Castres, cet immortel amoureux des phases finales

  • Joie Jannie Bornman - Montpellier Castres - 17 mai 2014
    Joie Jannie Bornman - Montpellier Castres - 17 mai 2014
  • Joie Romain Cabannes - Montpellier Castres - 17 mai 2014
    Joie Romain Cabannes - Montpellier Castres - 17 mai 2014
Publié le Mis à jour
Partager :

Qualifié ric-rac pour les phases finales, le CO a changé de visage face à Clermont et a su se sortir du piège montpelliérain. Le champion de France en titre s'est métamorphosé.

Difficile de plaider l'accident et la chance cette fois. Castres défendra bel et bien son titre de champion de France dans 15 jours, face à Toulon au Stade de France. Un remake. Si les Toulonnais étaient forcément attendus, les Castrais n'avaient jusque là pas vraiment fait l'unanimité. La faute à une saison très moyenne à l'extérieur, un fond de jeu brinquebalant par moments et à un changement de staff à l'été 2013. Oui mais voilà, le CO est allé faire tomber Clermont à Michelin et vient de s'offrir Montpellier à l'issue des prolongations. Plus de place pour le hasard. Oh non ! "Ce n'est pas une saison de tout repos, concède le manager Matthias Rolland. Mais on savait que c'est en jouant les uns pour les autres que ça pouvait passer. Il y a une vraie force collective qui nous anime". "C'est la récompense d'un groupe qui s'est battu depuis le mois de juillet, avec 30-35 mecs investis", analyse le centre Rémi Lamerat, encore une fois auteur d'une prestation XXL. Castres, l'immortel. Le revenant, l'indestructible, l'outsider qui n'en est pas un. Il y a trois semaines, le champion de France en titre n'était même pas sur de se qualifier. Une saison tient à peu de choses. Une victoire de Toulon à l'arrache contre le Stade français à Nice, par exemple...

Alors qu'on demandait à Rémi Tales si son équipe allait encore devoir évoluer dans l'ombre pour préparer cette finale, dans la peau du chasseur plutôt que du chassé, le capitaine donna cette réponse, avec un sourire non feint sur le coin du visage: "Ça va être compliqué de passer pour le petit c'est sûr. Mais on va encore se servir du fait qu'il n'y a que des stars en face. On va dire que ce sont eux les favoris". Castres-Toulon, acte II. Mêmes conditions: les Castrais n'étaient pas attendus à ce niveau-là et les Toulonnais vont devoir gérer l'enchaînement de deux finales de suite. "Il ne faut surtout pas tomber dans l'euphorie", prévient quand même Matthias Rolland. Le CO ne pourra pas jouer les petits bras. De là à dire que ce sont les hommes de David Darricarrère et Serge Milhas qui seront favoris...

Phase finale mon amour

Dans le sillage de ses leaders - Tales, Kockott, Claassens - le Castres olympique a retrouvé un visage conquérant... depuis la fin du championnat. A croire que les Tarnais n'aiment rien d'autre que les matches couperets. "En phases finales, nous avons une meilleure image, il faut élever son niveau de jeu", constate Rémi Tales. Christophe Samson pousse le raisonnement: "Ce qui fait notre force, c'est également notre état d'esprit. Ça se joue d'abord mentalement". Le CO, moins fort sur le papier que ses adversaires, est animé d'une solidarité à tout épreuve. A Clermont, la maîtrise était totale. Ce fut plus compliqué contre Montpellier, mais personne n'a paniqué. "Cela se joue sur des détails", pense le deuxième ligne Samson. "On a su garder le score", retient Lamerat. Lors de la prolongation, les Tarnais ont su occuper le camp et répondre présents lors des moments cruciaux. On pense à cette mêlée renversée ou cette touche volée dans les dernières minutes.

Arrivé en finale l'an dernier contre toute attente, Castres vient de décrocher son statut de récidiviste. Ce n'est pas un accident ni un hasard. A la peine lors du dernier match de la phase régulière à Bayonne, les coéquipiers de Tales ont pris un sérieux avertissement. Ils se sont alors remobilisés pour la période qu'ils affectionnent le plus: les phases finales. On a coutume de dire que les grandes équipes sont toujours là dans les moments fatidiques. A ce titre, le CO est une grande équipe. Prête à défendre son Bouclier de Brennus. Et si Toulon était le "petit" de cette finale ? Les Varois restent sur deux défaites consécutives en finale du Top 14. Les Castrais vont peut-être devoir enfiler le costume de favori...

Joie Romain Cabannes - Montpellier Castres - 17 mai 2014
Joie Romain Cabannes - Montpellier Castres - 17 mai 2014
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?