Mela: "L'effet de surprise ne marchera plus la saison prochaine"

Existait-il des craintes pour Brive en début de saison ?

Arnaud MELA: On appréhendait un peu de se lancer dans la bataille, bien sûr qu'il y avait des craintes. Mais nous avions confiance en nous, on savait qu'on pouvait faire quelques exploits, créer des surprises dans ce championnat. Dans le rugby, rien n'est impossible. C'était quand même un très gros challenge à relever. On a su prendre les points dès le départ, et aujourd'hui tous les petits points de bonus pris en début de saison comptent. Nous sommes plus tranquilles que d'autres grâce à ça.

Quels sont selon vous les moments forts de l'année ?

A.M.: On a ramassé quelques points de bonus un peu partout. On a pris un carton rouge à Grenoble, mais on a ramené le match nul. Ce sont deux points qui sont aujourd'hui très importants. On retient également nos matches références, notamment contres Castres à la maison, à qui on a réussi à mettre le point de bonus offensif. Le match de Clermont, où on joue à 13, puis à 12 avec le cœur et le courage. Toulouse était aussi un bon match pour nous. De toute façon, nous n'avons joué que des grosses équipes...

Le temps de jeu qu'avaient mis en place les coaches correspondait très bien à l'équipe.

La cohésion du groupe a-t-elle été la clé de votre réussite ?

A.M.: Oui, c'est le cas. C'est sûrement pour cela qu'on a réussi à en arriver là. Mais il y a aussi de la qualité, il y a de très bons joueurs chez nous, qui joueraient dans beaucoup de clubs ailleurs en France. On a travaillé très dur la semaine. Le temps de jeu qu'avaient mis en place les coaches correspondait aussi très bien à l'équipe.

Les observateurs ont souvent loué le jeu et la stratégie de Brive...

A.M.: C'est sûr que l'an dernier, nous n'avions pas montré notre meilleur visage. On était un peu en délicatesse avec notre jeu de mouvement. En juin, on s'est dit que nous avions gagné la finale du Pro D2 en produisant du jeu et qu'il fallait continuer sur cette ligne. Cela nous a souri. Peut-être aussi que si nous n'avions pas réussi à mettre cela en place lors des deux trois premiers matches, on serait repassé sur un jeu plus restrictif. Mais ça a marché ! On a tous confiance les uns envers les autres et c'est ce qui est important pour pouvoir se lâcher des bons ballons. Sans la confiance, c'est plus dur.

Avez-vous connu des moments où vous sentiez que l'équipe était dans le doute ?

A.M.: Non, nous n'avons pas douté. On regardait aussi les adversaires, c'était serré. On a toujours essayé de travailler match après match. On savait qu'il fallait ramener des points de nos déplacements et être solidaire. On n'a pas eu énormément de pression cette année, on a eu confiance en nous. C'est très positif.

Quand on n'a pas un gros budget, il faut travailler sur le côté émotionnel et famille.

A quoi vous attendez-vous l'année prochaine ? Brive est-il voué à jouer le maintien encore une fois ?

A.M.: Si on n'avait gagné à Biarritz et si on gagnait ce week-end, on pourrait être septième et peut-être jouer un barrage pour la Coup d'Europe. On n'était pas loin de jouer le maintien, mais en même temps pas loin de jouer l'Europe. Mais si c'est comme ça l'année prochaine et qu'on peut jouer encore l'Europe, c'est quand même sympa. C'est un peu le problème d'une équipe qui se met en mode maintien dès le début de l'année. Peut-être qu'une ou deux fois à l'extérieur, on a manqué d'ambition dans notre jeu. On s'attachait aux points de bonus défensif. Mais c'est déjà un bon pas. Après, on sait que l'effet de surprise ne marchera plus l'année prochaine. Ce sera à nous de relever le défi, de repartir pour une belle saison à vivre et partager ce genre de moments.

Quel regard portez-vous sur le club depuis sa descente en Pro D2 ? Quelque chose a-t-il changé ?

A.M.: Il y a deux ou trois ans, nous avions énormément de qualités aussi dans l'effectif, mais il nous manquait de la cohésion et une meilleure vie de groupe, plus de solidarité. On a peut-être eu du mal à assimiler le projet de jeu à cette époque pour cela. Maintenant, tout le monde tire dans le même sens. Des joueurs sont rentrés dans le groupe et nous ont fait énormément de bien. L'évolution s'est faite là-dessus. Quand on n'a pas un gros budget, il faut travailler sur le côté émotionnel et famille.

Quel sera l'objectif pour ce dernier match à domicile face à Oyonnax ?

A.M.: On veut essayer de faire honneur à nos vertus, à tout ce qu'on a mis en place cette année. Il y a aussi plusieurs joueurs qui vont arrêter après ce match, notamment Laurent Ferrères qui a été indispensable l'an dernier, ou Julien Ledevedec (en partance pour Bordeaux-Bègles, NDLR), qui sont des joueurs essentiels dans la vie du vestiaire. On se doit de leur rendre hommage par une belle victoire. Pour notre superbe public également.