Biarritz: La fin d'une longue agonie

  • Yachvili - Biarritz Perpignan - 4 octobre 2013
    Yachvili - Biarritz Perpignan - 4 octobre 2013
  • Déception Traille - Biarritz - Septembre 2013
    Déception Traille - Biarritz - Septembre 2013
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Après dix-huit ans en Top 14, Biarritz ne verra plus l'Elite l'an prochain. Une chute inéluctable et un pénible déclin qui a pris fin ce samedi.

La chute était inéluctable, elle est désormais effective: Biarritz s'est incliné samedi à Perpignan (16-10), scellant mathématiquement sa relégation en Pro D2 après un pénible déclin qui met fin à un bail de 18 ans en Top 14. A quatre matches de la fin de la saison régulière et avec donc un maximum de 20 points possibles, les Biarrots accusent en effet 20 points de retard sur Bayonne, premier non-relégable. Et même s'ils remportaient tous leurs matches avec bonus pendant que l'ennemi intime ne marquait pas un point, ce dernier les devancerait en cas d'égalité après avoir remporté leurs deux face-à-face cette saison. C'est donc bien l'histoire d'"une saison galère", comme le déclamait récemment le capitaine Imanol Harinordoquy, "une saison horrible parce qu'il y a des résultats qui nous ont fait horriblement défaut, des matches que l'on méritait de gagner et que l'on a perdu de quelques points. Il nous a souvent manqué le petit truc".

Triple champion de France dans les années 2000, double finaliste de la Coupe d'Europe, la dernière fois en 2010 contre Toulouse, la falaise biarrote s'est effritée peu à peu depuis quatre ans. L'érosion a fini par l'emporter. Neuvième en 2012, puis en 2013, "cela fait quand même plusieurs saisons que c'est dur, qu'on se bat pour le maintien", confirme Harinordoquy. "L'année dernière, on était encore 13e en janvier et ça a été très dur d'aller chercher le maintien. Mais on a tendance à oublier les mauvais moments et les mauvais passages quand on s'en sort et qu'on passe à la saison suivante".

C'est aussi l'histoire d'un gâchis, prévisible faute d'anticipation. Cette saison, les blessures n'ont pas épargné le BO et comme l'effectif était moins riche en quantité et en qualité que les exercices précédents, le manque s'est rapidement fait sentir. "Dans une saison, il y a des choses que l'on maîtrise, d'autres moins et d'autres pas du tout", souligne un poil amer l'entraîneur Didier Faugeron. Les signes avant-coureurs d'une telle dégringolade existaient dès le mois d'août à la sortie des trois matches amicaux d'avant saison - gagnés par les Basques - avec quatre contrats bloqués par la DNACG, l'organe de contrôle financier de la Ligue nationale de rugby (LNR). Le Sud-Africain Joe Pietersen et le Tongien Ueleni Fono finiront par arriver, mais le Samoan Paul Perez restera bloqué à l'aéroport de Londres pendant des semaines selon la légende. Quant à l'éventuelle quatrième recrue, elle gardera à jamais son anonymat.

"Courage, fuyons !"

Si rien ne fût simple sur le terrain pour le club de Serge Blanco, les coulisses n'arrangèrent rien non plus, notamment le fameux serpent de mer de la fusion qui occupa les esprits pendant un gros mois. Contrairement aux épisodes précédents, il y a bien eu un rapprochement avec Bayonne, officialisé par voie de communiqués. Jusqu'à que le président d'alors de l'Aviron, Alain Afflelou, soupçonneux sur la vitalité de la mariée biarrote, ne mette fin aux fiançailles et pollue d'autant l'esprit des joueurs. "On a appris cette fusion par la presse, ce fut d'autant plus dur. On se pose des milliers de questions, alors qu'on a des matches à préparer. Quand on est joueur, on doit être dans son match. Mais là, ça n'a pas aidé à la sérénité du groupe", confesse le demi de mêlée Dimitri Yachvili. Dernier avatar, le passage très théâtral devant la DNACG de Serge Blanco en décembre dernier, pour couper court à la rumeur décrivant son club en totale déshérence financière. Un gros chèque signé par le groupe d'informatique Cap Gemini, partenaire financier de toujours, et déposé par l'ancien arrière permit d'éteindre provisoirement le feu comptablement.

Mais pas sportivement. Dans le vestiaire, c'est "courage, fuyons!" après chaque défaite. A tour de rôle, les joueurs annoncent leur départ, le taulier Julien Peyrelongue en tête, qui veut rejoindre Dax dès janvier. Quid des figures Harinordoquy et Yachvili ? Le club ne pourra pas assurer des salaires conséquents et ne semble pas décidé à les conserver. Fin de cycle, fin d'époque. Le pire est peut-être à venir si Cap Gemini ne remet pas un peu d'argent dans les caisses. Sans autre partenariat d'envergure, pour un club privé de la nouvelle manne des droits télé, c'est une rétrogradation financière en Fédérale qui pointe.

Déception Traille - Biarritz - Septembre 2013
Déception Traille - Biarritz - Septembre 2013
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