Lorenzetti: "L’Arena n’est pas un caprice, c’est un besoin"

  • Jacky Lorenzetti - racing métro - 10 février 2014
    Jacky Lorenzetti - racing métro - 10 février 2014
  • Eddy BEN AROUS  Dimitri SZARZEWSKI  Jacky LORENZETTI  Fabrice ESTEBANEZ  Wenceslas LAURET - racing métro - 10 février 2014
    Eddy BEN AROUS Dimitri SZARZEWSKI Jacky LORENZETTI Fabrice ESTEBANEZ Wenceslas LAURET - racing métro - 10 février 2014
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La première pierre de l’Arena 92 a été posée ce lundi par Jacky Lorenzetti. Un projet d’envergure porté par le président du Racing-Metro, qui devrait selon lui permettre au club francilien de franchir un cap et s’inviter à la table des grands.

La première pierre de l’Arena 92 a été posée lundi. La fin d’un premier long combat…

Jacky LORENZETTI: Plus que la fin de quelque chose, je dirais que c’est le début d’une grande aventure et d’une ère nouvelle pour le Racing, voire pour la culture en France. L’Arena ne sera pas qu’un stade, mais également la plus grande salle de spectacle en Europe. Elle offrira aux spectateurs des conditions de confort exceptionnelles (elle pourra recevoir 40000 personnes en configuration concert et 32000 pour les matchs, ndlr). Je fais partie des gens qui pensent qu’on n’est pas obligé de regarder un match de rugby sous la pluie et de voir des rugbymen faire du waterpolo dans la boue pour offrir un spectacle de qualité.

Quand l’idée d’une nouvelle enceinte pour le Racing-Metro a-t-elle germé dans votre esprit ?

J.L.: Le jour où j’ai décidé de reprendre le Racing ! Quand j’ai regardé les comptes d’exploitation, j’ai tout de suite vu que sans billetterie, il n’y avait pas d’issue pour le rugby francilien. Contrairement au football, où les droits télé portent les clubs, ceux du rugby, même s’ils ont été réévalués par Canal +, ne permettent pas encore de trouver l’équilibre. Notre modèle passe par une enceinte plus grande, qui permet de passer la billetterie annuelle de deux millions d’euros à huit ou neuf millions.

Comment l’Arena a-t-elle été financée ?

J.L.: Tout est privé ! J’ai un fonds d’investissement autour de moi qui finance l’opération, qui a coûté 352 millions d’euros. Nous avons demandé des crédits, et nous avons également revendu 31000 m2 de bureaux au Conseil Général des Hauts-de-Seine. Tout cela rend l’opération viable, avec un taux de rendement prévu entre 4 et 4,5%. Construire une salle de spectacle où on peut jouer au rugby est un projet original et novateur, mais les temps sont durs et cela n’a pas été simple de réunir les fonds. Le parcours depuis cinq ans fut difficile. Je ne vous cache pas que j’ai eu des moments de mou et même de renoncement, mais j’ai réussi à les traverser. Aujourd’hui je me dis que nous avons eu raison de persévérer.

 Ce sera comme dans un chaudron 

C’est le projet de votre vie ?

J.L.: J’ai déjà eu une première vie professionnelle avec Foncia. J’ai laissé ensuite parler mon caractère d’entrepreneur et d’hyperactif avec la viticulture, le rugby… mais c’est vrai que c’est un fabuleux projet. Il suffit de se rendre sur le terrain pour voir qu’il est époustouflant. Cela fera partie des belles satisfactions de ma vie professionnelle.

Concrètement, qu’est-ce que ce nouvel écrin va apporter au Racing-Metro ?

J.L.: Sur le plan sportif, on espère que l’Arena va nous apporter un public de supporters. Nous avons aujourd’hui du mal à drainer vers Colombes des spectateurs, car le site est très difficile d’accès. Comme l’enceinte sera fermée, on peut imaginer qu’on sera comme dans un chaudron, et que l’équipe sera portée par son public. Les joueurs auront aussi à cœur de donner le meilleur d’eux-mêmes dans un tel écrin. Il va aussi nous permettre d’avoir un modèle économique viable.

La réussite actuelle du Stade français avec son nouveau Jean-Bouin est-elle l’exemple à suivre ?

J.L.: Déjà, je pense que c’est bien d’avoir des clubs ambitieux dans le Top 14. Même si nous nous revendiquons différents, je trouve très bien que le Stade français ait son propre stade de rugby et nous le nôtre, et que le meilleur gagne à la sortie. Cette nouvelle enceinte correspond à un besoin, elle n’est pas un caprice. Je ne serai pas mécène du club à vie. Je suis entrepreneur et je sais qu’une entreprise doit avoir ses comptes à l’équilibre sous peine de fermer ses portes quand le mécène claque la porte. J’ai trop de respect pour le club pour le suspendre à une épée de Damoclès qui peut tomber à tout moment.

 Toulon est plus dans le spectacle, nous plus dans le sport 

On imagine tout de même que vous attendez des résultats autres que ceux de cette année…

J.L.: On est pour l’instant huitième et c’est décevant. Les entraîneurs aussi sont déçus. Nous avons sous-estimé le temps qu’il fallait pour créer une grande équipe, ainsi que l’impact de toutes les modifications qui ont eu lieu cette année, que ce soit au niveau du staff technique et médical mais aussi du lieu d’entraînement. Il nous faut du temps pour créer l’osmose et les automatismes. On l’a acté, on travaille et on espère pouvoir se qualifier pour les phases finales. En ce qui concerne le recrutement, il y aura normalement six arrivées et sept ou huit départs. Mais nous ne sommes pas un club de coups. Comme disait Pierre Berbizier, ici, la star, c’est le Racing.

Gagner des titres et pourquoi pas la H Cup, comme Toulon en 2013, sera-t-il l’objectif naturel avec le nouveau stade ?

J.L.: Nous n’avons pas la même stratégie que le RCT ! On est plus traditionnel, axé sur la formation, les Jiff…La démarche est toute autre. Toulon est plus dans le spectacle, et nous plus dans le sport.

Eddy BEN AROUS  Dimitri SZARZEWSKI  Jacky LORENZETTI  Fabrice ESTEBANEZ  Wenceslas LAURET - racing métro - 10 février 2014
Eddy BEN AROUS Dimitri SZARZEWSKI Jacky LORENZETTI Fabrice ESTEBANEZ Wenceslas LAURET - racing métro - 10 février 2014
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