Laporte: "On aurait pu gagner encore plus largement"

  • Bernard Laporte savoure le titre avec son président
    Bernard Laporte savoure le titre avec son président
  • Bernard Laporte a salué le travail de ses joueurs au coup de sifflet final samedi
    Bernard Laporte a salué le travail de ses joueurs au coup de sifflet final samedi
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Après la victoire de son équipe contre Castres en finale du Top 14, le manager du RC Toulon ne concède "ni soulagement, ni explosion" de joie. En félicitant d’abord les Castrais, Bernard Laporte revient sur les points forts des siens pendant cette rencontre, et sa préparation. Il félicite ses joueurs de ce fabuleux doublé: "Sincèrement, je ne sais si je reverrais un club faire la même chose".

Quel est le sentiment à l’issue de cette victoire qui vous offre ce doublé Coupe d’Europe-Top 14 ?

BERNARD LAPORTE: Il n’y a ni soulagement, ni explosion. D’abord, il y a un hommage à rendre à l’équipe de Castres. Et ce n’est pas parce que je suis Tarnais que je dis ça. En Juniors, quand on jouait contre eux, on ne les aimait pas. Mais c’est comme ça: Castres est un grand club. Contrairement à ce que les gens pouvaient dire l’an passé. Si vous regardez les clubs qui sont toujours en phases finales depuis dix ans, il y a qui ? Il y a Toulouse, Clermont et Castres. C’est significatif de performance et de régularité. On savait que ce ne serait pas simple, mais je crois qu’on les a bien pris. Déjà, j’ai senti beaucoup de motivation dans la semaine. Après le titre la semaine dernière, j’ai senti les mecs déjà concentrés. On avait envie d’être champions de France. Oui, on avait aussi envie d’être champions d’Europe, mais ça on l’était déjà. Et puis, il y avait l’émotion du départ du Jonny (Wilkinson, NDLR) même si ça, on ne l’a pas laissé transparaître.

Dans la semaine, quel a été votre discours lors de la remise des maillots ?

B. L: On a parlé du match, de Castres. Je leur ai dit: 'il ne faut pas se tromper de philosophie. Ce sont eux les tenants du titre. Ce sont eux qui amènent le bouclier au Stade. Il est dans leur bus, et pas dans le notre. Là, c’est le contraire de la semaine passée. La Coupe, elle est dans le bus d’en face. Ils vont avoir la même haine que nous samedi dernier. Ils n’ont pas envie qu’elle change d’avion, ni de bus'. L’histoire, elle est simple. Et après, pour Johnny, je leur ai dit: 'vous vous démerdez, mais on n’a pas le droit de perdre'.

Sur le terrain, c’est la mêlée qui est décisive ?

B. L: Je crois qu’effectivement, en mêlée, on leur a empêché de lancer le jeu, on a obtenu des pénalités. On a fait un gros effort là-dessus, félicitations à notre paquet d’avants, et à Jacques Delmas, parce que j’ai entendu tellement de conneries… (il souffle)

Votre choix de titulariser, cette fois, Ali Williams en deuxième ligne, doit vous satisfaire ?

B. L: Oui, parce que l’on savait que les Saracens, en touche, ne contraient pas beaucoup. Mais par contre Castres, ils ont des sauteurs, que ce soit Gray, que ce soit Caballero. Donc il fallait, de notre côté, une cible de plus, pour empêcher leur contre. Si on avait fait jouer Danie (Rossow) d’entrée, ça aurait été simple pour eux. Bakkies (Botha) ne saute que là. Donc on aurait eu, à mon avis, beaucoup plus de complications à prendre le ballon en touche.

Refaire aussi bien l'an prochain, je ne sais pas si c’est possible. Mais ce sera difficile, ça je le garantis

Quel a été votre sentiment lorsque Max Evans marque son essai ?

B. L: J’ai revu le scénario de l’an dernier. Je me suis dit 'ce n’est pas possible, c’est un remake, le même film mais un an après !' Il n’y avait pas de doute parce que c’était la 10e minute. Et après, on remarque assez facilement, de suite. Comme on était bien en mêlée, je me disais 's’ils veulent nous battre, il va falloir qu’ils relancent du fond', et on aurait pu les contrer. Et puis je sentais qu’ils avaient du mal, sur leurs ballons, à nous mettre en danger. […] Mais on aurait pu gagner encore plus largement. On ne marque pas sur nos deux ou trois premiers temps forts, ce qui fait qu’ils sont toujours là. On les laisse là, ils sont dangereux, on les connaît.

Comment ce doublé a-t-il été rendu possible ?

B. L: C’est compliqué… Sincèrement, je ne sais si je reverrais un club faire la même chose. Et même pas nous. Quand on regarde, la blessure de Bakkies, de Danie, de Juan (Smith)… On a cinq-six mecs qui ont été blessés devant, entre trois et quatre mois. Finalement, on les récupère, avec de la fraîcheur. Mentale surtout, au-delà du physique. Autant, à la fin de la saison dernière, je sentais qu’on avait tiré sur la corde d’Andrew Sheridan, de Sébastien Bruno etc, parce que sincèrement on n’avait pas l’équivalent derrière. Cette année, Chiocci- Menini c’est le même niveau, donc c’est plus facile pour nous. […] Cette capacité à permuter nous a aidés, c’est une évidence. Et puis des jeunes se sont révélés, et ont poussé les autres aussi.

Est-ce possible de faire aussi bien l’année prochaine ?

B.L: Je ne sais pas si c’est possible. Mais ce sera difficile, ça je le garantis.

Bernard Laporte a salué le travail de ses joueurs au coup de sifflet final samedi
Bernard Laporte a salué le travail de ses joueurs au coup de sifflet final samedi
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