Irlande, Jim, religion, teinture blonde: voici Timoci Nagusa

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  • Timoci Nagusa - Ulster - 3 octobre 2009
    Timoci Nagusa - Ulster - 3 octobre 2009
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De retour en pleine lumière à l'approche des phases finales, Timoci Nagusa fait partie des hommes en forme du côté du MHR. L'occasion d'en découvrir un peu plus sur le bonhomme.

Jim, un surnom sorti de nulle part

Il s'appelle Timoci, l'orthographe a quelque chose d'exotique, mais jusque là rien de bouleversant. Partant de ce postulat, d'aucuns auraient eu vite fait de surnommer le Fidjien Tim. Simple, presque évident. Mais d'aucuns se seraient trompés, car les Fidjiens ont décidément l'art du contre-pied. Comme le confirme l'intéressé: "Le surnom Jim est venu tout seul, c'était tout naturel quand j'étais aux Fidji". Ne cherchez donc pas plus d'explication !

Il ne regrette pas le climat irlandais

D'un certain point de vue, les recruteurs de la province de l'Ulster avaient eu le nez creux, en allant chercher ce joueur alors inconnu. "J'ai commencé ma carrière professionnelle là-bas alors que je j'étais tout juste dans ma vingt-et-unième année. Je me souviens avoir soufflé mes bougies d'anniversaire pour mes vingt ans et avoir pris l'avion la semaine d'après", raconte-t-il. D'un autre point de vue, le staff de la province de Belfast ne s'est peut-être pas vraiment battue pour retenir celui qui allait devenir la pépite de la ligne de trois-quarts héraultaise. De ses deux années passées dans la région de Belfast, il en sortira néanmoins marqué: "Je n'oublierai jamais ma vie là-bas, j'en garde de beaux souvenirs, de très bons amis comme Andrew Trimble et Darren Cave". Son fils porte d'ailleurs le prénom de ce dernier. De quoi lui faire regretter son départ ? Il répond dans un éclat de rire: "Pas du tout, il fait trop mauvais temps pour moi en Irlande! J'y vais de temps en temps, mais je ne pourrais pas y vivre". Un argument imparable pour un Fidjien.

Timoci Nagusa - Ulster - 3 octobre 2009
Timoci Nagusa - Ulster - 3 octobre 2009

Il a décidé de ne plus faire d'excès pour durer

Cela n'aura échappé à personne, Timoci Nagusa a changé de dimension au cours de cette saison. Après quelques apparitions quasi fantomatiques, notamment contre ses anciens partenaires irlandais, le voilà à nouveau au sommet de son art. Les Grenoblois en savent quelque chose. Il explique: "Quand je suis revenu en début de saison, je faisais 108 kilos, aujourd'hui je suis descendu à 100". Une perte de poids forcément salutaire, mais explique-t-elle à elle seule le sentiment de sérénité que dégage l'ailier? Une première chose a changé depuis les dernières saisons, il a enfin pu faire venir sa famille en France, et il partage désormais la vie de son épouse et de son fils. "J'ai apporté de grands changements dans ma vie de famille, et dans ma façon de vivre. J'ai appris à donner la priorité à certaines choses. Tout ce que je fais de bien sur le terrain est non seulement le reflet de mes entrainements mais aussi de ces choix", livre Jim. La seconde, est d'ordre interne, voire intime. "Je suis devenu un chrétien plus dévoué, je ne bois plus, je ne fais plus d'excès, je ne me pollue plus l'esprit avec ces choses-là. Ça a tout changé pour moi", détaille-t-il. Un changement intervenu lors des tournées de novembre: "J'ai discuté avec beaucoup de gens quand je suis parti avec la sélection fidjienne. Notamment Sireli Bobo et Seremaia Bai, qui sont des exemples pour moi. Sireli a trente-huit ans, joue encore et est en grande forme, c'est ce que je veux pouvoir faire plus tard".

Il est capable de s'asseoir en plein match

Avoir retrouvé le Timoci Nagusa qui était arrivé il y a près de quatre ans à Montpellier est une bonne perspective pour le MHR, qui a besoin de toutes ses forces vives. C'est aussi la perspective de revoir le comportement atypique du fidjien sur les terrains, où il n'hésite pas à s'asseoir tranquillement quand il n'est pas concerné par le jeu. "Je suis juste très relax sur le terrain", concède-t-il dans un sourire. Un esprit tourné vers la détente, dont il espère bien profiter dans sa vie après le rugby. Car sa carrière est toute sa vie, en tout cas d'un point de vue professionnel. Il explique: "Quand j'étais petit, on m'a dit d'aller à l'école juste pour apprendre à écrire mon nom! Alors c'est ce que j'ai fait, j'ai appris à écrire, à compter, mais tout ce que je voulais c'était jouer au rugby". Pas de projet de reconversion à l'horizon donc, juste du bleu azur. "Quand j'aurai fini ma carrière, je rentrerai aux îles Fidji, j'achèterai des maisons, j'aiderai ma famille et je vivrai de mes rentes. Voilà pourquoi désormais je mets de l'argent de côté, pour pouvoir aider les miens et profiter", lance l'ailier. Et c'est bien tout le mal qu'on lui souhaite.

Une nouvelle teinture blonde en cas de finale ?

Car avant d'avoir mérité son repos, il reste encore un peu de chemin à parcourir. Ne serait-ce que dans les prochaines semaines. Et Timoci est d'un optimisme inébranlable quant il s'agit d'évoquer le potentiel de son équipe. "Nous faisons abstraction de l'extérieur et sommes très concentrés sur nous-mêmes, et le staff fait un énorme travail pour nous. J'ai le pressentiment qu'on arrivera à nouveau en finale", espère-t-il. Le reverra-t-on pour autant arborer sa chevelure blonde ? La réponse vient dans ultime éclat de rire: "Si quelqu'un me finance! Mais surtout si quelqu'un lance l'idée". Nous ne sommes peut-être pas au bout de nos surprises avec Jim.

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