Descente, blague, Bleus, Algérie... voici Sofiane Guitoune

  • Revanchard, Sofiane Guitoune espère retrouver le XV de France grâce à l'UBB
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  • Sofiane Guitoune sous le maillot de Perpignan (septembre 2013)
    Sofiane Guitoune sous le maillot de Perpignan (septembre 2013)
  • Sofiane Guitoune - Perpignan - 4 octobre 2013
    Sofiane Guitoune - Perpignan - 4 octobre 2013
Publié le Mis à jour
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Éloigné des terrains depuis six mois, l'ancien ailier international de l'Usap Sofiane Guitoune est en quête de rebond à Bordeaux-Bègles, avant de repenser aux Bleus. Portrait.

Impuissant dans la chute

Blessé au tendon d'Achille mi-janvier face à Gloucester, Guitoune, qui s'était révélé cet automne (9 essais inscrits en 12 titularisations), a assisté au printemps à la chute spectaculaire de la maison catalane. "C'est un sentiment d'impuissance, je sais qu'ils avaient besoin de moi et j'aurais aimé les aider, mais voilà, tu peux rien faire, constate-t-il. L'ambiance n'était pas au beau fixe, j'arrivais le matin, j'étais un peu en dehors du contexte et je les voyais tous tirer la gueule. J'essayais de les réconforter un peu mais ce n’est pas facile. Tant qu'on n'est pas heureux sur le terrain, c'est difficile de l'être en dehors. J'aurais préféré partir d'une autre façon que ça". Ne pensez pas qu'il aborde sa nouvelle aventure bordelaise avec une quelconque envie de revanche, "pour moi c'est un peu différent de Séb (Taofifenua) et Bertrand (Guiry) qui ont joué les derniers matches de Perpignan". Reconnaissant, avant de quitter le Roussillon, il a souhaité le meilleur aux Arlequins. "J'espère qu'ils vont vite remonter mais je connais la Pro D2, cela va être très difficile pour eux, et même avec la belle équipe qu'ils auront l'année prochaine, ils vont être attendus partout. Il va falloir qu'ils se sortent les doigts pour remonter le plus vite possible".

L'UBB, c'était presque écrit 

"Ce n'est pas la première fois que je change de club" mais avec Bordeaux-Bègles, c'est un peu particulier pour l'ancien Agenais. "Cela faisait longtemps que les coaches de l'UBB m'appelaient, déjà quand j'étais à Albi, puis en début de saison dernière à l'Usap avant que je resigne. Au début Perpignan me semblait être une meilleure opportunité, je ne me suis pas trompé car j'ai vécu de belles choses. Je pense être quelqu'un d'assez droit et fidèle, mes premières sélections, je les dois à l'Usap, je ne voyais pas le besoin d'aller voir ailleurs". La dégringolade a changé la donne pour Sofiane, Seb "Tao" et Guiry, tout heureux de se retrouver. "Être avec d'autres Catalans facilitent la chose, on n'est pas totalement dépaysé même si on avance sur la pointe des pieds", assure Guitoune le bout-en-train, qui n'a pas encore osé "sortir sa petite blague du matin", comme il en a pris l'habitude partout où il est passé. Tout juste, "il y avait un peu d'appréhension car connaissant de nom Ludo Loustau (le préparateur) on savait que ça allait piquer. Confirmation, ça a piqué d'entrée, sourit-il, mais j'avais été briefé par Camille (Lopez), par Loustau lui-même, il ne s'en est pas caché, il nous avait passé un programme".

Sofiane Guitoune sous le maillot de Perpignan (septembre 2013)
Sofiane Guitoune sous le maillot de Perpignan (septembre 2013)

D'un bleu à l'autre

Aujourd'hui, Guitoune ne ressent plus rien de sa blessure au tendon. "Cela fait cinq mois, je peux tout faire, j'ai même fait du VII il y a un mois, sans souci. C'est surtout sur le plan musculaire, mon mollet fatigue plus que l'autre, il faut le re-muscler. Mais il me reste un mois, cela devrait aller". Déjà pour se faire une place dans le quinze girondin, pas évident au regard des performances des ailiers Blair Connor et Met Talebula la saison dernière, puis pour retrouver Marcoussis. "Quand on y a goûté une fois... même si la deuxième, je me suis arrêté devant la porte d'entrée", explique-t-il amer après cette blessure qui a pollué sa dernière saison à tous les niveaux. Y retourner, "c'est dans un coin de ma tête, je sais comment ça marche. Si je ne suis pas bon avec l'UBB, ce n'est même pas la peine d'y penser", ajoute le natif d'Alger, qui a grandi en France, fan de foot. 

Un cœur qui balance

Lundi, Guitoune rêvait encore d'un quart de finale historique France-Algérie lors de la Coupe du monde brésilienne, sans dire vraiment vers qui allaient ses encouragements. "Je vibre pour les deux". Il n'aura pas à choisir mais son œil s'illumine à l'évocation du parcours de l'Algérie. "Cette ferveur, je la connaissais, mais pour vous, cela peut paraitre un peu bizarre ou démesuré. Dans les stades en Algérie, l'équipe nationale, c'est comme un club, avec des Ultras à fond derrière". Et malheureusement des dérives aussi, qu'il a fermement condamnées. "On a pointé les méfaits de ces célébrations car il y a des petits cons qui profitent qu'il y ait beaucoup de monde dans la rue pour faire des conneries alors qu'ils ne sont pas du tout là pour célébrer les victoires de l'Algérie. Ils n'ont pas le courage de faire ça quand la ville est calme. C'est malheureux même si je pense que ceux qui sortent dans la rue avec le drapeau n'ont pas l'esprit négatif, au contraire", conclut le nouveau Bordelais. 

Sofiane Guitoune - Perpignan - 4 octobre 2013
Sofiane Guitoune - Perpignan - 4 octobre 2013
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