Perpignan: Beaucoup de larmes et de graves conséquences

  • Tommy Allan en pleurs - Perpignan Toulon - 19 avril 2014
    Tommy Allan en pleurs - Perpignan Toulon - 19 avril 2014
  • Wandile Mjekevu et l'Usap condamnés à la relégation
    Wandile Mjekevu et l'Usap condamnés à la relégation
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La déception est immense du côté de Perpignan. La relégation va avoir des conséquences dramatiques pour la région, notamment sur le plan moral et financier.

Perpignan a quitté samedi l'élite du rugby, un siècle jour pour jour après le premier de ses sept titres de champion de France, laissant la ville orpheline de son club, fer de lance de l'identité catalane à l'image du FC Barcelone côté espagnol. "Je suis malheureux. On perd une partie du patrimoine catalan: il y a le Castillet, le clocher de Collioure, le Canigou et l'Usap", résume l'un des grands anciens des Sang et Or, l'ex-international Jean-François Imbernon, au lendemain de la descente de ses héritiers en Pro D2.

"La ville a la gueule de bois, abonde Claude Sanguignol, le coordinateur des penyes, les clubs de supporters. Hier (samedi), on s'est retrouvé pour pleurer ensemble. Il y a plus grave dans la vie, mais pour nous c'est un drame. Ce matin (dimanche), ça ne parle que de ça dans les magasins, les boulangeries. Toute la vie d'un département est comme suspendue". Le champion 2009, et finaliste 2010, était un motif de fierté dans une ville au taux de chômage élevé (16%). "L'Usap, c'est un monument, confirme Imbernon, président de l'Amicale des Anciens. Dans cette période difficile pour notre société, tout le monde s'y retrouve. Même si tu étais malheureux, tu venais au stade et tu repartais avec le sourire".

"Inquiétude pour les sponsors"

"Le peuple catalan est malheureux, déstabilisé, aigri, s'emporte Sanguignol. L'Usap, c'est une mère, une maîtresse, une soeur. On a été nourri à l'Usap. C'est celle qui nous fait vibrer, c'est un vecteur culturel, un vecteur d'amitié". En un mot: rassembleur. De quoi s'associer à la devise "Més que un club" ("Bien plus qu'un club") des grands voisins du Barça, symbole de la fierté de la Catalogne, de l'autre côté des Pyrénées. "'Més que un club'? On s'y retrouve, insiste le président des penyes. L'Usap est le club de la Catalogne. C'est le club d'une identité. J'ai trois penyes d'Espagne. Nos Catalans du Sud, ils y retrouvent le Sang et Or (le drapeau, ndlr), les coutumes, les grillades, les tenues: la catalanité".

Les grillades et Aimé-Giral existeront toujours en Pro D2, mais la ville et le département y perdront. "On parle beaucoup de Perpignan grâce à l'Usap, note le maire UMP de la ville Jean-Marc Pujol. C'est un élément de fierté et d'identification de la ville et même du département. On perd indiscutablement au niveau de l'image". "Mon inquiétude, elle est pour les sponsors, explique l'élu. Mon soutien il est acquis. Il faut être à côté d'eux même quand ça va mal". Toute une économie risque de pâtir de la Pro D2. A titre d'exemple, le quotidien régional L'Indépendant prévoit près de 300.000 euros de recettes publicitaires en moins.

"Plus gros budget de Pro D2"

Le club, sauvé de grave problèmes financiers avec l'arrivée, en juillet 2013, du nouveau président François Rivière a en tout cas décidé de tenter de remonter tout de suite. "Je vais vous annoncer d'ici deux à trois jours que l'Usap aura le plus gros budget de Pro D2, 10 à 11 millions d'euros, déclarait-il à l'issue de la défaite à Clermont (25-22). Je pense qu'on sera surpris par le nombre de joueurs qui vont rester". "Rien n'est perdu, insiste le maire. La première défaite, c'est celle de la pensée. L'Usap a des ressources. La question que l'on doit se poser maintenant, c'est: 'Qu'est-ce que l'on fait pour remonter?'".

"Toutes les catégories de jeunes sont qualifiées pour les phases finales, c'est un motif d'espoir", veut croire Imbernon, au soutien. On va reconstruire sur du solide. C'est peut-être une chance pour certains jeunes, pour avoir du temps de jeu. Pour repartir de plus belle et qu'on reparle un peu de l'Usap. Sinon, on parlera de Perpignan pour la météo".

Wandile Mjekevu et l'Usap condamnés à la relégation
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