher un pilier de trop alors qu’on avait des piliers au centre de formation, ou un demi de mêlée en cours de saison alors qu’on en avait un de grande qualité ici. On a plus de connaissances là-dessus, on va plus regarder vers eux.

Ces recrues marient expérience et potentiel, était-ce votre souhait ?

L.L.: C’était ce qu’on recherchait. Deux joueurs expérimentés sur des postes clés, avec aussi un vrai rôle d’accompagnement pour les joueurs plus jeunes. Et puis bien sûr y mettre des joueurs d’avenir, à fort potentiel, avec les Dubarry, Goosen, Thomas ou Dulin, même si on le connaît, il n’a que 24 ans ! Des joueurs avec lesquels on peut avoir de vraies perspectives vers l’avenir.

A votre avis, cet effectif vous permettra-t-il de jouer à la fois la qualification en Coupe d’Europe comme en Top 14 ?

L.L.: Oui, bien sûr, c’est ce que l’on voulait aussi, avec de véritables objectifs dans les deux compétitions. Avec ce recrutement, on va pouvoir attaquer la saison avec un peu plus de roulement sur des postes importants, et notamment avec nos internationaux (qui reprendront le 21 juillet, NDLR) qui pourront avoir un vrai travail de préparation en début de saison et qui ne seront pas obligés de débuter d’entrée les premiers matchs amicaux et de championnat. On pourra faire jouer la concurrence et on espère que ça nous permettra d’attaquer les premiers matchs de Coupe d’Europe avec plus de fraîcheur et de potentiel pour essayer de se qualifier.

Laurent Labit - Racing-Metro - 14 avril 2014
Laurent Labit - Racing-Metro - 14 avril 2014
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