Montpellier a (enfin) des problèmes de riches

Abondance de biens ne nuit pas, parait-il. Voilà un adage que ne renierait certainement aucun entraineur du Top14, tant on sait que les cadences imposées aux effectifs les poussent à tirer sur la corde avec leurs meilleurs éléments. Il n'y a qu'à se pencher sur le temps de jeu de François Trinh-Duc (4 matchs complets) depuis le coup d'envoi de la saison pour s'en apercevoir. Face à ces impératifs, les prétendants au titre savent depuis longtemps qu'ils doivent doubler, voire tripler les postes pour maintenir le rythme.

A ce petit jeu-là, le MHR parait avoir enfin trouvé son rythme de croisière, après avoir certes opéré quelques révolutions dans son effectif lors des intersaisons précédentes. Malgré certaines exceptions, et eu égard aux limitations du nombre de matchs des joueurs du groupe France, la lutte fait donc rage à tous les postes pour une place de titulaire. Le chassé-croisé Paillaugue-Pélissié continue, Timani a enfin bousculé la hiérarchie en deuxième ligne, Fall retrouve peu à peu son niveau international. Et la bataille du centre bat plus que jamais son plein, pour le plus grand bonheur de Stéphane Glas: "Tous ces joueurs sont très proches, avec des niveaux qui se ressemblent. C'est un vrai plus pour nous, ils peuvent tourner, se reposer..." Sans altérer le rendement de l'équipe.

Deux guides, deux disciples

Ainsi, alors que la paire Olivier-Tuitavake avait survolé les débats la saison passée, elle semble aujourd'hui davantage contestée (pas encore associée cette année). "Après ma convocation avec l'Afrique du sud, j'ai pris un peu de retard. Mais je reviens, j'ai pu prendre un peu de repos. Robert joue vraiment bien en ce moment, et la concurrence est une bonne chose pour rester en éveil", explique Wynand Olivier. Gêné par une petite blessure au biceps pendant quinze jours, Anthony Tuitavake est également de retour aux affaires: "J'ai hâte de retrouver le terrain. La concurrence fait partie de la réalité du rugby professionnel, on ne peut plus se sentir intouchable. L'année dernière, René et Robert étaient arrivés très tard, maintenant c'est une autre histoire."

La concurrence parfaitement ancrée dans sa culture, l'ancien All Black n'a néanmoins aucun mal à faire avec cette redistribution. "Communiquer est dans ma nature. Comme j'ai déjà pas mal de vécu, je parle plus et plus facilement. J'essaie de transmettre la confiance autour de moi, quels que soient les joueurs qui débutent les matchs", souffle-t-il. L'équipe avant tout donc, et une adaptabilité stratégique qui ne peut qu'être bénéfique. Entre l'organisateur Ebersohn, le perforateur Olivier, l'explosivité de Tuitavake et la puissance brute de Ranger, le MHR est paré pour toutes les éventualités.