Mela, la deuxième jeunesse

  • Arnaud Mela - brive - 28 mars 2014
    Arnaud Mela - brive - 28 mars 2014
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Le deuxième ligne et capitaine de Brive Arnaud Mela, révélé au grand public en 2008 pour son style rugueux et puissant qui lui a valu quatre sélections, vit à 34 ans une deuxième jeunesse dorée et assagie.

S'il faut une preuve que le rugby est en perpétuelle évolution, elle s'appelle Arnaud Mela. En faisant abstraction de son regard noir surplombé d'inquiétants sourcils froncés qui le rendent reconnaissable entre tous, il serait même très difficile de faire un rapport avec le joueur figure de proue d'Albi il y a six ans. Formé à Pau puis passé par la Fédérale, Mela a goûté au haut niveau dans le Tarn, entouré d'une terrible génération de guerriers. Sa lourde carcasse, sa dégaine et son jeu intimidant séduisent le sélectionneur de l'époque, Marc Lièvremont, qui lui donne sa chance lors du Tournoi des six nations 2008. Ce sera sans lendemain car le jeu de Mela, basé sur le poids et la crainte, s'avère obsolète au niveau international, mais suffisant pour Brive l'ambitieux qui flaire le bon coup.

"J'ai arrêté de faire des fautes à la con"

"Quand je suis arrivé au CAB, j'avais l'image d'une équipe très joueuse mais peu agressive. Mon rôle, d'abord, a donc été d'aider l'équipe à marquer son territoire à domicile. Le rugby, ça reste du combat et il était primordial de changer notre image", reconnaît Mela. Un peu trop au début. Dans le viseur des arbitres, il est suspendu sept semaines en 2009 pour avoir explosé le nez du talonneur des London Irish, Danie Coetzee, sous la mêlée. La fin d'une époque, le début d'une métamorphose.

"J'ai essayé de suivre l'évolution du rugby, j'ai beaucoup travaillé physiquement pour perdre douze kilos. J'ai arrêté de faire des fautes à la con", poursuit-il. Mela développe une palette de jeu plus technique, de quoi donner, six ans plus tard, un tout autre joueur, beaucoup plus en phase avec l'exigence du haut niveau. Prises aériennes, courses longues, passes au contact, chistera, sur un pas, plaquages... Cette saison, il collectionne les bons points comme les feuilles de matchs, 22 pour l'heure, le troisième plus gros temps de jeu à son poste en Top 14.

"J'ai eu ma chance, je ne l'ai pas saisie"

"Si on veut un joueur complet, voilà un exemple, souligne son manageur Nicolas Godignon. Son talent a été mis à jour. C'est dommage qu'il ait 34 ans, car il ne serait pas loin de l'équipe de France". Les Bleus justement. Pour son coéquipier Jean-Baptiste Péjoine, il les mériterait: "Il a le niveau sans problème. Son âge ? L'important, c'est la capacité à faire gagner des matchs", selon le demi de mêlée. L'intéressé, lui, n'est pas demandeur d'une nouvelle reconnaissance en bleu. "J'ai eu ma chance, je ne l'ai pas saisie, assume-t-il. C'est sûr que si j'avais joué comme ça à l'époque, j'aurais pu faire mieux. A mon poste, il y a des joueurs de très bon niveau. Romain Taofifenua est pour moi le meilleur 5 et Yoann Maestri le meilleur dans le travail de l'ombre. Pascal Papé est de ma génération, pas besoin d'avoir deux vieux (rires)".

En revanche, en tant que capitaine et au regard de la saison du promu, il milite pour que certains de ses partenaires aient voix au chapitre international. Comme son partenaire de deuxième ligne Julien Ledevedec, le talonneur Guillaume Ribes, ou encore le troisième ligne sud-africain Petrus Hauman, sélectionnable. Entre autres. "Si ça marche bien pour moi, c'est parce qu'il y a un bon groupe autour de moi, qui m'a permis de faire ressortir mes propres performances. Sans eux, je ne suis rien", conclut-il.

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