Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Stade Jean Bouin en liesse - 30 aout 2013
    Stade Jean Bouin en liesse - 30 aout 2013
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la 3e journée de Top 14. Là, ils reviennent sur la fête à Jean-Bouin, le Stade des Alpes, la colère de Galthié, la qualité des centres de Clermont et les plaquages hauts sur O'Connor.

Stade français-Biarritz: 38-3. Léo HUISMAN

Pour le Stade français, le plus dur est à venir. Vendredi avait donc lieu l'inauguration tant attendue du nouveau stade Jean-Bouin. Certes, il ne fallait pas se rater. Qu'aurait-on dit si l'enceinte était à moitié remplie pour une première et que, dans le même temps, l'équipe s'était lourdement inclinée face à Biarritz. Ca l'aurait foutu mal. Rien de cela ne s'est pas passé : Vendredi, Jean-Bouin débordait de supporters. Paris n'avait jamais connu une telle atmosphère depuis des lustres. Et le Stade français s'est défait de Biarritz dans un match à sens unique comme à la plus belle époque. Une première réussie. Bravo. Mais le plus dur est à venir et le défi de taille. Reste désormais au Stade à garder Jean-Bouin plein, même quand l'affiche sera moins alléchante qu'une première. Reste au Stade de se défaire de ses adversaires comme il l'a fait de Biarritz vendredi, jeu attrayant et bonus offensif à la clé. Reste à confirmer en somme, une première pleine de promesse.

Clermont-Toulouse: 38-19. Léo FAURE

Depuis le début de la saison, l'embouteillage au centre de l'attaque clermontoise n'a jamais semblé aussi important. Touché à un pied, Aurélien Rougerie devrait reprendre ce lundi la musculation. En son absence, Regan King reste un artiste incomparable du poste, comme il l'a confirmé en ouverture à Biarritz avec une performance de grand standing. Le joker médial Gavin Hume est également apparu sur la pelouse d'Oyonnax dans un rôle de puncher, en défense notamment. Fofana, enfin, a effectué son grand retour sur les terrains samedi dernier, face à Toulouse. Une rentrée convaincante, avec un essai à la clé malgré une préparation physique tronquée. Mais la grande satisfaction de ce début de saison, au centre, est incontestablement Benson Stanley. Propre mais plutôt discret offensivement la saison dernière, le All Black a visiblement tiré tous les bénéfices d'une préparation d'avant-saison à laquelle il n'avait pas pu prendre part l'an dernier et dont il a goûté tous les plaisirs cette année. En grande forme, particulièrement tranchant sur ses prises de balle et premier danger de la ligne d'attaque clermontoise, samedi dernier encore, Stanley a été titulaire lors des trois premières rencontres de la saison. Il devrait cette fois-ci laisser sa place au centre, mercredi lors de la réception de Bayonne. Mais en attendant Rougerie, Clermont a de quoi faire. Sans oublier Nakaitaci, pour l'instant utilisé à l'aile mais centre de formation.

Bordeaux-Castres: 21-20. Jérôme PREVOT

Ce fut un moment de tension intense, une série de pick and go pilotés par Emmanuel Saubusse: à chaque percussion d'un avant, les supporters bordelais avaient encore un peu plus de mal à respirer. Maintenant ! Maintenant ? Et finalement, le demi de mêlée remplaçant servit Pierre Bernard stoïque qui ajusta un drop impeccable d'une quarantaine de mètres. Saubusse, pur produit local, et longuement blessé l'an passé, il venait de remplacer Heinie Adams, atout maître d' UBB, considéré comme indéboulonnable. Pierre Bernard: sérieux espoir borduré l'an dernier par les champions de France. Il a trouvé en Gironde l'occasion de rappeler qu'il a sa place en Top 14 alors qu'il succédait à Camille Lopez, symbole de la saison brillante mais stressante de l'an passé. Saubusse et Bernard, deux hommes qui ont montré que la pression ne leur faisait pas peur.

