Best: "Clermont et Montpellier se méfient un peu de nous"

Est-ce que la semaine de repos la semaine dernière vous a permis de bien récupérer après un début de préparation intense ?

Jonathan BEST : On a eu trois grosses semaines de préparation depuis la reprise. Ça fait du bien de reposer un peu les organismes. Mais on sait que la préparation physique est la base de tout. Les joueurs en ont bien ch… Par rapport aux autres années, les mecs sont arrivés plutôt affûtés. Les tests physiques ont été assez probants. Maintenant on sait la tâche qui nous attend, le calendrier est sorti. A nous d’être prêts.

La deuxième batterie de tests physiques lundi a-t-elle confirmé cette bonne impression ?

J.B. : Oui cela a confirmé les premiers, c’était même un peu mieux. C’est normal avec les trois semaines de prépa et les corps qui ont un peu fondu. Les mecs se donnent à fond. C’est comme cela que ça fonctionne à Grenoble. Il n’y a pas de stars, les mecs travaillent les uns pour les autres. On espère que c’est cet état d’esprit qui va nous animer toute la saison. Après, je ne me fais pas de souci. Le rugby ça va venir. Pour l’instant, on n’a pas trop vu le ballon. On va dire que parfois en match, ça nous arrive de ne pas trop voir le ballon. Vivement quand même qu’on touche les premiers ballons et qu’on ait un peu du contact, ça nous manque un peu. Et puis tout va s’installer dans le bon ordre.

Il n’y a pas de stars, les mecs travaillent les uns pour les autres

Est-ce que vous trouvez la préparation encore plus dure que les années précédentes ?

J.B. : D’une, je vieillis, donc c’est de plus en plus dur, en plus il y a les jeunes qui poussent derrière. Je me sens un peu vieillir mais, en même temps, mon physique progresse aussi un peu. On va dire que c’est équivalent aux autres années. Je crois qu’on a des prépas physiques qui font un super boulot (Gareth Adamson, Patrick Chassaing et Frédéric Voulat, NDLR). Ils savent bien ménager les corps et en même temps les endurcir. L’état d’esprit qui va nous animer, c’est de travailler, ne jamais se plaindre et vraiment se mettre au niveau. On sait que ce Top 14, cette année, va être très costaud, même avec les équipes qui sont montées. On n’a qu’une hâte : être à la première journée de ce championnat.

Est-ce que les recrues se sont bien intégrées dans le groupe ?

J.B. : C’est un peu compliqué : tous les joueurs qui disputent le Super 15 (Aplon, McLeod, Willison, Owen) ne sont pas encore arrivés. Mais ceux qui sont là se fondent bien dans le moule, ils ont, j’ai l’impression, l’état d’esprit de Grenoble. C’est peut-être aussi pour ça qu’ils ont été recrutés, parce qu’ils travaillent et ne disent rien. On va apprendre, je pense, à mieux se connaître en Argentine (stage du 20 juillet au 3 août avec deux matches contre les Pumas). Ce sera l’occasion de les bizuter. Cette année, on ne va pas leur faire de cadeau (rires).

Justement l’Argentine, vous commencez à en parler entre vous ?

J.B. : Oui, on en parle. Ça fait déjà cinq ou six mois que Fabrice (Landreau, directeur général du FCG) nous l’a annoncé. C’était aussi pour nous doublement important de se maintenir la saison dernière parce qu’on sait que jouer contre les Pumas, ce n’est pas donné à tout le monde. Les deux tests matchs seront rudes, en plus il risque de faire un peu froid. On travaille dur pour disputer ce genre de matches. Vivre en Argentine, ce sera un bon moment.

Au-delà des deux matches, c’est aussi un stage de cohésion…

J.B. : Oui, j’espère qu’il n’y aura pas que du rugby. On va passer 16 jours entre mecs, à un moment, ça rapproche. Il va falloir vraiment qu’on crée cet état d’esprit si on veut être rudes. La base de notre saison, ça va être ce stage de cohésion. Le seul truc, c’est qu’il ne faut pas qu’on revienne avec des joueurs blessés, ce ne serait vraiment pas une bonne nouvelle. Mais vu que les mecs sont préparés, je ne pense pas que ça nous arrive.

On va peut-être jouer sur l’effet surprise contre Clermont, avec nos nouveaux joueurs et des choses qu’on est en train de travailler.

Vous allez entamer le Top 14 par deux déplacements à Clermont puis Montpellier. Qu’en pensez-vous ?

J.B. : De toute façon, il faut jouer tous les matchs. Peut-être que ces équipes qui ont repris après nous seront un peu moins prêtes ? Je pense aussi que ce sont des équipes qui se méfient un peu de nous, elles nous connaissent depuis deux ans. On va être tout de suite dans le dur, mais l’avantage c’est que sur ces deux premiers matches, on n’a aucune pression. Par contre, on aura un peu plus de pression après où on reçoit Bordeaux et La Rochelle. On va peut-être jouer sur l’effet surprise contre Clermont, avec nos nouveaux joueurs et des choses qu’on est en train de travailler. On a juste une hâte, c’est de retrouver le stade Michelin qui est fabuleux, on travaille pour ça. Et moi, personnellement, je n’ai surtout pas envie de rater ce match-là.

Vous allez disputer neuf matches de suite sans week-end de repos, il sera important de bien gérer ce début de saison…

J.B. : Fabrice nous avait prévenus. D’après ce qui était prévu, on devait faire les 13 premiers matches d’affilée, finalement on en fait que neuf, on est contents (rires). On sait que les calendriers sont de plus en plus chargés d’année en année. A la limite, ce n’est pas plus mal parce que l’an dernier, on avait joué trois matches la même semaine. Cette année, on ne joue pas en semaine, c’est plus sympa, on aura du temps de récup’. Après, pour le moment, on ne parle pas trop de la suite. On parle de ces matches en Argentine et celui de Clermont.

Propos recueillis par Laurent GENIN