Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Joie Fickou tolofua - toulouse racing metro - 4 septembre 2013
    Joie Fickou tolofua - toulouse racing metro - 4 septembre 2013
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la 4e journée de Top 14. Là, ils reviennent sur la progression de Chilachava, la cascade de blessures à Bordeaux-Bègles, le talent de Guitoune ou encore les jeunes joueurs toulousains qui s'affirment.

Castres-Stade français: 38-10. Jérôme PREVOT

A Castres, le CO a fait un match magnifique contre le leader de ce Top 14 débutant. Par moment, ce fut même un festival. Mais que valait ce Stade français ? L'équipe de départ avait été totalement réaménagée, calendrier oblige. Mais à bien y regarder, elle présentait des références certaines. Regardons simplement le milieu de terrain : Meyer Bosman à l'ouverture, deux sélections chez les Springboks, Geoffrey Doumayrou, parti en tournée avec le XV de France et Martin Rodriguez-Gurruchaga, 24 fois puma. Oui, à Paris le remplaçant du remplaçant à l'ouverture est un ancien Springbok. C'est à ce genre de choses qu'on perçoit la puissance de notre championnat. Mais ces doublures de luxe ont souffert, elles manquaient de liant. Le rugby reste le rugby, de ce point de vue là aussi.

Toulon-Brive: 62-12. Marc DUZAN

Levan Chilachava, titularisé pour la première fois cette saison avec le RCT, n'a pas échappé au coup de gueule de Bernard Laporte, survenu à la mi-temps de la large victoire varoise face à Brive : "La première mi-temps, c'était tout sauf un match de rugby, concédait le manager toulonnais en conférence de presse. Face à une équipe courageuse, à qui il faut rendre hommage, ce qui m'a déplu, c'est l'ingratitude, la suffisance de nos joueurs. On se prend pour qui quand on a quelques matches de Top 14 dans les jambes ? Chacun voulait se faire plaisir, et pas se faire mal. Cela m'a profondément agacé, aussi pour la manière dont on leur a donné les points". Alors, le pilier géorgien (21 ans, 1, 88m et 120 kg) est sorti de sa torpeur. Levan se lève. Et de quelle manière ! Très fort en mêlée fermée, Chilachava a surtout montré de très belles qualités dans le jeu courant, où sa vitesse et son sens de la passe dans le bon timing ont permis à Mermoz et Rossouw de prendre quelques intervalles. Lancé dans le grand bain au soir de la finale 2012 contre Toulouse (la suspension de Carl Hayman avait propulsé Davit Kubriashvili dans le XV de départ et Chilachava, alors âgé de 19 ans, sur le banc de touche), le pilier géorgien a énormément progressé depuis. "Chilachava pas" est devenu "Chilachava bien".

Bordeaux-Bègles-Montpellier: 29-36. Gérard PIFFETEAU

Pour se rendre à Grenoble ce week-end, l’Union Bordeaux-Bègles ne dispose plus que d’un seul demi de mêlée, Manu Saubusse. Encore faut-il que le club passe outre les préconisations médicales qui devraient exclure le Girondin du déplacement après ses participations face à Castres (40 minutes) et Montpellier (49 minutes). Heini Adams, lui, soigne son poignet fracturé. Aligné sur le banc face à Montpellier, le jeune Baptiste Serin est entré en jeu mercredi à la 49e minute. La main cassée au retour de la Coupe du monde des moins de 20 ans, et dans l’obligation d’observer le temps de repos réglementaire, il a dû intégrer le groupe pro avec un certain retard. Cette semaine, du haut de ses vingt-ans, il apparaissait pour la première fois de la saison sur le terrain et sa prestation en fin de rencontre dans son rôle d’animateur a séduit l’environnement. Personne n’en doute, à terme Baptiste Serin aura son mot à dire dans l’effectif de l’UBB. Mais il va devoir encore patienter car une fracture du pied en cours de match est venue stopper net son élan. Il sera opéré lundi matin et nous saurons alors, via le staff médical, si son indisponibilité dépasse ou pas les trois mois. Mercredi dernier, outre Serin, l’Union a enregistré les blessures d’Avei (genou) et Delboulbès (cheville). Et les médecins et les kinés du club s’efforcent de contenir leur froide colère devant "les inepties du calendrier".

