Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Joie Lovobalavu Rokocoko - bayonne oyonnax - 17 aout 2013
    Joie Lovobalavu Rokocoko - bayonne oyonnax - 17 aout 2013
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la 1ere journée de Top 14. Là, ils reviennent sur les performances de Ouedrogo, Rokocoko ou des "historiques" de Biarritz.

Montpellier-Toulon: 22-22. Pierre-Laurent GOU

La saison vient à peine de débuter que "Fufu" Ouedraogo est déjà pied au plancher. Capitaine exemplaire de Montpellier, le troisième ligne semble aimer tout particulièrement les affrontements face à Toulon. Souvenez-vous de son plaquage sur George Smith au printemps 2011 au coup d’envoi d’un match qui sentait la poudre et qui sera l’action initiatrice d’un succès probant face au RCT et du début d’une épopée qui enverra le MHR au Stade de France… Bis-repetita pour l’ouverture du Top 14. Cette fois-ci, il n’a pas eu besoin de désintégrer son adversaire, mais il va chiper le ballon dans le ruck, à nouveau sur le coup d’envoi, et cela aboutira trois minutes plus tard à l’essai de Yoan Audrin. Certes, cette-fois, Montpellier n’a pas gagné, mais durant les 80 minutes de la rencontre, on n’a vu quasiment que lui sur le terrain. Toujours parfait dans son rôle de soutien des trois-quarts, Ouedraogo n’hésite plus à venir défier physiquement les défenses, à sauter en touche mais aussi à distiller quelques très gros plaquages. Il était déjà impressionnant en 2011. Il l’est plus encore deux ans plus tard.

Clermont-Biarritz: 22-18. Léo FAURE

La révolution biarrote est en marche. Celle de la jeunesse, incarnée par un Teddy Thomas à la réussite incroyable depuis qu’il a pointé le nez dans le groupe professionnel. Pour autant, rien n’est encore acquis. Si bien que le BOPB semble encore dépendant au plus haut point des ses "historiques". Face à Clermont, samedi, le duo Traille-Yachvili a une nouvelle fois prouvé, en l’espace de 80 minutes, à quel point il serait difficile de faire sans eux cette saison encore. Le trois-quarts centre international, tout d’abord, a été le danger numéro un de la ligne d’attaque basque. Transperçant une première fois le rideau défensif clermontois en première période puis une seconde fois, en deuxième mi-temps, pour une chevauchée finalement endiguée par le retour de Buttin, Traille reste décisif pour les siens et un joueur top niveau du championnat. Son compère de la mêlée s’est lui chargé d’assurer le score. 2 sur 3 au pied, mais aussi une interception sur Bonnaire pour un essai remettant le BOPB dans le match et une dernière percée décisive, aboutissant à l’essai de Teddy Thomas. Insuffisant pour battre Clermont, certes, mais les Basques sauvaient du même coup un point de bonus défensif loin d’être évident à l’heure de jeu.

Grenoble-Stade français: 19-16. Vincent BISSONNET

Non, le FCG n'a pas changé ! Forte de sa solidité, de sa solidarité, de sa cohésion et de son obstination, l'équipe iséroise s'est extirpée du piège parisien avec une bravoure remarquable. Les Grenoblois, promis à l'enfer pour cette deuxième saison dans l'élite, ont ainsi commencé leur opération reconquête par un succès importantissime. Avec treize joueurs déjà présents l'an passé dans le XV de départ, la formation du trio Landreau-Corrihons-Bégon récolte les fruits de la continuité... tout en bénéficiant de la plus-value de leur recrutement. Pour ses débuts sous la tunique rouge et bleu, Julien Caminati a réalisé une première prestation épatante: offensif, incisif, très précieux de par la longueur de son jeu au pied et la rudesse de sa défense, l'arrière incarne en plus à merveille la détermination sans faille du collectif isérois. La signature de l'ancien Briviste pouvait passer pour un pari. Cette décision n'a pas tardé à être payante. Et la saison ne fait que commencer...

