Rodriguez règle ses comptes avec Blanco

  • Laurent Rodriguez - Stade français Biarritz - 30 aout 2013
    Laurent Rodriguez - Stade français Biarritz - 30 aout 2013
  • Laurent RODRIGUEZ - 01.11.2012 - Grenoble / Biarritz
    Laurent RODRIGUEZ - 01.11.2012 - Grenoble / Biarritz
Publié le Mis à jour
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A quelques jours de son dernier match à Aguilera comme entraîneur de Biarritz, Laurent Rodriguez a vidé son sac, notamment à l'encontre du président Blanco.

Ce Biarritz-Brive, c’est la dernière pour beaucoup de Biarrots à Aguilera...

Laurent RODRIGUEZ: Oui. Je n’ai pas fait le calcul sur le nombre de joueurs qui s’en va. Le staff aussi arrête et ce sera un match particulier. Pour moi, c’est une histoire qui se termine. C’est dommage. J’en ai discuté avec Serge Blanco, mais voilà… Après tant d’années passées au club, c’est fini on n’est plus bon à rien. Quand vous n’êtes pas le patron et que vous ne décidez pas, vous encaissez la situation. J’apprenais déjà depuis longtemps les venues des nouveaux joueurs par la presse sans avoir été averti de quoi que ce soit. Ce qui me mettait mal à l’aise, parce que tout le monde pensait que j’étais au courant de tout, alors que je n’étais au courant de rien. J’ai surtout su que j’allais être licencié la veille de la fameuse annonce faite à tous les partenaires. La difficulté quand vous l’apprenez est de rebondir, mais quand c’est fait aussi rapidement, c’est difficile. On verra ce que je deviendrai dans les mois à venir.

Vous semblez très touché de la situation notamment au regard de l’amitié particulière que vous avez avec Serge Blanco...

L.R.: C’est plus de la tristesse qu’autre chose. Je n’en veux pas à Serge. Après tout, il peut juger que Laurent Rodriguez c’est terminé au BO. Ça, je ne le conteste pas. Il a certainement ses raisons. Quant à la manière dont ça a été fait, je trouve que c’est moche. Quand vous apprenez les choses par le journal, ce n’est pas très clean. On se connait depuis assez longtemps pour se dire les choses. Je pensais être l’un des rares amis à ne pas l’avoir épargné. Quand j’ai dû lui dire quelque chose, même en élevant la voix, je l’ai fait. Aujourd’hui, mon numéro de téléphone a dû disparaitre. C’est comme ça.

Je n’en veux pas à Serge (Blanco). Après tout, il peut juger que Laurent Rodriguez c’est terminé au BO. Ça, je ne le conteste pas. Il a certainement ses raisons. Quant à la manière dont ça a été fait, je trouve que c’est moche.

Etes-vous capable de pardonner avec le temps ce genre de chose ?

L.R.: Sincèrement, je ne suis pas quelqu’un de rancunier. Mais là, c’est différent. Je ne suis pas rancunier envers quelqu’un que je connais à peine et qui va me faire une crasse. Là, c’est totalement différent. Le trait est tiré. Je n’en suis pas le décisionnaire. Par contre quand il est tiré, il est tiré.

Vous auriez voulu continuer dans le rugby ?

L.R.: Déjà j’aurais aimé rester c’est évident. Je peux faire autre chose qu’entraîner, alors que je ne le voulais pas en début de saison. Rappelez-vous, je l’ai fait là aussi par amitié. Et aujourd’hui après une dizaine d’années passées au club, on s’aperçoit que je ne suis pas bon. Oui dans le rugby, je pense que je peux apporter. J’ai toujours la passion. J’aimerais bien rester dans le milieu, même avec des jeunes comme je l’avais fait avec les Cadets de Dax.

Je pense que celui qui prendra le groupe derrière aura beaucoup de plaisir à entraîner ces joueurs qui restent. Ce sont des mecs formidables.

Beaucoup de proches vous avaient encouragé à ne pas prendre ce poste d’entraîneur à l’époque. Y-a-t-il aujourd’hui des regrets ?

L.R.: Non. C’est toujours la même chose, je l’ai fait par amitié. Il ne faut pas regretter quand on a décidé les choses. Regretter avec le recul, non… Est-ce que je n’aurais pas regretté de ne pas l’avoir fait. Je n’ai pas de regrets à ce niveau-là.

D’autres joueurs partent du BO dans des conditions qu’ils auraient aimées différentes ?

L.R.: C’est la façon de faire du club. Ce n’est pas moi qui décide de la façon à adopter. On est bien à Biarritz et quand on vous dit: "vous n’y serez plus l’année prochaine", il faut aussi comprendre que les gens ne soient pas contents de la façon dont c’est fait. Même si ça avait été fait de manière correct, ils ne l’auraient pas apprécié. Mais la pilule serait passée un peu plus facilement.

Si vous deviez garder un souvenir de votre BO, ce serait lequel ?

L.R.: Il y en a plein. Le gros point positif est d’être parti de zéro alors que le club devait descendre en groupe B (1997), et de petit à petit avoir fait venir des joueurs pour arriver au titre de champion de France. Ce parcours-là a été extraordinaire. Avec des vieux grognards comme Gonzo, Denis Avril, Jean-Phi Versaillez, La Roume, Soso Puleoto, Manu Menieu. En tant qu’entraîneur des avants, j’avais là des joueurs extraordinaires, qui râlaient quand je leur faisais faire certaines choses mais qui répondaient toujours présents. Dernièrement, j’ai eu de bons moments avec une génération qui aime s’entraîner, contrairement à ce qu’on pourrait penser, qui est à l’écoute de choses nouvelles. Je pense que celui qui prendra le groupe derrière aura beaucoup de plaisir à entraîner ces joueurs qui restent. Ce sont des mecs formidables.

Imanol Harinordoquy est le seul dont on ne connait pas l’avenir. Savez-vous quelque chose ?

L.R.: Je ne sais rien. Je suis même aux abonnés absents téléphoniquement. Je n’ai plus aucune relation. Imanol l’a dit lui-même, je pense qu’il est en négociation avec le club. Le résultat ? Il y a plusieurs semaines que je ne suis plus dans le secret des dieux.

Laurent RODRIGUEZ - 01.11.2012 - Grenoble / Biarritz
Laurent RODRIGUEZ - 01.11.2012 - Grenoble / Biarritz
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