Oyonnax-Biarritz: 24-22. Jean-Pierre DUNAND

La réalité du score en témoigne (18-6 pour Oyonnax en première période puis 16-6 pour Biarritz après le repos), chacun des deux clubs a rendu une double copie. A l’apathie biarrote s’opposa ainsi l’enthousiasme oyonnaxien durant les quarante premières minutes, le temps de pointer deux essais et de creuser un écart qui aurait pu sembler sécurisant. En retrouvant dans leur jeu des bases jusqu’alors perdues, les Biarrots se firent plus entreprenants, alors même que les Oyonnaxiens semblèrent avoir laissé aux vestiaires une partie de leurs moyens. Au-delà de ces différences sur lesquels se construisit le scénario du match de la peur, un point de convergence s’impose. Pour prendre en défaut la défense adverse, Oyonnax et Biarritz utilisèrent le jeu au pied et plus précisément la diagonale. Une passe au pied de Urdapilleta pour Tian, une autre de Yachvili à l’adresse de Ngwenya, eurent le même effet : un essai en coin.

Perpignan-Grenoble: 36-13. Vincent BISSONNET

La convocation, ce vendredi, de Sofiane Guitoune pour un stage de l'équipe de France a surpris le grand public. La nouvelle n'aura pas autant étonné les fidèles du stade Aimé-Giral et de l'Usap. En seulement trois rencontres de Top 14 et quatre essais, l'ailier sang et or leur a démontré un bel aperçu de toutes ses qualités : son accélération, ses crochets, son instinct... Son talent tout simplement. Après une saison blanche, l'Agenais de formation retrouve enfin le plaisir et le bonheur de jouer : "J'ai les crocs et je prends beaucoup de plaisir. Un an sans jouer, c'est long. Alors, je me lâche", souriait, enthousiaste, le grand bonhomme de la rencontre, mercredi soir, deux jours avant sa convocation. Les sélectionneurs ne pouvaient l'ignorer et veulent désormais voir de leurs propres yeux la révélation de ce début de saison.

Clermont-Bayonne: 55- 0. Nicolas AUGOT

Clermont s'est amusé. Après, cette rencontre n'a pas été riche en enseignements. Vern Cotter, lui-même, s'est montré assez circonspect au moment de commenter la victoire de son équipe. On retiendra néanmoins la première réussie de Lacrampe, le triplé de Vosloo et les deux passes décisives de Wesley Fofana, qui fait donc taire ses détracteurs qui lui reproche de trop souvent garder le ballon, pour les essais de Nakaitaci. Deux gestes de classe en seulement trente-cinq minutes avant que Cotter ne décide que la récrée était terminée pour son trois-quarts centre international. Déplacement à Paris oblige.

Toulouse-Racing: 30-6. Grégory LETORT

L'élimination du Stade toulousain en demi-finale du dernier Top 14 avait posé des questions quant à une nouvelle orientation de la politique sportive : "Sans doute que progressivement, par la force des choses, il ne faudra plus s'accrocher à recruter des internationaux français mais aller chercher des étrangers de haut niveau", disait Guy Novès en juin dernier. Depuis, Hosea Gear (All Black), Chiliboy Ralepelle, Jano Vermaark (Springboks) sont arrivés à Toulouse. Pour autant, cette orientation ne signifie pas la fin de la formation toulousaine. La preuve ? S'ils étaient cinq représentants du Stade au Mondial des moins de 20 ans, tous convoqués pour la reprise avec le groupe professionnel, trois étaient alignés contre le Racing-Metro : le centre Gaël Fickou, le talonneur Christopher-Eric Tolofua et le pilier Cyril Baille. "Certains ont le potentiel pour franchir un cap", prophétisait Novès début juillet assurant qu'il serait "fidèle à sa politique d'intégration des jeunes joueurs qui travaillent et qui ont le niveau". Sa parole est respectée.  Contre le RM92, Fickou (un essai), Tolofua (une passe décisive) et Baille (tenue royale en mêlée) ont été à la hauteur et Toulouse, en l'absence de ses internationaux retenus pour le Rugby Championship, a fait plier le Racing-Metro. Au Stade toulousain, il y a toujours de la place pour les grands espoirs du rugby français.

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