Thion, Ondarts, Mazas: les anciens jugent la chute de BO

  • Harinordoquy - Castres Biarritz - 26 octobre 2013
    Harinordoquy - Castres Biarritz - 26 octobre 2013
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Biarritz est tout proche d'une relégation en Pro D2, preuve d'une implacable décadence. Une situation pas simple à vivre pour les anciens du club basque.

Le Biarritz Olympique est mal en point en cette fin de saison en Top 14. Au quotidien, le club vit, sportivement et humainement, des jours difficiles. Mis chez les anciens, vous ne trouverez personne pour tirer sur l’ambulance. Jérôme Thion, Laurent Mazas et Pascal Ondarts, représentent trois générations de joueurs du Biarritz Olympique et s’expriment sur un club auquel ils sont fortement attachés. Laurent Mazas a connu le titre de 2002 et voit le déclin de l’équipe comme une évidence au regard marché. "Quand le BO était en haut du classement, il avait l’un des plus gros budgets et on avait les meilleurs joueurs. Maintenant il est dans la moyenne basse du Top 14. On a eu de la chance d’avoir eu Serge Kampf et Blanco qui ont emmené le club au sommet. Depuis trois, quatre ans il est évident qu’on n’est plus dominateur".

Jérôme Thion, ancien deuxième ligne international (54 sélections), champion de France en 2005 et 2006, évoque lui-aussi ces nombreux départs qui se sont enchaînés depuis six ans. "En 2004, il y avait déjà eu une fin de cycle et le club a su à ce moment-là renouveler l’effectif. Mais en 2007 on n’a pas suivi le rythme des équipes comme Clermont ou Toulouse. On s’est un peu reposé sur nos lauriers et les carences se sont amplifiées au cours des années qui ont suivi. La finale de la Coupe d’Europe en 2010 a trompé tout le monde quelque part. Ça ne nous a pas aidés à reconstruire. Thierry Dussautoir, Olivier Olibeau, Census Jonhston, Wenceslas Lauret,… on n’a pas réussi à garder tous ces joueurs. Évidemment que l’aspect financier a dû entrer en compte".

Ondarts: "Serge s’est trompé et il va rattraper ça"

Autour du club on trouve quelques personnes pour critiquer la gouvernance de Serge Blanco et notamment le pari qui fut de conserver à tout prix l’axe fort August, Thion, Harinordoquy, Yachvili, Traille. Laurent Mazas n’aime pas bien ce genre de propos. "Aujourd’hui, on va dire qu’on était au courant, qu’il fallait faire les choses différemment. Mais tout ça c’est après coup, sur le moment ce n’était peut-être pas si évident que ça". "Le bla-bla-bla, ça  ne sert à rien maintenant, poursuit Pascal Ondarts. Je ne suis pas tellement dans la peine, j’ai confiance et je sais que ça va repartir. Le BO existera toujours". L'ancien pilier (42 sélections), ex-coéquipier de Serge Blanco, admet que son rugby était celui d’une "autre époque".

Mais pour garder confiance il aime se rappeler de ce soir de défaite à Cognac en 1989 ou le BO se retrouvait officiellement relégué en Group B. "On est resté là à discuter entre coéquipiers et le chauffeur du bus, se rappelle-t-il. On a décidé qu’on remonterait. On n’a plus perdu un match jusqu’à la remontée et en 1992 on joue une finale au Parc des Princes contre Toulon. On a pu le faire car on aimait le club. On était quatre internationaux dans l’équipe à jouer en Groupe B, moi, Condom, Blanco et Hontas. On est resté". Pascal Ondarts sait aussi que désormais l’argent dirige tout et qu’il "faut se remettre en question". "Serge Blanco a été trop gentil, il faut changer son fusil d’épaule. Il va falloir diriger différemment. C’est du négoce, une foire. Serge s’est trompé et il va rattraper ça", juge-t-il.  

Thion: "De l’extérieur, c’est une situation que je vis très mal"

Pour reconstruire le BO Jérôme Thion avance une première idée: "on voit que la structure manque de personnes à certains postes et ça met le club en danger. Il faut étoffer cette structure et mettre de vraies compétences à chaque poste". "Le BO ne communique pas beaucoup, mais j’espère que ça fait déjà quelques semaines qu’il se prépare à l’éventualité Pro D2, poursuit Laurent Mazas. Quand le Biarritz Olympique va se déplacer, ça va être le match de la saison et ça va être compliqué à gérer pour l’équipe. Le passage de Top 14 en Pro D2 n’est pas facile. C’est un championnat complètement différent. Il faut presque le faire avec des joueurs au profil complètement différent. C’est plus rude, il y a plus de combats."

"De l’extérieur, c’est une situation que je vis très mal", avoue Jérôme Thion au sujet de l’ambiance qui existe autour du BOPB aujourd’hui. Au-delà de ce moment délicat, il souhaite évidemment que Biarritz retrouve "une équipe compétitive et enthousiasmante". Tout comme Pascal Ondarts restera "toujours fidèle à ce maillot. Ce n’est pas un problème de descendre en Pro D2. J’aime le rugby, mais avant tout le BO". "L’année prochaine je me régalerai à les voir jouer, même en Pro D2", conclut Laurent Mazas.

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