Racing-Brive: 19-14. Léo HUISMAN

On leur promettait l'enfer. Aux Brivistes, promus en Top 14 par la grâce de la finale d'accession, avec si peu de préparation pour combler le fossé qui sépare la Pro D2 de l'élite du rugby français, on ne donne toujours que peu de chance de ne pas retourner directement en deuxième division l'an porchain. Alors pensez-vous en déplacement, face au Racing Metro et ses nouveaux muscles, après une petite campagne de matchs amicaux franchement peu convaincante, le CABCL de Nicolas Godignon ne devait jamais que jouer les faire-valoir à La Rochelle le week-end dernier. Rendons leur cette grâce, seuls les Racingmen, leurs adversaires, se sont interdits de le penser. Cela ne leur a pas permis de ne pas cafouiller leur rugby devant le plan de jeu établi par Godignon, Casadeï et Carbonneau, ses adjoints. Un plan de jeu ? Une agressivité de tous les instants sur chaque point de rencontre, une bataille acharnée sur chaque ruck pour mieux faire déjouer le Racing, pour l'empêcher de lancer sa machine à broyer, tuer dans l'oeuf sa puissance meurtrière. Ainsi, les Brivistes auraient très bien pu l'emporter à Marcel-Deflandre. Ils se contentent d'un point qu'ils n'espéraient surement pas dans leur tableau de marche vers le maintien. Mais Brive, samedi, a d'ores et déjà montré qu'il n'avait rien de la victime expiatoire annoncée. Une première victoire.

Bayonne-Oyonnax: 39-11. Grégory LETORT

Le temps a fini par leur donner raison. Alors qu'il était fustigé, décrédibilisé, l'ex-ailier des All Blacks, Joe Rokocoko, a toujours pu s'appuyer sur le soutien inconditionnel de ses entraîneurs Christian Lanta et Christophe Deylaud. "Rokocoko, c'est le très haut-niveau" défendait Deylaud. Replacé de l'aile au centre, le Néo-Zélandais fut effectivement toujours plus influent à chaque sortie. Il a attaqué la saison sur les mêmes bases, marquant en prime son premier essai en Top 14 à Jean-Dauger. Rokocoko ne fait plus rire. A ses côtés ? Gabiriele Lovobalavu, Fidjien arrivé la saison dernière en provenance de Toulon mais très souvent blessé. Lui aussi était parmi ceux pour qui les entraîneurs avaient de grands projets. "En faire le régulateur de la ligne arrière", disait Deylaud. Les blessures ont contrarié ce projet. Mais à l'attaque de la saison 2013/2014, Lovobalavu est en pleine forme. Et la théorie de Deylaud a les moyens d'être couronnée de succès. Il fallait simplement du temps. C'est à l'honneur de Bayonne de l'avoir compris.

Bordeaux-Toulouse: 31-25. Jérôme PREVOT

Les Bordelais restent sur une série assez impressionnante. Depuis leur retour dans l’Elite en 2011, ils ont joué cinq fois contre Toulouse. La première fois, ils ont bien résisté pendant une heure aux Sept-Deniers avant de craquer sur la fin (56-6 quand même). Mais depuis cette défaite honorable, ils ont connu quatre matchs à "touche-touche" avec les hommes de Guy Novès pour deux victoires (mars 2012, 18-17, août 2013, 31-25) et deux défaites de très peu la saison passée (32-34 à Bordeaux et surtout l’incroyable 32-33 aux Sept Deniers avec un dernier drop manqué de peu par Sanchez). Cette série à laquelle personne n’aurait cru en juin 2011 doit bien vouloir dire quelque chose...

Perpignan-Castres: 26-23. Marc DUZAN

En matière de recrutement, Marc Delpoux se trompe rarement. Quelles sont ses filières ? Comment a-t-il constitué son réseau ? Lui seul le sait. Mais où qu'il passe, de sombres inconnus se révèlent au grand public. Alors qu'il entrainait Calvisano en 2006, l'actuel manager de Perpignan fit d'abord venir l'Irlandais James Downey en Italie. Et à l'époque, nul ne pariait un kopeck sur le trois-quarts centre du Munster, auteur d'une superbe saison en H Cup l'an passé. A son arrivée à Bordeaux en 2009, Marc Delpoux remit le couvert en révélant Blair Connor ou Justin Purll au grand public. Aujourd'hui, l'ancien numéro 8 de Narbonne semble donc réaliser les même miracles en Catalogne, où il vient de lancer le pilier droit roumain Paulica Ion, très fort en mêlée contre Castres samedi soir, ou encore le trois-quarts centre tonguien Sione Piukala, une nouvelle fois très saignant face aux champions de France. Delpoux, l'homme qui savait où trouver de l'or..

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