Chalmers, le touche atout

  • Chalmers - Bordeaux - Septembre 2012
    Chalmers - Bordeaux - Septembre 2012
Publié le Mis à jour
Partager :

Cauchemar des lanceurs adverses, Hugh Chalmers, troisième ligne néo-zélandais aérien, atypique et ambitieux de l'UBB, s'inscrit en digne successeur de Justin Purll au sommet de la touche du Top 14. En rêvant toujours du Bleu de France. 

Ce n'est pas le plus puissant, le plus explosif, ni le plus médiatique des troisième ligne mais il y a un domaine où il a peu d'égal en France: le contre. Il s'en est fait une spécialité au contact de l'Australien Purll, de Marc Delpoux, son ancien entraîneur en Gironde. On peut parler d'aboutissement pour le plus barbu des sauteurs du championnat au parcours parsemé de rencontres, d'anecdotes et d'apprentissages à la vie et à la culture française débuté à Montluçon (Fédérale 2) en 2005-2006 avant un retour au bercail pendant un an, puis une étape à Bobigny (Fédérale 1) en 2007-2008 où il a tapé dans l’œil du président Laurent Marti par vidéo interposée. Avec un objectif bien précis lors de la première entrevue entre les deux hommes: "Je veux jouer en Top 14 et en Équipe de France". Banco !

Avec 58 matches de Top 14 au compteur en deux saisons et demi, Chalmers, 29 ans, a accompli son premier rêve. Jamais blessé, cet avant longiligne (1,92 m, 107 kg) ne laisse rien au hasard quand on aborde la touche. "Si j'ai ces statistiques, c'est grâce aux 'lifteurs' (soutiens en touche), à l'équipe, reconnaît-il d'abord. Je fais énormément de vidéo, j'étudie la touche adverse pendant des heures, sur les ordinateurs au club, à la maison des fois, ce qui énerve ma femme, des fois même sur les toilettes..." Et le travail paie pour Hugh, que son entraîneur Régis Sonnes compare volontiers à Laurent Cabannes. "Son secret, c'est le physique, des qualités physiques et l'explosivité. C'est le style de joueur qui ne va pas dans les affrontements directs, qui est plus dans l'évitement, dans la continuité du jeu", détaille le technicien. Chalmers acquiesce: "Je touche du bois, j'ai eu beaucoup de chance. Une carrière se joue beaucoup sur la chance. Je me suis retrouvé dans une équipe qui court beaucoup, dans un rugby qui privilégie les mecs comme moi, qui joue avec un état d'esprit à part, avec un président vrai. Quand on te donne ta chance, il faut la prendre. Ici, les joueurs sont plus là pour le rugby que pour l'argent". 

Chalmers: "S'ils envoient une équipe D en tournée en Nouvelle-Zélande..."

Et de dérouler le fil de son aventure girondine en 2008 quand l'USBCABBG alors nommée, végétait au fond de la Pro D2, ces premières séances de musculation en 2008 "avec des haltères qui n'avaient même pas le même poids de chaque côté", sourit-il. S'il qualifie de juste récompense l'engouement suscité depuis deux ans par l'UBB - "les gens apprécient ce genre de rugby" - il avoue "n'avoir encore rien gagné dans (sa) carrière ni joué pour les Bleus", cette obsession, surement née quand il avait dix ans à l'Eden Park en 1994 alors qu'il assistait en direct à "l'essai du bout du monde" de Sadourny. 

"Mon objectif est de jouer contre les meilleurs du monde, j'aimerais donc être international", détaille-t-il posément. Pas dupe, "bien sûr que c'est un rêve", même s'il a pris les devants en apprenant les paroles de la Marseillaise. "Si l'avion ne marche pas, si le bus explose, on ne sait jamais. S'ils envoient une équipe D en tournée en Nouvelle-Zélande..., énumère-t-il hilare. Il y a beaucoup de jeunes français comme Bruni qui sont davantage le futur de l'équipe de France dans l'optique de la Coupe du Monde". A l'évocation des joueurs étrangers qui ont porté le coq, il conclut malicieusement "franchement, je ne sais pas ce qu'ils leur trouvent aux Sud-Africains. Je vais appeler Philippe (Saint-André)". 

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?