Racing-Oyonnax: 22-9. Léo HUISMAN

En conférence de presse, on demande à Christophe Urios, le manager d'Oyonnax, un brin agacé de n'avoir pu ramener un point de bonus défensif de Colombes, s'il n'éprouve pas néanmoins de la fierté d'avoir vu ses joueurs rivaliser avec les stars du Racing Metro. Réponse aussi inattendue que pleine de bon sens: "Ben non, on perd 22 à 9. Je ne peux pas vraiment être fier. Je ne le suis pas plus que d'habitude en tout cas. La fierté, c'est le smic du rugbyman". On reformule alors: Oyo se présentait samedi à Colombes avec cinq joueurs découvrant le Top 14. Jusqu'à la 62e minute, ils menaient face à Sexton, Lydiate, Roberts et consorts. Pas mal tout de même. "La seule satisfaction que j'éprouve, dira Urios, c'est que je ne savais pas réellement si je disposais de 37 joueurs dans mon groupe capable d'exister en Top 14. Ce match où l'on a fait beaucoup tourner me fait penser que je peux compter sur n'importe quel mec de mon groupe. Et ça, c'est important". Comme un message pour ceux qui enterreraient un peu vite les joueurs de l'Ain.

Bayonne-Perpignan: 31-20. Nicolas AUGOT 

Marvin O'Connor finira-t-il la saison vivant ? L'ailier bayonnais, toujours aussi insaisissable, est malheureusement victime de sa petite taille. Toujours volontaire pour venir proposer sa qualité d'accélération autour des rucks, il doit alors tenter de se faufiler entre ou sous les gros adverses. Et face à ce petit farfadet blondinnet aux appuis électriques, certains grands d'en face n'ont plus la lucidité nécessaire pour bien se baisser et la tentation de mettre seulement en opposition devient trop grande. Marvin O'Connor a encore subit deux plaquages haut contre Perpignan. Deux gestes interdits en moins de cinq minutes d'intervalles. Deux cartons jaune à la clé pour les Catalans et des images toutjours aussi spectaculaires. Pour l'instant, l'ancien grenoblois a la tête solide et la mâchoire toujours en place. Pour combien de temps ? Mais s'il est facile de constater l'efficacité du trio supersonique - Lovobalavu, Rokocoko, Spedding -, il ne faut pas oublier l'importance de Marvin O'Connor sur cette rencontre qui a payé de sa personne face à Perpignan.

Montpellier-Brive: 33-24. Jérémy FADAT

Mais qui a donc gagné ? L'ambiance était pour le moins paradoxale dans les entrailles d'Yves-du-Manoir samedi, au cours de l'heure qui a suivi le coup de sifflet final. Bien que déçus de repartir de l'Hérault sans le moindre point, et s'ils étaient loin de faire péter le champagne, les Brivistes sont sortis rapidement des vestiaires. Plutôt décontractés et quelques sourires esquissés sur les visages. Oui, ils regrettaient de n'avoir empoché un bonus finalement à leur portée mais se félicitaient d'un dernier quart d'heure euphorique, qui les a vu inscrire trois essais. Les raisons d'y croire, de continuer à rêver, à exister. A conserver l'optimisme de rigueur depuis le retour dans l'élite. C'est ce même quart d'heure qui a fortement déplu à Fabien Galthié. Et le mot est faible. Quand les Corréziens se montraient affables devant les journalistes, leurs adversaires étaient coincés dans leur vestiaire où les murs devaient résonner... Des joueurs qui recevaient un sermon des plus vifs de la part de l'ancien international. Lequel ne s'est présenté en conférence en presse qu'une heure plus tard. La gueule des (très) mauvais jours. Peu enclin à s'éterniser dans ses explications, lesquelles se résumaient à un simple "Je ne sais pas". Non, Galthié n'a pas apprécié du tout le dessert. Le goût du succès était amer. Car, au fait, le MHR a aligné sa première victoire de la saison samedi.    

Grenoble-Toulon: 28-26. Pierre-Laurent GOU

Le stade des Alpes est l’archétype parfait de l’enceinte rugbystique moderne. Le match de samedi soir en est la parfaite illustration. Bien conçu, bien intégré dans son quartier, en centre-ville, fonctionnelle, pas trop grand, ni trop petit avec une acoustique qui renvoie, décuple les chants des supporters, à chaque visite les habitants de Grenoble et de ses environs y passent un excellent moment. Encore plus quand le FCG y fait tomber un cador du Top 14 et de l’Europe, comme Toulon. Bref, tout est parfait. Enfin presque. Car cette enceinte est d’abord un stade prévu pour le football, quand la maison du rugby grenobloise se nomme Lesdiguières. Le stade historique, mythique mais désuet. Surtout, le stade des Alpes est pour le moment un superbe outil quasiment endormi. Il n’y aura que cinq (peut-être six) matchs de rugby cette année. C’est dommage, car pour la promotion de notre sport, il n’y a pas plus belle enceinte en France !

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